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La situation sociale chez AGC

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 303 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 10/07/2013
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Les mauvaises nouvelles n'arrêtent plus de tomber sur le secteur du verre en Wallonie, en particulier en Basse-Sambre, qui regroupe historiquement la plupart des industries verrières. Après Saint-Gobain Glass et Sekurit, après Techniver, c'est au tour d'AGC Europe d'être, une nouvelle fois, sur la sellette.

    La direction de l'ex-Glaverbel prépare en effet une large restructuration de ses activités en Belgique. Cette restructuration viserait notamment à « réduire les coûts dans les fonctions de support », dixit AGC. Seraient visés notamment le centre de recherche et développement de Jumet ainsi que l'usine de Roux, entraînant une casse sociale estimée par les syndicats à 300 emplois supprimés.

    À Jumet, les CDD et contrats intérimaires ne sont déjà plus renouvelés.

    À Roux, les 180 employés et ouvriers de l'usine sont déjà en chômage économique depuis plusieurs semaines suite à la baisse de la demande en panneaux photovoltaïques, dont on espère que la récente décision européenne relancera les ventes.

    Mes questions sont donc les suivantes.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu ou prévoit-il d'avoir une rencontre avec la direction d'AGC pour clarifier ses intentions ?

    Concernant le photovoltaïque, Monsieur le Ministre dispose-t-il d'éléments relatifs aux effets (bénéfiques), pour nos entreprises, de la mise en place par l'Europe de droits de douane pour les panneaux fabriqués en Chine ?

    En cas de mise en oeuvre de cette restructuration crainte, quels dispositifs la Wallonie peut-elle activer ?
  • Réponse du 05/09/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La volonté de la Wallonie de soutenir et de voir consolider le secteur du verre, secteur structurant pour l’emploi en Région wallonne, est intact. En témoignent notamment les études qui ont soit déjà été réalisées, soit qui sont toujours en cours, ainsi que les multiples réunions qui ont déjà été organisées sur cette thématique.

    La décision du groupe AGC de procéder à un plan d’économie au niveau international n’est pas une bonne nouvelle pour l’économie wallonne. Des contacts à ce sujet se sont tenus dès le début du mois de juillet entre la direction de l’entreprise et le Cabinet du Ministre de l’Économie et il s’agit plus précisément d’économies à réaliser sur les charges fixes de l’entreprise pour un montant d’environ 50 millions euros.

    Ce plan comporte deux volets :
    - réduction de coûts relatifs aux frais de consultance, Free-Lance, … ;
    - réduction de 265 postes de travail en Europe dont 100 postes en Belgique concentrés à 70 % sur Bruxelles (headquarters) et le reste sur la Wallonie (environ 30 postes).

    La direction d’AGC a également fait part de son intention de minimiser l’impact de cette décision sur les emplois wallons et de sa volonté de respecter l’esprit de la loi Renault. On peut également souligner qu’elle est tout à fait consciente que la Région wallonne est prête à étudier tout projet de redéploiement de ses activités.

    En ce qui concerne le secteur des panneaux photovoltaïques, celui-ci a connu une véritable envolée ces dernières années, notamment grâce aux incitants mis en place par les pouvoirs publics en Wallonie, mais également un peu partout en Europe.

    Si 90 % de la production de verre en Europe a trait à la production de verre creux et de verre plat, près de 10 % concernent les verres dits spéciaux, en ce compris le panneau photovoltaïque.

    Aujourd'hui le secteur connaît une restructuration importante. Ce secteur, longtemps dominé par les Européens, a été pris d’assaut par la concurrence asiatique qui est devenue dominatrice.

    Depuis le début de l’année 2011 dans le secteur de l’énergie solaire, la majorité des plus grands producteurs de panneaux photovoltaïques localisés en Allemagne rencontrent des difficultés considérables, si bien que certains ont fait faillite.

    En Belgique aussi, l'industrie a été lourdement impactée. Les prix pratiqués par la concurrence chinoise en sont clairement la cause (Dumping).

    C’est la raison pour laquelle, après avoir consulté le comité antidumping, la Commission a décidé d’imposer des droits antidumping provisoires de 47 % sur les importations chinoises. Cette décision, à caractère exceptionnel, ne fait toutefois pas l'unanimité. Si les industriels sont satisfaits, les installateurs qui ont fait leur stratégie basée sur le prix, s’inquiètent. D’ici 18 mois, les États membres seront appelés à se prononcer de manière définitive et leurs avis sont pour le moins partagés.

    La Wallonie reste très attentive à ce dossier.