/

La situation sur le plan du bilan d'azote

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 681 (2012-2013) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 02/08/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La situation sur le plan du bilan d’azote est qualifiée de « légèrement défavorable, mais en amélioration ».

    Si les apports d’engrais azotés et phosphorés ont diminué les 15 dernières années, il ne reste pas moins vrai que comparé à la moyenne européenne, la Belgique, et la Région wallonne figurent parmi les premiers pour ce qui concerne le taux d’utilisation d’engrais inorganiques.

    Si réduction des apports il y a, c’est dû à une multitude de facteurs tels que les prix pour l’engrais, le nombre de bovins, l’utilisation plus raisonnée de fertilisants, etc. On ne peut que féliciter et remercier tous ceux qui s’inscrivent dans cette voie.

    La réduction des apports sera, pour l’instant, compensée par le « déstockage progressif du surplus d’azote dans les sols » évalué à +/- 45 kg N/ha (2010), soit un quart des apports (source : indicateurs clef de l’environnement wallon 2012).

    Constate-t-on, au niveau des récoltes (en termes de quantité et de qualité), un changement par rapport à avant – dû au fait de la réduction des apports d’engrais azotés de – 16% ?

    7/8ème des apports sont exportés via les cultures, 1/8ème via la volatilisation ou le lessivage vers les eaux de surface ou souterraines. Dans quelle mesure cet excédent se remarque-t-il au niveau de la qualité des eaux (eutrophisation) ?

    Est-il indiqué de mener une politique agricole visant à réduire davantage les apports d’engrais azotés ? Dans l’affirmative, comment œuvrer main dans la main avec les agriculteurs ?
  • Réponse du 04/09/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les sols limoneux wallons sont parmi les plus fertiles et les plus productifs. Soutenir la production avec des apports azotés minéraux complémentaires a donc du sens, tout en veillant à les adapter aux fournitures d’azote minéral par le sol et les différentes sources organiques et minéralisables d’azote.

    Cependant, le rapport analytique sur l’état de l’environnement wallon 2006-2007 indique « Les quantités d’engrais utilisées sont par ailleurs découplées des rendements, en hausse, des principales cultures arables. Cette évolution reflète un certain progrès dans l’utilisation raisonnée des engrais de synthèse, qui viennent en complément de la valorisation des effluents d’élevage ».

    Le principe du système de raisonnement des apports d’azote minéraux, dans tous systèmes de cultures raisonnés et intégrés, sera toujours basé sur une estimation des fournitures d’azote minéral par le sol pour couvrir globalement les besoins en azote de la culture en place. C’est dans ce contexte global qu’il faut considérer les phénomènes en jeu du cycle très complexe de l’azote.

    Ainsi à court terme, il faut faire en sorte que les agriculteurs soient conscients de l’adéquation entre leurs applications d’engrais azotés et les potentiels de rendements de leurs terres. Dans cette optique, afin d’aider les agriculteurs dans leurs démarches de gestion de l’azote, l’ASBL Nitrawal, structure d’encadrement à destination des agriculteurs, fournit chaque année plusieurs centaines de plans de fertilisation aux agriculteurs wallons.

    De plus, le Centre wallon de Recherches agronomiques développe des partenariats avec les agriculteurs, afin d’affiner la compréhension des systèmes de productions agricoles dans leur ensemble et de manière locale via différents projets de recherche liés à l’agriculture de précision. Il veille à développer, de manière participative, des techniques de production économes en engrais minéraux adaptées aux conditions locales :
    campagnes avis de fertilisation azotée en betteraves (collaboration CRA-W, REQUASUD, ERBAB, RT) et en pommes de terre ;
    testage et paramétrage pour la Région wallonne du logiciel AZOFERT (projet INTERREG) en vue d’un affinement des conseils de fumure ;
    adaptation de la fumure azotée des céréales aux situations culturales rencontrées (Livre Blanc).

    Il faut aussi rappeler que le CRA-W à travers son ambitieux projet de recherche basé sur « l’agriculture écologiquement intensive » s’attelle à substituer progressivement cette fertilité chimique par la fertilité organique. Les pistes sont nombreuses (engrais verts, digestats, ….) et se développeront certainement à plus long terme.