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La politique énergétique de la Wallonie

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 748 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 29/07/2013
    • de BORSUS Willy
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le 12 juillet 2013, à la faveur d’une interview faisant suite à la parution d’une étude de la KBC sur l’économie belge, le Président du CESW, par ailleurs Administrateur délégué de l’Union wallonne des entreprises, a établi cinq « points noirs » actuels en Wallonie : l’enseignement, le climat social, le taux de chômage, le coût du travail et la politique énergétique « avec laquelle la Wallonie est en train de se tirer une balle dans le pied ». D’autres acteurs de poids ont dressé ce même tableau.

    Le constat, relativement nouveau, est inquiétant à plus d’un titre lorsqu’on analyse le prix de l’électricité en Wallonie en comparaison avec les régions et pays voisins. Le Président du CESW estime que l’électricité en Wallonie est actuellement 10 % plus chère qu’en Flandre.

    Monsieur le Ministre peut-il préciser sa politique en vue de restaurer l’attractivité de la Wallonie en matière d’énergie ? Comment replacer la Wallonie dans les régions d’Europe les plus attractives en matière d’énergie ?

    Comment retirer la politique wallonne de l’énergie en dehors des cinq « points noirs » actuellement constatés notamment par le Président du CESW ?

    Enfin, quelle est la politique du Gouvernement wallon en vue de réduire le montant de la facture énergétique des Wallons (ménages et entreprises) ?
  • Réponse du 03/09/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    Cette question rejoint de nombreuses autres questions portant sur la stratégie énergétique mise en œuvre sous cette législature. Pour éviter les redondances, je ne répéterai donc pas ce que j’y ai déjà développé. La présente réponse ne saurait cependant bien évidemment pas varier fondamentalement de ces exposés précédents, la matière étant la même.

    Nous sommes actuellement ancrés dans un modèle énergétique qui ne génère que peu de richesse pour la Wallonie et nous place dans une situation de dépendance par rapport aux investisseurs étrangers et à l’évolution des prix de l’énergie sur le marché mondial. Nos réseaux doivent être modernisés et notre approvisionnement sécurisé, le tout en se tournant vers des modes de production et de consommation durables.

    Comme le dit Vincent Reuter, administrateur délégué de l’Union wallonne des entreprises et nouveau président du Conseil économique et social de Wallonie, dans l’interview du 12 juillet dernier, auquel l'honorable membre fait référence dans sa question « Les matières premières s’épuisent, on ne peut pas continuer comme cela, il faut voir à quel prix on obtient le PIB, et s’il est soutenable. Mais je reste malgré tout optimiste. On s’ingénie, en Wallonie, à gâcher ou à ne pas utiliser le potentiel qu’on a, mais il ne tient qu’à nous, pour les jeunes et l’enseignement par exemple, d’inverser le courant. »

    Ainsi, les modifications décrétales sur lesquelles travaille le Gouvernement wallon visent à inverser le courant en enclenchant le levier de la transition énergétique. Cette même transition est au cœur de la dynamique Horizon 2022, dans la continuité de la Déclaration de politique régionale et des actions initiées dans le cadre du Plan Marchall 2 vert, dont en particulier la première Alliance Emploi Environnement.

    C’est en œuvrant pour que, en Wallonie, nos citoyens et nos entreprises consomment moins d’énergie pour un même service ou produit (augmenter l’efficacité énergétique), produisent et consomment mieux (améliorer l’offre de services énergétiques, assurer la relève technologique en encourageant la recherche), et enfin produisent autrement (au moyen des sources d’énergies renouvelables) que j’entends relever ce défi de la transition énergétique, seule à même de renouer avec un avenir énergétique attractif en Wallonie inscrit dans la durée.

    Face au constat de prix de l’énergie élevés, les actions et réalisations politiques sous cette législature visent donc à réduire la facture des ménages et entreprises à travers une diminution de leur dépendance à l’énergie. Pour ce faire, les axes politiques développés portent sur l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments et une plus grande efficacité énergétique dans les entreprises. Le projet de tarification progressive de l’énergie, actuellement porté par le Gouvernement, vise également à redistribuer les cartes entre les ménages pour plus de justice et d’équité entre les ménages, ainsi qu’une solidarité accrue avec les ménages les plus fragiles.

    Le développement des énergies renouvelables est un axe politique visant sans doute plus le long terme, mais dont les effets sont perceptibles dès aujourd’hui. À cet égard, je regrette que ces bénéfices indéniables soient trop souvent masqués par des discours portant sur les charges liées aux mécanismes de soutien à ces mêmes sources d’énergie. Comparativement, les estimations démontrent la compétitivité des énergies renouvelables, lesquelles influencent globalement le prix du marché à la baisse et ont permis une plus grande liquidité et donc une meilleure concurrence sur le marché de l’électricité, au bénéfice des ménages et des entreprises.