L'usage du Fipronil et son effet reconnu néfaste sur les abeilles
- Session : 2012-2013
- Année : 2013
- N° : 632 (2012-2013) 1
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Question écrite du 23/07/2013
- de SONNET Malika
- à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
Le 16 juillet 2013, l’Union européenne a décidé d’interdire l’usage à l’air libre du Fipronil, un insecticide mortel pour les abeilles du groupe allemand BASF.
La mesure a été adoptée par 23 États. Seules l’Espagne, première utilisatrice, et la Roumanie ont voté contre, selon une source européenne.
En mai dernier, dans un rapport commandé par la Commission européenne, l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait reconnu que le Fipronil présentait « un risque aigu élevé » sur les abeilles lorsqu’il est utilisé comme traitement des semences pour le maïs.
À compter du 31 décembre 2013, son usage sera banni pour deux ans pour le traitement des semences de maïs et tournesols. Il ne pourra plus être utilisé que pour certaines cultures sous serres, excluant entre autres, les poireaux et les oignons.
La sauvegarde des abeilles dont le rôle est si précieux dans notre écosystème tient à cœur à Monsieur le Ministre. Cette mesure européenne renforce la politique wallonne en la matière. Si la France a interdit depuis 2005 l’utilisation du Fipronil, cet insecticide est toujours utilisé chez nous pour d’autres cultures. Monsieur le Ministre peut-il me dire pour quelles cultures il est encore utilisé ? Son innocuité a-t-elle été démontrée dans ces autres cas ? Pourrait-on envisager une interdiction totale de son usage en Wallonie ?
Réponse du 08/08/2013
- de DI ANTONIO Carlo
L’autorisation de mise sur le marché des pesticides est une compétence fédérale. Les produits sont agréés par l’État fédéral qui fixe également les normes d’utilisation. Le contrôle de ces normes est effectué par l’AFSCA.
Seul le produit commercial MUNDIAL (BASF) est autorisé en Belgique pour une utilisation destinée au traitement des semences d’oignon, échalote et poireau.
La Commission européenne a pris sa décision sur base du rapport de l’EFSA.
Les experts de l’EFSA en matière d’évaluation des risques des pesticides se sont penchés sur les risques potentiels pour les abeilles de cette substance active par l’intermédiaire de plusieurs voies d'exposition. Leurs conclusions sont les suivantes.
1. Risque associé à la dérive de poussières.
Un risque aigu élevé a été identifié pour le maïs. Pour d’autres cultures, notamment le tournesol, une évaluation complète des risques n’a pas pu être réalisée et, par conséquent, le niveau de risque associé à une exposition à des poussières produites lors de l’ensemencement en lignes n'a pas pu être établi.
2. Nectar et pollen.
Les études disponibles – études sur le terrain et études en conditions semi-naturelles – présentaient des lacunes et se sont donc révélées insuffisantes pour établir le niveau de risque pour les abeilles associé à l'utilisation du Fipronil pour le traitement des graines de tournesol et de maïs. Cependant, le risque pour les abeilles a été estimé comme étant peu élevé en ce qui concerne les légumes pour lesquels l’utilisation du Fipronil est autorisée, car les abeilles ne butinent pas leur pollen ou leur nectar.
3. Plusieurs lacunes ont été identifiées dans les données disponibles relatives à d'autres voies d'exposition potentielles.
L’interdiction totale de son usage en Wallonie est de la compétence de mon homologue, la Ministre Sabine Laruelle. Comme pour l’interdiction de l’imidaclopride, la clothianidine et la thiaméthoxame, je regrette la durée limitée à deux ans de cette interdiction.