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L'expérience des autobus au biométhanol sur les lignes du TEC Namur-Luxembourg

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 822 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 08/07/2013
    • de BORSUS Willy
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Le TEC Namur-Luxembourg a mis en service quelques autobus roulant au bioéthanol. Les rues de Namur sont sillonnées par ces véhicules.

    Le 1er juin 2013, l’administrateur général de la SRWT se prononçait sur le sujet : « Nous avons tenté l’éthanol à Namur. Mais si les résultats sont bénéfiques en termes d’émission, ils sont moins évidents côté financier. ».

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur le sujet ? Quel est le bilan environnemental de cette expérience en termes d’émission par rapport à des autobus diesel classiques ?

    Par ailleurs, d’un point de vue financier, quel est le constat dressé par Monsieur le Ministre ?

    Enfin, vu cette expérience, le Gouvernement wallon plaide-t-il pour de nouvelles commandes de ce type, voire une généralisation ?
  • Réponse du 12/07/2013
    • de HENRY Philippe

    Depuis 2009, 3 bus propulsés à l’agroéthanol circulent sur le réseau urbain namurois. Cette expérience, après ses maladies de jeunesse, montre un bilan environnemental très positif.

    Le niveau de rejet de gaz à effet de serre « du puits à la roue » est évalué comme inférieur d’environ 65 % à celui d’autobus de diesel comparables.

    Toutefois, le coût d’exploitation de ces autobus montre un différentiel de coût 2,1 fois supérieur par rapport au coût d’exploitation des bus diesel.

    Ce différentiel est dû à deux facteurs principaux :
    * la non-détaxation de ce type de carburant par le Fédéral, qui se révèle 2,6 fois plus coûteux que le diesel
    * un taux de disponibilité des véhicules inférieurs à celui des bus diesel. Ceci entraîne un coût de maintenance de l’ordre de 40 % plus élevé que celui de bus diesel comparables.

    C’est la raison pour laquelle le CA de la SRWT a décidé le 13 mars 2013 de ne pas étendre cette expérience.

    Par contre, l’expérience pilote de bus hybride diesel-électrique menée depuis plusieurs mois sur le réseau urbain de Liège donne d’excellents résultats. Ce test, appliqué sur une ligne très exigeante par ses charges et son relief, en l’occurrence la ligne 48 desservant le Sart-Tilman, confirme les estimations théoriques d’au moins 30 % de réduction de a consommation de carburant par rapport à un bus diesel comparable.

    Par ailleurs, lorsqu’en ville, ce bus circule en propulsion électrique, il a des émissions quasi nulles.

    Ma préoccupation est d’arriver à la mise en service de bus moins polluants, tout en assurant une maîtrise des coûts qui permette, à enveloppe identique, d’au moins garantir le même niveau de service.

    À ce stade de la technologie, le meilleur équilibre entre réduction des émissions et maîtrise des coûts penche en faveur de l’introduction progressive de bus hybrides, en tout cas pour les bus appelés à circuler en conditions urbaines. La SRWT envisage donc de lancer un appel au marché qui recourra en partie à cette technologie hybride.

    En conclusion les trois bus propulsés à l’agroéthanol poursuivront leur service jusqu’à la fin de leur durée d’amortissement, mais ne seront pas rejoints par d’autres bus utilisant ce mode de propulsion.