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La trésorerie des invests wallons

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 266 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 04/07/2013
    • de DESGAIN Xavier
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Suite aux articles du journal « Vers l’avenir » concernant la situation des trésoreries de nos invests wallons, j’aurais souhaité interroger Monsieur le Ministre sur une série d’éléments qui m’ont interpellé au regard de la situation économique difficile que traverse notre Région. En effet, la transition vers une nouvelle économie a commencé, et la Région wallonne doit prendre le train en marche, s’y impliquer, comme elle a pu le faire lors de la première révolution industrielle afin de sortir plus rapidement de la crise que les autres régions, et augmenter sa qualité de vie en améliorant son empreinte écologique. Dans cette phase de transition de l’économie, il est important de relancer l’investissement plutôt que la consommation. Dans ce cadre, nos invests ont un rôle important à jouer surtout en soutenant la transition des secteurs fragilisés tels que la métallurgie, le travail du bois, la fabrication métallique, de machines et d’automobiles, la construction, …

    Tout d’abord, Monsieur le Ministre me confirme-t-il les chiffres qui ont été évoqués et qui totalise, à l’échelle de l’ensemble des invests, une trésorerie de plus de 452 millions d’euros ?

    Dans le cas de Sambrinvest, on évoque un montant de près de 86 millions d’euros, est-ce exact ? Si c’est le cas, comment explique-t-il des trésoreries aussi conséquentes ? Cela relève-t-il d’une saine gestion, ou bien comme l’ont déclaré certains intervenants, d’un manque de prise de risque ?

    S’il paraît évident qu’il ne faille pas dilapider cet argent, Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas qu’au regard du nombre d’entreprises en difficultés pour le moment, cet argent ne devrait pas être mobilisé dans des proportions plus importantes ?

    Monsieur le Ministre peut-il me détailler, pour Sambrinvest, l’évolution sur ces 5 dernières années des montants et de la proportion de cet argent qui a été investi dans des entreprises actives dans chacun des 6 pôles de compétitivité définis par le Plan Marshall 2.vert ?

    Le tableau présenté par le journal fait aussi état de ratio « coûts de fonctionnement/montants investis » relativement variable selon les invests.

    Monsieur le Ministre peut-il me faire savoir s’il existe des raisons objectives à ces différences de « performance » en termes de gestion des différents invests ?
  • Réponse du 05/09/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les Invests et leurs filiales ont fortement et régulièrement développé leurs activités au cours des dernières années : de 191 demandes de financement acceptées représentant 46 millions d’euros pour l’exercice 2006, à 318 décisions représentant 131 millions d’euros pour l’exercice 2012. En d’autres termes, les montants octroyés aux entreprises ont triplé en l’espace de 6 années et, sur la base des données disponibles, on peut d’ores et déjà affirmer que ces chiffres seront atteints voire dépassés en 2013.

    Actuellement, ce sont près d’un millier de P.M.E. qui sont financées par les Invests, ce qui représente un soutien à des milliers d’emplois, et des perspectives annuelles de création de centaines d’équivalents temps plein. Des informations plus détaillées à ce propos sont publiées dans le rapport annuel de la SOWALFIN.

    Cette croissance soutenue des activités des Invests démontre, non seulement leur dynamisme et leur proactivité, mais surtout le fait que leur action répond à un réel besoin des entreprises. Bien entendu, la conjoncture économique dégradée a sans doute contribué à cette évolution, néanmoins, il serait erroné de n’y voir qu’un phénomène conjoncturel tant les comportements des banques et des fonds d’investissement se trouvent durablement affectés par des normes prudentielles toujours plus restrictives ou des attentes de rendement illusoires.

    La Wallonie ne peut souscrire aux critiques parues dans la presse concernant la trésorerie des Invests. D’après l’article de presse évoqué dans la question, le montant mentionné consisterait en la somme des trésoreries figurant au bilan de l’ensemble des Invests et de leurs filiales, à un instant T. Il semblerait que ce soit en juin 2011, moment où les Invests venaient de recevoir des fonds européens pour la programmation 2007-2013, montants qu’ils n’avaient pas encore investis dans les entreprises. On peut se poser la question de savoir pourquoi les données n’ont pas été relevées au 30 juin 2012, alors qu’elles étaient disponibles depuis bien longtemps.

    En outre, ce sont ces moyens financiers qui permettent aux Invests de jouer pleinement leur rôle. Il convient à cet égard de bien intégrer que « la trésorerie des Invests » n’est pas un tout, qu’il y a plusieurs axes dans les priorités de la politique économique et que cela se traduit par différentes filiales qui chacune, doit disposer d’un minimum de disponibilité pour pouvoir exercer son activité sans contraintes et avec un vision à moyen terme. C’est ainsi que l’activité des Invests est articulée selon trois axes :
    * Des moyens adéquats au niveau des Invests maisons mères, qui leur permettent de déployer des solutions de financement en matière de croissance du besoin en fonds de roulement, de transmission d’entreprise, et, dans le cadre de la mesure anticrise, les besoins de trésorerie à court terme des entreprises ;
    * L’établissement de fonds spécialisés dans l’accompagnement des spin-off, spin-out et jeunes entreprises innovantes ;
    * La mise en place de filiales cofinancées par les fonds structurels européens, permettant d’optimiser le soutien à l’investissement par les P.M.E..

    Pour apprécier l’adéquation des moyens affectés, il convient de tenir compte des objectifs et rythmes d’exécution de ces différentes mesures, de même que des formes et horizons d’investissements. Au vu des délais de mise en œuvre des projets entrepreneuriaux d’une part, et de la dynamique de croissance des Invests d’autre part, les moyens de financement paraissent adéquats et devraient permettre de faire face à l’accroissement des portefeuilles.

    En ce qui concerne Sambrinvest, les montants des engagements (décisions prises) sont passés de 5 millions euros en 2006/2007 à 10 millions euros l’année suivante et à plus de 20 millions euros sur base annuelle depuis.

    L’exercice 2012/2013 se montre encore plus particulièrement actif avec plus de 30 millions euros d’engagements pris, notamment dans des fonds d’investissement en relation avec les spin-offs. Les libérations représentent entre 80 et 100 millions euros au cours des 5 dernières années.

    Quant aux coûts de fonctionnement, les chiffres évoqués dans la presse sont à tout le moins hermétiques et peu compréhensibles, sans mode d’emploi à portée de main. Un élément d’importance à signaler cependant, c’est l’autonomie et la responsabilisation des Invests qui est de plus en plus présente. À ce titre, ils doivent, par les revenus de leur activité, couvrir l’ensemble de leurs frais de fonctionnement.

    Il convient également de souligner l’implication du secteur privé dans les Invests depuis leur origine, tant en qualité d’actionnaire qu’au sein des conseils d’administration. La poursuite de ce partenariat fructueux requiert que celui-ci soit régulièrement adapté de manière à perpétuer la dynamique, ce qui induit des modifications au cas le cas.

    Enfin, en ce qui concerne la future période de programmation, les réflexions sont en cours de manière à permettre aux groupes Invests d’émarger à ces budgets selon des termes et modalités en adéquation avec les priorités wallonnes et européennes, au premier rang desquelles le financement des entreprises innovantes notamment.