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Les centrales biomasses

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 736 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 29/07/2013
    • de BORSUS Willy
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le 16 juillet 2013, la Ministre flamande de l’Environnement octroyait un permis en vue de transformer une ancienne centrale électrique au charbon située à Langerlo (Genk) en une unité de production biomasse. La firme NUON est le promoteur du projet.

    Monsieur le Ministre peut-il préciser les projets de ce type actuellement à l’étude en Wallonie ?

    Le gouvernement promeut-il ce type de projets ? Dans l’affirmative, de quelles manières ?

    Enfin, comment pérenniser les centrales biomasses actuellement basées en Wallonie ?
  • Réponse du 07/08/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    À l’heure actuelle, il n’existe en Wallonie qu’une seule centrale de production d’électricité à partir de biomasse. Cette unité, située aux Awirs, a une puissance de 80 MW et bénéficie du soutien des certificats verts. Son exploitant, Electrabel, a prévu l’arrêt de cette centrale en 2020. Cette unité est également, comme le projet de Langerlo, issue de la reconversion d’une ancienne centrale au charbon.

    La pertinence de développer d’autres unités de ce genre doit être examinée avec circonspection, compte tenu des ressources disponibles en termes de financement et mécanismes de soutien ainsi que d’approvisionnement des centrales eu égard aux autres usages de la biomasse.

    Le rendement de ce type d’unité, essentiellement orientée sur la production d’électricité, n’est pas maximal, comparé à une cogénération produisant à la fois chaleur et électricité, ou une production exclusive de chaleur. Dans le cas des Awirs, ce rendement n’est « que » de 42 %, là où la cogénération dépasse les 75 % et les chaudières plus de 90 %. De tels différentiels de rendements doivent être pris en compte dans le cadre d’un développement durable des productions renouvelables basées sur la biomasse.

    Mais si la production d’électricité combinée à de la chaleur (cogénération) apporte le meilleur rendement, celle-ci implique l’utilisation de cette chaleur. Or, l’utilisation, tout au long de l’année, de la chaleur que produirait par cogénération une méga-centrale telle que celle des Awirs relèverait d’un projet intégré très conséquent.

    Par ailleurs, ce type de centrales « biomasse électrique » présente d’indéniables avantages dans un contexte où la proportion de l’électricité variable (éolien, solaire) est en croissance : une disponibilité optimale de 7500 heures annuelles et une grande flexibilité avec possibilité de variation de charge « sur commande ».

    On le voit, la question est complexe et les enjeux sont multiples. Il importe de concilier les aspects relatifs aux objectifs de production d’énergie verte et à la soutenabilité des soutiens octroyés tout en assurant une utilisation optimale de la biomasse.