Le développement de l'économie circulaire
- Session : 2012-2013
- Année : 2013
- N° : 378 (2012-2013) 1
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Question écrite du 01/08/2013
- de TROTTA Graziana
- à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles
Compte tenu des besoins de consommation à l'échelle mondiale, l'économie linéaire (production – consommation – déchets non valorisés), largement répandue à travers le monde, n'est pas viable à long terme pour les ressources naturelles et pour l'environnement considéré dans sa globalité.
Le développement durable doit en effet reposer sur une culture économique de regénération, pour faire des produits d'aujourd'hui les ressources de demain. Par conséquent, une transition doit être opérée d'un système largement basé sur la production et la consommation vers un système centré sur la valorisation, systématique ou quasi systématique, du capital naturel de nos déchets.
Ce principe de l'économie circulaire fait aujourd'hui partie intégrante des priorités de la Wallonie, et on peut se réjouir qu'un nouveau programme-cadre - le programme NEXT - y soit consacré.
Il revient à la Société régionale d'investissement de Wallonie de mettre en œuvre ce programme, dont la première phase consistait à sensibiliser les patrons d'entreprises. Au terme de cette première phase, 120 pistes de synergies potentielles ont été identifiées, dont 25 réalisables à très court terme.
Monsieur le Ministre peut-il fournir des détails sur la suite réservée à ces 25 projets ? Qu'advient-il des 95 autres pistes ?
D'autres ateliers de détection des synergies industrielles sont-ils programmés ?
Le 13 juin dernier, la Wallonie a conclu un partenariat avec la Fondation Ellen Mac Arthur centré sur cette thématique. Que prévoit précisément ce partenariat ?
Monsieur le Ministre a par le passé indiqué qu'un fonds « économie circulaire » serait peut-être créé. Ce fonds sera-t-il créé dans un avenir proche ?
Il me revient qu'une sensibilisation des étudiants à l'économie circulaire est prévue. Monsieur le Ministre peut-il fournir des détails sur les modalités de cette sensibilisation. L'intégration de cette thématique est-elle envisagée dans certains cursus ?
Dans la mesure où un des objectifs de l'économie circulaire consiste à réduire l'impact négatif de la production industrielle sur l'environnement et où la poursuite de cet objectif n'a de sens que s'il est largement partagé, je souhaiterais savoir si le développement de l'économie circulaire figure au centre des préoccupations du Conseil ECOFIN et dans quelle mesure l'Union européenne soutient cette transition importante d'un point de vue économique, énergétique et environnemental.
Réponse du 03/02/2014
- de MARCOURT Jean-Claude
Dans un contexte où il faut faire face à de grands enjeux sociétaux, il est nécessaire que nos entreprises, et principalement les PME, agissent de façon proactive pour répondre aux défis majeurs qui se poseront à elles dans un avenir proche. La disponibilité des ressources -matières, eau, énergie- et leur coût extrêmement volatil en est un. C’est dans ce cadre général que s’inscrit le programme NEXT qui couvre l’ensemble de la Wallonie. Développé à cette échelle, il nous permet de travailler de concert avec le tissu industriel à sa mutation.
Le premier axe de NEXT, déployé entre octobre 2012 et mi-2013, a démontré que les synergies entre entreprises, portant sur la valorisation des ressources disponibles à la sortie de leurs processus de production, étaient génératrices d’économie. Parmi les 120 pistes identifiées, l’équipe NEXT s’est en effet concentrée sur celles ne nécessitant pratiquement pas de dépense d’investissement. Le suivi de la réalisation des pistes est aujourd’hui en cours. Il faut juste souligner un élément important : les pistes d’économie ont été proposées aux entreprises, il leur revient ensuite la responsabilité de les mettre en œuvre ou non. La mission de NEXT est là pour stimuler, proposer des actions aux entreprises et les accompagner dans leur mise en œuvre si nécessaire.
Par sa décision du 11/07/2013, le Gouvernement a décidé de confier à la SRIW, via sa filiale B.E. Fin, une mission déléguée relative au déploiement de l’économie circulaire comme axe transversal de politique industrielle. Le budget actuellement consacré à la mesure est de 1.200.000 d’euros. Elle couvre notamment toute la partie de conscientisation et de formation à l’économie circulaire pour notre tissu industriel, élément essentiel au déploiement sur le territoire. Ce budget reprend également la mission de support spécialisé aux entreprises qui souhaitent entrer activement dans la démarche.
Au niveau opérationnel, le cycle « Circular Economy Lab » reprend au quatrième trimestre de l’année 2013.
L’un des points de réussite que l’on peut mettre en évidence est que les entreprises sont toujours extrêmement motivées par la dynamique. D’autres cycles démarreront à partir de la fin du mois de février 2014.
L’une des difficultés que l’on peut sans doute pointer est le contexte économique actuel qui n’est pas toujours favorable au développement de démarches stratégiques. NEXT a pour objectif d’entamer et de réaliser avec les entreprises des actions qui leur permettront à la fois d’agir sur le facteur coût matières de leur activité mais également de développer des avantages compétitifs en termes de technologies dédicacées à l’économie circulaire. Cette vision stratégique doit être couplée aux contraintes du quotidien, ce qui ralentit parfois la prise de décision et la mise en œuvre.
Un autre point important est qu’il s’agit d’une démarche de changement, d’une mutation du système industriel et que cela prendra forcément du temps.
Concernant le partenariat avec la Fondation Ellen MacArthur, les ateliers de travail auxquels l’équipe NEXT participe plusieurs fois par an permettent de dégager les tendances et derniers développements internationaux en termes d’économie circulaire et d’en faire part aux entreprises impliquées dans les « Circular Economy Labs ». Ils permettent de relayer les projets en cours de réflexion au niveau international auxquels la Wallonie, via ses entreprises et ses organisations, pourrait participer avec d’autres régions. Nous avons également conclu que l’équipe de la Fondation soit en contact avec les entreprises wallonnes, au moins une fois par an, via les Circular Economy Labs organisés par NEXT. La Fondation Ellen MacArthur dispose également d’une expérience de plusieurs années dans le monde de l’enseignement qui doit nous permettre de coordonner NEXT avec nos propres institutions afin de préparer les futurs étudiants à cette mutation de taille. Cela pourra sans doute mener, à terme, à l’adaptation de certains cursus.