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L’isolation acoustique de nos autoroutes.

  • Session : 2003-2004
  • Année : 2003
  • N° : 24 (2003-2004) 1

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  • Question écrite du 05/12/2003
    • de WAHL Jean-Paul
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    Le bruit le long de nos autoroutes ne cesse de croître, au point parfois de rendre la vie très désagréable aux riverains.

    Je pense tout particulièrement aux riverains de l'autoroute E19 habitant dans l'entité de Nivelles.

    Afin de limiter ces nuisances sonores et d'améliorer ainsi la qualité de vie des Wallons, la Direction générale des routes et autoroutes, selon ce qu'elle indique notamment dans son rapport d'activité relatif à l'année 2002, investit dans la pose de murs antibruit.

    Il apparaît cependant que malgré les réclamations intervenues depuis l'année 2000 auprès de la Direction des routes du Brabant, l'installation de murs antibruit sur la portion de l'autoroute E19 traversant l'entité de Nivelles n'a pu aboutir faute de crédits.

    Sur les 81,230 millions d'euros consacrés à l'investissement sur nos routes et autoroutes en 2002, combien ont-ils été investis dans la pose de murs antibruit en Wallonie, mais aussi dans le seul Brabant wallon ?

    Quelle est de manière plus générale la clé de répartition du budget affecté à la pose de murs antibruit entre les provinces wallonnes ?

    Quels sont les critères retenus pour établir un ordre de priorité dans les travaux à effectuer ? La répartition des crédits est-elle faite en rapport aux nuisances sonores mesurées sur le terrain ?

    Des travaux d'installation de murs antibruit à Nivelles sont-ils prévus au budget 2004 ?

    L'utilisation d'un revêtement routier moins bruyant, comme celui qu'il est prévu de poser sur l'E411 dans le Sud-Luxembourg, va-t-elle être imposée dans tous les chantiers régionaux autoroutiers ?
  • Réponse du 15/12/2003
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, j'informe l'honorable Membre des éléments suivants.

    Lors des premiers mois de mon mandat ministériel, j'ai reçu de nombreuses doléances portant sur les nuisances sonores engendrées par le réseau routier. J'ai dès lors décidé d'entamer une action significative en la matière.

    Depuis 2000, je consacre annuellement un montant important en pose d'écrans acoustiques le long des autoroutes. En 2002 et 2003, ce montant fut respectivement de l'ordre de 3,5 millions d'euros et 5 millions d'euros. Au total, j'espère ainsi consacrer près de 15 millions d'euros pendant mon mandat aux protections acoustiques.

    A ces montants, il faut en outre ajouter en général les renouvellements de revêtements routiers. En effet, et cela répond ainsi à l'une des questions de l'honorable Membre, tous les revêtements routiers posés aujourd'hui lors des chantiers routiers et autoroutiers du MET sont choisis aussi pour leur performance acoustique.

    Par ailleurs, lorsque les largeurs disponibles le permettent, certains sites peuvent être protégés par l'érection de buttes plantées le long des autoroutes.

    Pour objectiver l'affectation des moyens budgétaires dévolus aux protections acoustiques, un service spécialisé du MET a élaboré une liste hiérarchisée des sites wallons exposés au bruit du réseau routier et autoroutier.

    Le classement des sites s'effectue sur la base d'un indicateur : l'Unité comparative d'exposition, UCE.

    L'indice est calculé en prenant en compte le nombre de maisons concernées, leur nature (écoles, hôpitaux, etc.) ainsi que les niveaux sonores perçus dans chaque habitation.

    Certes, cet outil n'est peut-être pas parfait, mais il permet la hiérarchisation objective et réaliste de nombreuses demandes.

    En outre, la méthode de calcul privilégie généralement les sites les plus densément bâtis. L'argent public investi profite dès lors à un grand nombre de familles.

    La liste compte aujourd'hui 350 sites dont les indices UCE varient de 57,5 à 93,3. La plupart des sites semblent pouvoir être protégés par des écrans acoustiques ou par l'amélioration du revêtement de la chaussée. Ces dispositifs sont malheureusement très coûteux. On estime à plus de 150 millions d'euros le traitement complet des sites susmentionnés.

    Ceux-ci seront donc traités suivant leur classement dans la liste régionale, au fur et à mesure de la mise à disposition des crédits. Aucune clé de répartition entre les provinces wallonnes n'est utilisée. Seul compte le classement absolu dans la liste.

    Le premier site recensé sur l'entité de Nivelles est le quartier de la rue Boulvint et du hameau des Wailles, à l'ouest de l'E19. Celui-ci figure en 122ème position sur 350 dans la liste hiérarchisée dont je viens d'entretenir l'honorable Membre. Il comprendra que ce classement ne laisse pas espérer un traitement rapide du site. En tout état de cause, l'équipement de ce site ne figure donc pas dans un projet de budget 2004.

    Par ailleurs, sur les vingt premiers sites classés dans la liste ne figure qu'un seul site brabançon, à savoir l'avenuedes Chasseurs et l'avenue Reine Astrid à Waterloo, à savoir la R.N. 5. L'an dernier, un nouveau revêtement plus performant au niveau acoustique a été posé sur cette artère (pour un montant de l'ordre de 300.000 euros).