à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon
Le 7 décembre 2006, à l'initiative de Mme Olga Zrihen, le Sénat adoptait une résolution relative à la lutte contre la pauvreté infantile qui touche, selon les estimations, près d'un enfant sur cinq en Belgique.
En juillet 2010, la Belgique assumait pour 6 mois la Présidence du Conseil de l'Union européenne, et elle faisait de la lutte contre la pauvreté infantile l'une de ses priorités.
On se rend bien compte que la résolution du Sénat a été comme un déclencheur. Elle a permis une visibilité croissante, une plus grande prise de conscience du phénomène et les autorités s'attellent avec une énergie croissante à activer tous les leviers possibles pour lutter plus efficacement contre la pauvreté touchant les enfants.
La résolution du Sénat demandait notamment au Gouvernement fédéral de « mettre sur pied une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté infantile ». Cela n'est pas resté sans effet, puisque le 3 juin dernier, la Secrétaire d'État à l'Intégration sociale et à la Lutte contre la pauvreté a annoncé le Premier Plan national de Lutte contre la Pauvreté infantile. Un plan qui prévoit pas moins de 140 actions.
La Secrétaire d'État a indiqué avoir mis autour de la table tous les niveaux de pouvoir pour trouver et mettre en œuvre, conjointement, des solutions à cet enjeu de première importance. Elle a demandé aux ministres concernés de s’engager à élaborer et à mettre en œuvre des actions durables.
Monsieur le Ministre-Président participe au groupe de travail interfédéral mis en place dans le cadre du plan, tout comme la ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Égalité des chances.
J'ai pu lire que la Secrétaire d'État souhaite encourager les CPAS à mettre en place une structure locale de concertation où les CPAS, écoles, crèches et associations de lutte contre la pauvreté, entre autres, se rencontreraient pour rechercher des solutions sur mesure à proposer aux enfants de leur commune en situation de pauvreté.
Quels leviers Monsieur le Ministre-Président peut-il encore activer pour intensifier la lutte contre la pauvreté infantile ? Quelles collaborations peuvent-être renforcées ou mises en place dans cet objectif (par exemple avec l'Aide à la Jeunesse, avec l'Éducation, l'Enfance, etc.) ? Quelle est la valeur ajoutée du Plan national de lutte contre la pauvreté infantile pour l'action wallonne dans ce domaine ? Est-ce que l'idée d'une structure locale de concertation va être concrétisée ?
Aussi, nonobstant son évaluation prochaine, peut-il faire état des actions mises en oeuvre jusqu'à présent dans le cadre du Plan d'action « Droits de l'enfant », dont les liens avec le Plan national de lutte contre la pauvreté infantile sont évidents ?
Réponse du 19/07/2013
de DEMOTTE Rudy
Comme l'honorable membre le rappelle très justement dans sa question, la Secrétaire d’État Maggie De Block a coordonné l’élaboration d’un plan national de lutte contre la pauvreté infantile.
Ce plan s’inscrit dans la Stratégie Europe 2020 de la Commission européenne. Un des objectifs de cette stratégie européenne est de sortir au moins 20 millions d'Européens de la pauvreté d’ici 2020. La plateforme européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale a développé des mesures pour parvenir à cet objectif. La lutte contre la pauvreté infantile y occupe une place centrale.
La Fédération Wallonie-Bruxelles et la Wallonie ont apporté leur contribution à ce Plan national en partant du Plan d’actions « Droits de l’Enfant » (PADE) 2011-2014. Ce lien entre le plan national et le plan d’actions « droits de l’enfant » est tout à fait logique puisque le plan national s’est construit autour d’une approche « droits de l’enfant ».
Le PADE, que je pilote, fait actuellement l’objet d’une évaluation. Cette évaluation étant en cours, il ne m’est actuellement pas possible d'en communiquer les résultats.
Toutefois, je me permets d'informer que l’axe 1 du plan « droits de l’enfant » qui concerne la gouvernance, contient différents projets visant à assurer des synergies, des articulations, des collaborations entre les différents niveaux de pouvoir.
Ce plan constitue donc en lui-même un important levier qui permettra d’intensifier la lutte contre la pauvreté infantile, car il contient également toute une série de projets visant à lutter contre les inégalités sociales et les discriminations.
Aussi, je me permets de renvoyer l'honorable membre à la note du Gouvernement wallon du 17 novembre 2011 et plus particulièrement aux tableaux qui reprennent ces différents projets.
De plus, le dispositif wallon « plan de cohésion sociale » piloté par le Ministre Paul Furlan permet également d’assurer une concertation locale et une rencontre entre les différents acteurs de différents niveaux de pouvoir et constitue aussi un levier dans la mise en place d’actions à destination d’un public précarisé.
Par ailleurs, le PCS s’appuie également sur la possibilité pour certaines communes d’accéder à un financement complémentaire qui peut être accordé par la Ministre Tillieux dans le cadre d’actions spécifiques de lutte contre la pauvreté (financement « Article 18 »).
Si l'honorable membre souhaite des informations complémentaires sur ce dispositif, je l'invite à prendre contact avec les deux ministres concernés.