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L'école numérique, la formation des enseignants aux TIC et le baromètre 2013 des TIC

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 304 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 10/07/2013
    • de ZRIHEN Olga
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Une enquête auprès des chefs d'établissement couvrant l'ensemble des niveaux du système éducatif entre l'école maternelle et l'école de promotion sociale de niveau secondaire, soit globalement le fondamental et le secondaire, pour l'enseignement ordinaire et spécialisé, montre que le nombre d'ordinateurs opérationnels s'est accru de 28 % en un peu plus de 3 ans. Il y a aujourd'hui un ordinateur pour sept étudiants dans le secondaire et un peu moins d'un ordinateur pour douze élèves dans le primaire.

    Même si le parc informatique a été largement rajeuni, si la diffusion des cyberclasses a été bénéfique et si nombre d'établissements ont aussi acquis des ordinateurs sur fonds propres, la comparaison entre les 27 pays européens ayant participé à la récente étude "Survey for Schools : ICT in Education" conduite par European Schoolnet pour la Commission européenne démontre que les taux d'équipements TIC dans nos écoles atteignent ou dépassent difficilement la moitié des moyennes européennes. Il apparaît aussi qu'un peu plus de la moitié des établissements se sont dotés d'une "personne-ressource TIC", bénévole dans un quart des cas, qui assure la gestion technique des équipements et aussi un soutien à l'initiation pédagogique. Or un tiers des établissements a explicitement inscrit les TICE, TIC au service de l'éducation, dans le projet pédagogique de l'école. La plupart des établissements du secondaire et du primaire disposent d'un site Web qui est un vecteur d'information pour les parents, et même un outil de diffusion de ressources pédagogiques au quotidien. Afin de permettre un apprentissage optimal des TICE, il est essentiel de mettre les enseignants au coeur du processus, d'encourager leur maîtrise de cette compétence et de promouvoir la pédagogie du numérique dans les formations aux outils et ressources des TIC.

    Aujourd'hui, le prolongement de la numérisation des écoles via l'école numérique (Plan TIC pour l'éducation) permet la continuité de l'action de Monsieur le Ministre en la matière.

    Quelle est l'évaluation de Monsieur le Ministre de cette étude ? Comment favoriser un apprentissage optimal des enseignants au numérique, étant donné l'enjeu économique, mais aussi social et culturel et l'importance de la lutte contre la fracture numérique et ses conséquences ?

    Devant ces initiatives et les actions constitutives du Plan Ecole numérique et l'accompagnement des établissements participants aux niveaux techniques, organisationnels et pédagogiques, il apparaît que la coordination est primordiale. Comment optimaliser encore davantage la relation entre nos entités afin d'atteindre nos objectifs d'excellence socio-économique pour les futures générations, indispensable pour notre région et ses perspectives ?
  • Réponse du 02/10/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le baromètre annuel de l’AWT a le mérite de faire le point sur la situation des TIC dans les écoles wallonnes durant l’année écoulée, soit en 2012.

    Compte tenu de l’accélération du Plan Cyberclasse durant les 18 derniers mois, si nous faisions l’état de la situation aujourd’hui où nous atteignons près de 80 % (77,3 % au 15 juin 2013) des écoles équipées de Cyberclasses ou en passe de l’être, les résultats seraient plus favorables que ce que mentionne le baromètre, en matière d’équipement. Néanmoins, il convient de continuer à faire de l’équipement des écoles et de la formation initiale et continue des enseignants à l’implémentation des TIC dans leur approche pédagogique, une priorité. Tels sont les objectifs du Plan « école numérique », approuvé par les Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie Bruxelles, le 9 juin 2011, avec pour ambition de stimuler l’usage des TIC dans et au bénéfice des pratiques pédagogiques ainsi que dans l’éducation des jeunes à une utilisation créative et responsable des TIC.

    Par ailleurs, le baromètre TIC de l’AWT met également en évidence le fait que si les écoles d’autres régions sont objectivement davantage équipées, les écoles wallonnes n’ont rien à envier à leurs homologues des autres régions en matière d’usage des TIC. Au contraire, la dynamique mise en place via le plan « école numérique » permet d’ores et déjà à notre enseignement de se démarquer en la matière.

    En ce qui concerne les recommandations de l’AWT, relatives aux réponses structurelles et cohérentes à apporter aux besoins des enseignants, le Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie Bruxelles n’ont pas attendu la sortie du baromètre de l’AWT pour définir une stratégie, intégrée et cohérente, visant à favoriser la pleine participation de nos établissements scolaires et de nos enseignants à l’ère du numérique, avec la plus-value potentielle de celui-ci sur le plan éducatif, mais également sur les plans économique et sociétal.

    Pour assurer cette cohérence et l’efficience du plan aux différents niveaux, une Task Force commune aux 2 niveaux de pouvoir a été mise en place à l’entame de cette législature. Y siègent notamment, outre les représentants des ministres concernés, ceux des 2 administrations wallonne et de la Communauté française compétentes, de l’IFC, de l’AWT, de l’ETNIC et d’EASIWALL. Cette TASK FORCE s’adjoint également les compétences d’experts en fonction des réflexions qu’elle mène pour optimiser la dynamique proposée aux gouvernements.

    Comme déjà évoqués, les objectifs stratégiques du plan « école numérique » se déclinent de la manière suivante :

    1. Implémenter davantage l’usage des TIC dans l’approche pédagogique tout au long du cursus éducatif ;
    2. Créer les conditions pour que l’éducation des jeunes tire profit de la société numérique ;
    3. Améliorer et moderniser le fonctionnement de la Communauté éducative par une mise à disposition des outils TIC adéquats.

    L’ambition est donc de doter les écoles de tous niveaux :
    * des équipements technologiques adéquats favorisant l’usage et l’éducation aux TIC dans des contextes variés (à l’école, à domicile, de manière individuelle, par groupe, par classe entière, …)
    * de connexions Internet et d’un réseau local performants. Pour ce faire, fin 2012, un marché public a été conclu avec la Société MULTITEL afin de déterminer les investissements et mesures nécessaires au déploiement d’un réseau scolaire haut débit susceptible de répondre de manière efficiente aux besoins actuels et futurs, d’un système éducatif résolument orienté vers l’« école numérique ».

    Les résultats de ces études seront disponibles d’ici fin 2013 et devraient permettre de définir un plan d’action et d’investissements axé sur des solutions permettant la mise en place, au sein des écoles, d’un réseau fiable, performant, sécurisé et correctement dimensionné.

    Simultanément, il s’agira de :
    * de former les (futurs) enseignants et les cadres de l’éducation aux TIC et à leur usage pédagogique. L’intégration de modules spécifiques dans les cursus pédagogiques des Hautes écoles, le développement de l’offre de formations en la matière au niveau de l’IFC et l’accompagnement pédagogique des enseignants tant au niveau du programme FORMA-HETICE/AMTICE du CRIFA-ULg que de l’offre PEDAGO-TIC de Technofutur TIC, tous 2 partenaires du Plan « école numérique » s’inscrivent dans la mise en œuvre de cet objectif.

    Il s’agira enfin de :
    * soutenir le développement et la diffusion de ressources pédagogiques via un réseau actif d’animation pérennisé.

    Le 2 mai dernier, le Gouvernement wallon a pris acte des 1ers résultats de la phase d’expériences pilotes du plan « école numérique » et approuvé les modalités de mise en œuvre de la deuxième phase.

    L’objectif des 2 appels à projets lancés respectivement en octobre 2011 et en mai 2013, aux écoles de l’enseignement obligatoire et de promotion sociale ainsi qu’aux Hautes écoles de la catégorie pédagogique, est d’expérimenter des scénarios pédagogiques novateurs exploitant classes mobiles, tableaux interactifs, tablettes et autres smart phones , manuels numériques, « cloud », réseaux sociaux, …
    28 projets, sur les 180 introduits en un mois, ont été sélectionnés, lors du 1er appel à projets, pour leur caractère pédagogique novateur et d’un panel d’équipements informatiques à expérimenter, mais également sur base d’un équilibre par niveau d’enseignement et par réseau et d’une répartition géographique sur tout le territoire ciblé.

    En ce qui concerne les modalités de mise en œuvre de la 2e phase du plan école numérique, l’engouement et la richesse des échanges pédagogiques qu’a suscités le lancement de la première phase du Plan plaidaient en faveur de la poursuite et de l’amplification des projets pilotes initiés, via le lancement d’un nouvel appel à projets alliant TIC et pédagogie.

    Comme pour le premier appel à projets, le partenariat public-privé a été favorisé, en particulier avec les éditeurs qui ont pris conscience de l’urgence de proposer des manuels numériques interactifs aux acteurs de l’enseignement.

    Dans le cadre de ce 2e appel à projets, près de 450 projets ont été introduits par les écoles, ce qui témoigne de leur adhésion forte à la dynamique mise en œuvre.

    Un jury composé de représentants des cabinets ministériels concernés, de l’AWT, de la cellule « école numérique » du SPW, de l’AGERS (administration générale de l’enseignement et de la recherche scientifique), de l’IFC (Institut de formation des enseignants, en cours de carrière), ainsi que des experts en TICE du Centre de compétence Technofutur TIC et du CRIFA-ULg a analysé chacun des projets sur base des critères déjà utilisés dans le cadre du 1er appel à projets ainsi que sur la capacité et/ou l’engagement de l’équipe éducative à se former à l’entame et pendant la mise en œuvre du projet, à créer et à partager des contenus et ressources pédagogiques adaptés à l’usage des TIC et, enfin, à communiquer sur ses bonnes pratiques et expériences, en interne, et dans le réseau de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Communauté germanophone, dans un souci de transférabilité des enseignements des expériences pilotes mises en œuvre.

    Des deux appels à projets, il ressort que le corps enseignant est particulièrement motivé à intégrer les TIC dans ses pratiques pédagogiques et conscient des enjeux éducatifs et sociétaux de la dynamique mise en œuvre. S’il s’agit encore souvent de projets portés par une partie de l’équipe éducative, ce 2e appel à projets a donné lieu à davantage de projets pédagogiques « d’établissement » que le 1er et a permis d’identifier un soutien fort de la direction et du pouvoir organisateur.

    Enfin, en sus de la motivation à bénéficier d’un équipement en adéquation avec leur projet pédagogique, les enseignants sont particulièrement preneurs de toute la dynamique d’accompagnement logistique, technologique et pédagogique proposée ainsi que des échanges d’expériences et de contenus favorisés par le développement de la « Communauté éducative école numérique ».

    Les arrêtés de subvention afférents à chacun des projets seront finalisés durant l’été afin de permettre aux écoles d’acquérir le matériel souhaité dès la rentrée académique, en respectant les règles des marchés publics, ce en quoi elles seront conseillées et accompagnées par les conseillers « école numérique ».
    Parmi les 72 nouveaux projets sélectionnés :
    * 19 projets sont portés par les catégories pédagogiques des Hautes écoles,
    * 18 projets sont portés par les écoles de l’enseignement fondamental ordinaire,
    * 25 projets sont portés par les écoles de l’enseignement secondaire ordinaire,
    * 5 projets sont portés par les écoles de l’enseignement spécialisé,
    * 5 projets sont portés par les écoles de l’enseignement de promotion sociale,
    * 17 projets relèvent du réseau de la Communauté française, 31 du réseau de l’enseignement libre confessionnel, 21 du réseau de l’enseignement officiel subventionné, 2 du réseau de l’enseignement libre non confessionnel. Enfin un projet est porté par la catégorie pédagogique de la Haute école de la Communauté germanophone.

    La liste des projets retenus avec un court descriptif du projet et des TIC exploitées est annexée à la présente réponse.

    L’évaluation, d’ici la fin du 1er semestre 2014, des 100 projets pilotes et de la dynamique globale dans laquelle ils s’inscrivent permettra de définir et d’objectiver les balises de l’essaimage du plan « école numérique » à tout notre enseignement.