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Le baromètre 2013 de l'Agence wallonne des Télécommunications sur l'utilisation des TIC

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 379 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 02/08/2013
    • de MOUYARD Gilles
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    L’Agence wallonne des Télécommunications vient de publier son baromètre 2013 sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication.

    Dans ce baromètre concernant les écoles en Wallonie, on y découvre :
    - que le fondamental a connu en trois ans une progression en trois ans de 27 %, du nombre de machines à disposition des élèves, mais ceci correspond seulement à 5,1 machines pour cent élèves ;
    - que la progression est de 37 % dans le secondaire, avec seulement 13,8 ordinateurs pour 100 élèves ;
    - que les écoles ne disposent pas d’un accès satisfaisant à internet, en termes de débit de données ;
    - que seulement 55 % des établissements scolaires disposent d’au moins un réseau Wifi ;
    - qu’en classe, les taux d’usage dégringolent et deviennent faibles pour la communication de vidéo ou audio ;
    - …

    Comme le dit le rapport de l’AWT : «  Ces chiffres sont certes encourageants. Toutefois, en les comparants aux 27 pays européens ayant participé à la récente étude «  Survey of Schools » pour la Commission européenne, il faut constater que les taux de disponibilité des équipements TIC dans les écoles de Wallonie atteignent ou dépassent difficilement la moitié des moyennes européennes. »

    Pour faire face à cette situation l’AWT propose de mettre en place plusieurs actions, qui « doivent apporter des réponses structurelles et cohérentes aux besoins dont cette étude fait écho », que sont :
    - développer et améliorer l’infrastructure réseau ;
    - augmenter le nombre d’ordinateurs et plus généralement de terminaux connectés ;
    - former et accompagner les enseignants pour les usages pédagogiques des TIC ;
    - créer les conditions favorisant l’appropriation du numérique dans toutes les écoles ;
    - favoriser la création de ressources numériques et le partage d’expertise ;
    - instaurer une coopération plus étroite entre les acteurs du développement de l’école numérique.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre du baromètre de l’AWT sur l’utilisation des TIC en Wallonie ? Confirme-t-il les résultats de cette étude ? Compte-t-il répondre aux différentes six recommandations émises par l’AWT ? Si oui, de quelle manière ? Si non, peut-il justifier sa réponse ?
  • Réponse du 05/09/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le baromètre annuel de l’AWT a le mérite de faire le point sur la situation des TIC dans les écoles wallonnes durant l’année écoulée, soit en 2012.

    Compte tenu de l’accélération du Plan Cyberclasse durant les 18 derniers mois, si nous faisions l’état de la situation aujourd’hui où nous atteignons près de 80 % (77,3 % au 15 juin 2013) des écoles équipées de Cyberclasses ou en passe de l’être, les résultats seraient plus favorables que ce que mentionne le baromètre, en matière d’équipement. Néanmoins, il convient de continuer à faire de l’équipement des écoles, en ce compris leur connectivité, et de la formation initiale et continue des enseignants à l’implémentation des TIC dans leur approche pédagogique, une priorité. Tels sont les objectifs du Plan « école numérique », approuvé par les Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie Bruxelles, le 9 juin 2011, avec pour ambition de stimuler l’usage des TIC dans et au bénéfice des pratiques pédagogiques ainsi que dans l’éducation des jeunes à une utilisation créative et responsable des TIC.

    Par ailleurs, le baromètre TIC de l’AWT met également en évidence le fait que si les écoles d’autres régions sont objectivement davantage équipées, les écoles wallonnes n’ont rien à envier à leurs homologues des autres régions en matière d’usage des TIC. Au contraire, la dynamique mise en place via le plan « école numérique » permet d’ores et déjà à notre enseignement de se démarquer en la matière.

    En ce qui concerne les recommandations de l’AWT, relatives aux réponses structurelles et cohérentes à apporter aux besoins des enseignants, le Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie Bruxelles n’ont pas attendu la sortie du baromètre de l’AWT pour définir une stratégie, intégrée et cohérente, visant à favoriser la pleine participation de nos établissements scolaires et de nos enseignants à l’ère du numérique, avec la plus-value potentielle de celui-ci sur le plan éducatif, mais également sur les plans économique et sociétal.

    Pour assurer cette cohérence et l’efficience du plan aux différents niveaux, une Task Force commune aux 2 niveaux de pouvoir a été mise en place à l’entame de cette législature. Y siègent notamment, outre les représentants des Ministres concernés, ceux des 2 administrations wallonne et de la Communauté française compétentes, de l’IFC, de l’AWT, de l’ETNIC et d’EASIWALL.
    Cette TASK FORCE s’adjoint également les compétences d’experts en fonction des réflexions qu’elle mène pour optimiser la dynamique proposée aux Gouvernements.

    Comme déjà évoqués, les objectifs stratégiques du plan « école numérique » se déclinent de la manière suivante :
    1. Implémenter davantage l’usage des TIC dans l’approche pédagogique tout au long du cursus éducatif ;
    2. Créer les conditions pour que l’éducation des jeunes tire profit de la société numérique ;
    3. Améliorer et moderniser le fonctionnement de la Communauté éducative par une mise à disposition des outils TIC adéquats.

    L’ambition est donc de doter les écoles de tous niveaux :
    - des équipements technologiques adéquats favorisant l’usage et l’éducation aux TIC dans des contextes variés (à l’école, à domicile, de manière individuelle, par groupe, par classe entière, …)
    - de connexions Internet et d’un réseau local performants. Pour ce faire, fin 2012, un marché public a été conclu avec la Société MULTITEL afin de déterminer les investissements et mesures nécessaires au déploiement d’un réseau scolaire haut débit susceptible de répondre de manière efficiente aux besoins actuels et futurs, d’un système éducatif résolument orienté vers l’« école numérique ».

    Les résultats de ces études seront disponibles d’ici fin 2013 et devraient permettre de définir un plan d’action et d’investissements axé sur des solutions permettant la mise en place, au sein des écoles, d’un réseau fiable, performant, sécurisé et correctement dimensionné.

    Simultanément, il s’agira de :
    - de former les (futurs) enseignants et les cadres de l’éducation aux TIC et à leur usage pédagogique. L’intégration de modules spécifiques dans les cursus pédagogiques des Hautes écoles, le développement de l’offre de formations en la matière au niveau de l’IFC et l’accompagnement pédagogique des enseignants tant au niveau du programme FORMA-HETICE/AMTICE du CRIFA-ULg que de l’offre PEDAGO-TIC de Technofutur TIC, tous 2 partenaires du Plan « école numérique » s’inscrivent dans la mise en œuvre de cet objectif.

    Il s’agira enfin de :
    - soutenir le développement et la diffusion de ressources pédagogiques via un réseau actif d’animation pérennisé.

    Le 2 mai dernier, le Gouvernement wallon a pris acte des 1ers résultats de la phase d’expériences pilotes du plan « école numérique » et approuvé les modalités de mise en œuvre de la deuxième phase.

    L’objectif des 2 appels à projets lancés respectivement en octobre 2011 et en mai 2013, aux écoles de l’enseignement obligatoire et de promotion sociale ainsi qu’aux Hautes écoles de la catégorie pédagogique, est d’expérimenter des scénarios pédagogiques novateurs exploitant classes mobiles, tableaux interactifs, tablettes et autres smart phones , manuels numériques, « cloud », réseaux sociaux, …

    28 projets, sur les 180 introduits en un mois, ont été sélectionnés, lors du 1er appel à projets, pour leur caractère pédagogique novateur et d’un panel d’équipements informatiques à expérimenter, mais également sur base d’un équilibre par niveau d’enseignement et par réseau et d’une répartition géographique sur tout le territoire ciblé.

    En ce qui concerne les modalités de mise en œuvre de la 2e phase du plan Ecole numérique, l’engouement et la richesse des échanges pédagogiques qu’a suscités le lancement de la première phase du Plan plaidaient en faveur de la poursuite et de l’amplification des projets pilotes initiés, via le lancement d’un nouvel appel à projets alliant TIC et pédagogie.

    Comme pour le premier appel à projets, le partenariat public-privé a été favorisé, en particulier avec les éditeurs qui ont pris conscience de l’urgence de proposer des manuels numériques interactifs aux acteurs de l’enseignement.

    Dans le cadre de ce 2e appel à projets, près de 450 projets ont été introduits par les écoles, ce qui témoigne de leur adhésion forte à la dynamique mise en œuvre.

    72 de ces projets ont été sélectionnés par un jury composé de représentants des cabinets ministériels concernés, de l’AWT, de la cellule « école numérique » du SPW, de l’AGERS (administration générale de l’enseignement et de la recherche scientifique), de l’IFC (Institut de formation des enseignants, en cours de carrière), ainsi que des experts en TICE du Centre de compétence Technofutur TIC et du CRIFA-ULg, sur base des critères déjà utilisés dans le cadre du 1er appel à projets ainsi que sur la capacité et/ou l’engagement de l’équipe éducative à se former à l’entame et pendant la mise en oeuvre du projet, à créer et à partager des contenus et ressources pédagogiques adaptés à l’usage des TIC et, enfin, à communiquer sur ses bonnes pratiques et expériences, en interne et dans le réseau de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Communauté germanophone, dans un souci de transférabilité des enseignements des expériences pilotes mises en œuvre.

    Des deux appels à projets, il ressort que le corps enseignant est particulièrement motivé à intégrer les TIC dans ses pratiques pédagogiques et conscient des enjeux éducatifs et sociétaux de la dynamique mise en œuvre. 19 de ces projets sont en outre portés par les catégories pédagogiques des Hautes écoles.

    S’il s’agit encore souvent de projets portés par une partie de l’équipe éducative, ce 2e appel à projets a donné lieu à davantage de projets pédagogiques « d’établissement » que le 1er et a permis d’identifier un soutien fort de la direction et du pouvoir organisateur.

    Enfin, en sus de la motivation à bénéficier d’un équipement en adéquation avec leur projet pédagogique, les enseignants sont particulièrement preneurs de toute la dynamique d’accompagnement logistique, technologique et pédagogique proposée ainsi que des échanges d’expériences et de contenus favorisés par le développement de la « Communauté éducative école numérique ».

    L’évaluation, d’ici la fin du 1er semestre 2014, des 100 projets pilotes et de la dynamique globale dans laquelle ils s’inscrivent permettra de définir et d’objectiver les balises de l’essaimage du plan « école numérique » à tout notre enseignement, en cohérence avec les 6 recommandations rappelées par l’Agence wallonne des Télécommunications, dans le volet « enseignement » de son baromètre TIC 2013.