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Le stockage de l'électricité

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 610 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 27/06/2013
    • de BORSUS Willy
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    L’Agence allemande de l’énergie a annoncé en date du 19 juin 2013 que le principal défi pour ce pays à l’horizon 2020 en matière d’énergie était de constituer des réserves suffisantes de stockage de l’énergie. Plusieurs pistes de R&D ont été lancées : transformation de l’électricité en hydrogène, « power-to-gas », … L’agence allemande sollicite les pouvoirs publics en vue de créer un cadre d’investissement attrayant en cette matière.

    Pour la Wallonie, outre les installations existantes (Coo, Plate-Taille,…), existe-t-il un programme de soutien à l’investissement ? Dans l’affirmative, quelle est la politique de la Wallonie à ce sujet ?

    À ce jour, quelles sont les capacités existant en la matière ? Pour quelle puissance ? Leur pérennité est-elle assurée ? Dans l’affirmative, de quelle manière ?

    Enfin, les certificats verts soutiennent-ils à l’heure actuelle une telle infrastructure de stockage ? Est-il envisagé de l’étendre à l’avenir ?
  • Réponse du 16/07/2013 | Annexe [PDF]
    • de NOLLET Jean-Marc

    La Wallonie compte deux stations de pompage turbinage (STEP), pour une puissance nette développable de 1307 MW.

    La centrale de Coo peut fournir au total 1 164 MW (Coo1 : 474 MW pendant 5 heures et Coo2 : 690 MW pendant 6 heures). L’eau est pompée quand la demande est faible (la nuit) et turbinée lors des pics de consommation (fin de journée).

    La centrale de la Plate Taille peut fournir 143 MW. Elle fait partie du complexe des barrages de l’Eau d’Heure, dont la fonction principale est le soutien du débit d’étiage de la Sambre, sauvegardant ainsi l’alimentation du Canal de Charleroi-Bruxelles. Ceci explique les baisses de production de la centrale lors de périodes de sécheresse.

    La production nette d’énergie électrique annuelle fournie par les STEP wallons (en GWh) est reprise dans le tableau ci-dessous et illustrée par la figure l’accompagnant (voir annexe).

    2002 1 120,7
    2003 1 060,5
    2004 1 249,7
    2005 1 307,1
    2006 1 269,2
    2007 1 285,9
    2008 1 338,4
    2009 1 421,1
    2010 1 339,8
    2011 1 219,2


    Les centrales de pompage-turbinage présentent un rapport énergétique global intéressant, restituant plus de 75 % de l’énergie absorbée. Les études existantes font état d’un potentiel de capacité nouvelle pour ce type d’unité, sans cependant offrir de réelle perspective concrète à court terme. Ainsi, le rapport sur les moyens de production d’électricité 2012-2017 publié par la DG Economie du SPF Économie mentionne que « Lors des études visant à construire Coo, d’autres sites avaient été retenus pour accueillir des réservoirs de grande capacité. Construire une telle infrastructure d’ici 2017 est possible (en principe) mais les difficultés de financement et d’obtention de permis requièrent probablement des délais plus longs, et la disponibilité de tels sites en temps voulu est incertaine. »

    Il n’y a pas actuellement de programme de soutien particulier à l’investissement en stockage de l’énergie en Wallonie. Les certificats verts ne sont pas octroyés pour les STEP car ils ne couvrent que la production d’énergie de sources renouvelables. Il n’est pas envisagé de modifier cette affectation.

    Définir une politique de soutien semble à ce stade prématuré. Les besoins en termes de quantité à stocker et de durée de stockage doivent dans un premier temps être déterminés soigneusement. Ensuite, il conviendrait de déterminer les coûts associés et la pertinence de ceux-ci en regard d’autres solutions au niveau de la structure de l’offre avant d’envisager le dimensionnement d’un mécanisme de soutien. Cette matière est donc un sujet de recherche intéressant qui pourrait être abordé dans le cadre des programmes de recherche du Plan Marshall 2.vert.