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Le vélo-tourisme en Wallonie

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 884 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 11/07/2013
    • de TROTTA Graziana
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Il me revient que la commission régionale vélo aurait réalisé un travail pointu sur une signalisation cyclable « intégrée » permettant aux cyclistes de circuler facilement et en toute sécurité.

    Suite à ce travail, la commission aurait réalisé un Plan de développement du réseau cyclable en Wallonie, plan comprenant des recommandations à la fois pour des itinéraires de longue distance (itinéraires d'intérêt régional, national ou international), des itinéraires de plus courtes distances et enfin pour le développement des « points noeuds ».

    Monsieur le Ministre peut-il m'en dire davantage sur le plan de développement du réseau cyclable élaboré par la commission régionale vélo ? S'agit-il du schéma directeur cyclable régional ? Quelles sont précisément les recommandations mises en avant et quelles sont celles qui font partie de ses priorités ?

    En mai 2011 j'interrogeais Monsieur le Ministre au sujet de ce système de « points noeuds » particulièrement bien développé en Flandre. Il m'indiquait que « selon des études réalisées en Wallonie, le balisage initial hors panneaux informatifs est d'environ 500 euros du kilomètre », auxquels il faut ajouter des frais d'entretien estimé à environ 20 % par an. Quelles sont ces études ? Que couvrent les 500 euros mentionnés ?

    En Flandre, le système des « points noeuds » couvre plus de 10.000 kilomètres de chemins cyclables. Supposant que la commission wallonne vélo entretient des contacts avec son homologue flamand, a-t-on des indications sur le coût de ce système en Flandre ?

    D'après des informations parues dans la presse, les retombées globales actuelles du vélo-tourisme en Belgique sont estimées par une étude à 360 millions d'euros, dépensés essentiellement par quelque 19 millions de touristes d'un jour, très majoritairement en Flandre.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'informations chiffrées sur les retombées globales actuelles du vélo-tourisme pour la Wallonie ? Existe-t-il une estimation des retombées pour notre région si un système équivalent aux « points noeuds » flamands existait en Wallonie ?
  • Réponse du 03/10/2013
    • de HENRY Philippe

    En sa séance du 4 juillet 2013, le Gouvernement wallon a approuvé les lignes directrices claires pour le développement progressif d’un réseau d’itinéraires cyclables touristiques en Wallonie. Ceux-ci s'adressent à des cyclistes « tout-chemin », éventuellement chargés et pouvant voyager seuls ou en famille dans un but touristique.

    Ce réseau comprendra 3 niveaux :
    1. Les itinéraires de longue distance ;
    2. Les réseaux à points nœuds ;
    3. Les boucles à thème.

    Dix itinéraires de longue distance ont été définis. Ils sont avant tout destinés à des touristes qui souhaitent voyager plusieurs jours à vélo. Ces itinéraires concernent des distances de plusieurs centaines. Les itinéraires wallons sont en connexion avec les itinéraires des régions voisines. Ce réseau emprunte les principaux tronçons existants du RAVeL, qu’il relie et complète. Il intègre notamment les traversées du réseau EuroVelo sur le territoire régional.

    Les réseaux à points nœuds consistent des réseaux denses de voiries « cyclables » qui se croisent à des carrefours numérotés (points nœuds) équipés d’une signalisation adaptée. La mise en place d'un tel réseau devrait concerner au minimum 300 km de voiries et couvrir un territoire d’environ 350 km².

    Les boucles à thème sont des itinéraires pouvant être parcourus en une journée, voire une demi-journée. En admettant une vitesse moyenne de 8 km/h (public familial), les boucles d'une journée ont une longueur comprise entre 30 et 60 km. Afin d'éviter un double balisage, les boucles à thème reposent sur les réseaux à points nœuds existants ou à créer.

    Des nouveaux panneaux de signalisation directionnelle pour les itinéraires cyclables et de balisage pour les réseaux à points nœuds ont également été adoptés par le gouvernement.

    L’ensemble des lignes directrices évoquées ci-dessous est détaillé au sein de 5 documents qui ont été élaborés par le Groupe de travail « Promotion du RAVeL et vélotourisme », créé au sein de la Commission régionale vélo à la demande du gouvernement.

    L’honorable membre trouvera la plupart des réponses à ses questions dans ces documents, notamment en ce qui concerne le coût d’installation et d’entretien d’un réseau à points nœuds.

    Enfin, nous ne disposons pas d’informations chiffrées spécifiques sur les retombées économiques globales du vélotourisme pour la Wallonie.

    Si nous nous référons aux chiffres en provenance de Régions françaises et des Pays-Bas, les retombées économiques locales d’un développement efficace du vélotourisme se chiffreraient en dizaine de millions d’euros par an et en milliers d’emplois à l’échelle de la Région wallonne.

    Illustrons nos propos par quelques exemples chez nos voisins :
    * En France :
    - 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel estimé pour le vélotourisme, 16.500 emplois.
    - Dépense moyenne de 68 euros par jour par vélotouriste, 89 euros pour les étrangers (contre 1 à 5 euros en moyenne pour les usagers locaux dans le cadre de leurs loisirs).
    - En 2009, le montant des retombées économiques du « Tour de Bourgogne à vélo », réseau d’itinéraires d’environ 700 km, a été évalué à 34,9 millions d’euros.
    - En 2011, 736.000 usagers sur l’itinéraire la Loire à Vélo long de 800 Km (EuroVelo 6) et 269.200 en Pays de Loire, dont 43 % de vélotouristes (31 % d’étrangers). La Loire à Vélo, c’est 15,3 millions d’euros de retombées économiques directes estimées en 2010.
    - Sur le Canal du Midi, en 2011, de 16 millions d’euros à 27 millions d’euros dépensés par les vélotouristes.
    * Aux Pays-Bas : en 2010 et en 2011, 289 millions d’euros dépensés par les vélotouristes.
    * 2 millions d’Allemands passent annuellement 15 jours de vacances à vélo
    * Un peu plus loin, en 2008, 838 emplois directs et 1400 emplois indirects ont été créés le long de la section la plus fréquentée de la véloroute du Danube, soit sur les 340 km qui séparent Passau de Vienne. 70.000 usagers étaient restés une semaine le long de la route du Danube.

    En rappelant que les différentes sections du RAVeL présentent aujourd’hui une longueur totale de 1.330 Km, auxquels on peut ajouter environ 200 Km de pré-RAVeL et voies vertes communales et plus d’une centaine de Km d’itinéraires de liaison, on peut en conclure si la Wallonie dispose aujourd’hui d’une infrastructure de base idéale pour le vélotourisme, elle est hélas quasi inexploitée en regard des réseaux vélotouristiques mis en place dans d’autres Régions et Pays voisins.