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La meilleure stratégie ferroviaire à suivre

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 1017 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 05/08/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Le Gouvernement fédéral demande aux régions de fixer, dans le cadre du plan d’investissement 2014-2025, les priorités qu’elles souhaitent voir être retenues, voire développées. D’après les dernières informations diffusées dans la presse, le Gouvernement wallon ne se serait pas encore mis d’accord sur la stratégie à retenir et donc encore moins sur les projets à favoriser. Est-ce que cela traduit toujours l’état de la situation sur le plan de la Région wallonne ?

    Comment élaborer une stratégie ? Ou plutôt une méthode pour y arriver ? Il ne suffit donc pas de se positionner dans la presse en critiquant l’autorité fédérale.

    Le réseau belge étant classé en réseau A, B et C, il faut savoir que le réseau C alimente le réseau A et B et le réseau B alimente le réseau A. C’est notamment le cas pour les déplacements du domicile vers le travail. Tout investissement dans les réseaux C et B contribue, à terme, à faire vivre le réseau A. A l’inverse, si l’on laisse le réseau C à l’abandon, on risque à terme que les réseaux B et A soient moins fréquentés – ce qui nous emmène dans une spirale vers le désinvestissement progressif dans la voie ferrée. À mes yeux, cette réflexion doit nous amener vers une catégorie de critères en fonction desquels la Région wallonne doit fixer ses objectifs à elle. Monsieur le Ministre partage-t-il cet avis ?

    Investir à temps dans l’entretien et la modernisation du réseau (et du matériel) contribue à éviter des investissements lourds et évite la dégradation progressive de celui-ci. Est-ce qu’un screening régulier et systématique ne devrait pas nous donner les informations utiles pour déterminer dans quels tronçons on doit investir ?

    Est-ce que – pour maintenir le réseau existant – la Région wallonne n’a pas intérêt à ce que l’entretien et la modernisation se fassent à un rythme plus soutenu ? La Région wallonne n’a-t-elle donc pas intérêt à impulser une politique de proactivité en la matière ?

    Qu’est-ce qu’un réseau avec du matériel peu attractif, des gares peu attrayantes et des horaires inadaptés par rapport aux attentes des voyageurs ? La gare de Bruxelles vient, hélas, de faire la une pendant tout un temps comme étant une des gares les plus moches sur le plan international. Qu’en est-il des autres gares (wallonnes) ? N’est-ce pas une piste à suivre pour contribuer à mieux saturer les lignes existantes que l’on souhaite absolument fonctionner à l’avenir ?

    À mes yeux, il ne faut pas construire ou réactiver de nouvelles voies avant d’avoir réussi à mieux saturer les voies existantes, qui deviennent alors aussi plus rentables.
  • Réponse du 02/10/2013
    • de HENRY Philippe

    Le lien que l'honorable membre établit entre le sort des lignes ferroviaires de catégorie C et le sort de grandes lignes qu’on peut qualifier de collectrices est en effet avéré : les lignes dites secondaires contribuent bien entendu à alimenter les flux de voyageurs sur les lignes plus importantes.

    Le constat selon lequel procéder à des investissements à heure et à temps permet, au final, d’éviter une trop grande dégradation d’une ligne et réduit donc, au global, ses coûts d’entretien est correct.

    Je rappelle aussi que le rail est et reste une compétence fédérale : les interventions régionales sont limitées à des domaines connexes, qui, en vertu des accords de coopération actuels, ne peuvent être faits que si le fédéral apporte des « moyens suffisants pour assurer une offre de transport ferroviaire attractive, performante et efficacement interconnectée avec les autres modes de transport sur l'ensemble du territoire national. »

    Pour ma part, je prends acte, avec soulagement tout en restant très vigilant, de l’élément de la décision prise par le Gouvernement fédéral le 19 juillet sur le dossier PPI qui concerne les lignes de catégorie C. Je cite :
    « Le maintien de l’ensemble du réseau, et en particulier des lignes classées C desservant les zones les moins densément peuplées du pays constitue une priorité permettant de garantir un service public de qualité accessible à tous. Pour cette raison, à la demande du Ministre des Entreprises publiques, Infrabel s’est engagée à maintenir l’offre pour toute la durée du Plan et en particulier les premières années, ces lignes au niveau requis pour une exploitation sûre et de qualité pour les voyageurs. »

    Voici donc pour la position la plus récente exprimée sur cette question des lignes C par le Fédéral. S’il y a une éclaircie, il convient toutefois de rester vigilant lorsqu’on lit « pour toute la durée du Plan d’investissement et en particulier les premières années ».