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Les 300 nouveaux défibrillateurs

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 452 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 03/09/2013
    • de PECRIAUX Sophie
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    En date du 8 octobre 2012,  Monsieur le Ministre présentait en commission des finances, de la comptabilité, du budget et du sport au sein du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles son projet de décret relatif à la présence de défibrillateurs externes automatiques de catégorie 1 dans les infrastructures sportives.
     
    Ainsi, à l'occasion de son exposé, Monsieur le Ministre signalait notamment qu’un texte similaire à celui présenté au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles serait prochainement discuté au Parlement wallon visant à modifier le décret du 25 février 1999 et précisant qu’il n’y aurait plus de subvention en infrastructure si un DEA n’était pas présent dans l’enceinte.
     
    Il confirmait, en outre, le succès considérable de l'opération et annonçait une proposition émanant de l'administration consistant à relancer un marché uniquement pour la Wallonie. En effet, le décret wallon "Pas de subvention en infrastructure si pas de défibrillateur" devant bientôt être déposé sur la table, initier une démarche similaire à celle faite en Fédération, en Région Wallonne, permettrait de déployer 300 autres défibrillateurs.
     
    Où en est Monsieur le Ministre sur cette question? Cette campagne annoncée des 300 défibrillateurs en Wallonie devrait-elle bientôt être lancée ? Quels en sont les tenants et les aboutissants ?
     
  • Réponse du 14/10/2013
    • de ANTOINE André

    Comme l'honorable membre le sait, dans le cadre de mes compétences sportives au sens large, j’ai entrepris, en ce qui concerne la question des défibrillateurs et plus généralement celle de la sécurisation de la pratique sportive, une action politique globale qui s’est traduite, d’une part, sur le plan décrétale et réglementaire et, d’autre part, par des initiatives personnelles, et ce, afin de compléter le dispositif existant et de soutenir les clubs dans leurs responsabilités à l’égard de leurs affiliés.

    Aussi, afin d’apporter une réponse complète à la problématique, nous avons articulé toute notre action autour des trois objectifs suivants :
    * La présence d’un défibrillateur dans toutes les infrastructures, et qui soit directement et facilement accessible ;
    * Une meilleure connaissance et une sensibilisation des clubs et/ou des gestionnaires quant à leurs responsabilités et aux réflexes à avoir à l’égard de leurs affiliés en cas d’accident ;
    * Une formation des clubs et des gestionnaires d’infrastructures sportives à l’utilisation d’un DEA.

    Notre action a été d’abord initiée par l’adoption, en Communauté française, de l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 27 février 2011 modifiant l’arrêté du 19 janvier 2011 fixant les conditions d’octroi des subventions pour l’achat de matériel sportif.

    Cet arrêté permet, notamment aux clubs et aux communes, de bénéficier d’une subvention, à hauteur de 75 %, pour l’acquisition d’un DEA.

    Parallèlement à cette mesure, une campagne de sensibilisation, intitulée « Ma sécurité c’est aussi mon sport », a été menée, à destination des cercles et des gestionnaires d’infrastructures sportives, par l’Association des Établissements sportifs (AES). Cette campagne a pris la forme de colloques, d’affiches et de brochures d’information.

    Au niveau normatif, afin de renforcer la sécurité de la pratique sportive, par une généralisation de la présence de DEA au sein des installations sportives de Wallonie et de Bruxelles, deux décrets ont été adoptés, à l’unanimité, l’année dernière.

    Le premier, adopté le 25 octobre 2012, en Communauté française, oblige tous les clubs sportifs, pour le 31 décembre 2013, à utiliser une infrastructure équipée d’un DEA. Le texte les oblige également à imposer à leurs membres de suivre une formation continuée en la matière.

    En Région wallonne, le décret du 22 novembre 2012 prévoit que tout subside en matière d’infrastructure sportive est désormais conditionné à la présence d’un DEA au sein de l’infrastructure sportive.

    Pour compléter ces mesures, et soutenir les clubs sportifs dans leurs responsabilités à l’égard de leurs affiliés, j’avais décidé, l’année dernière, de distribuer 300 DEA à des clubs sportifs de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette mesure, menée conjointement avec l’Association des Établissements sportifs (AES), a connu un véritable succès puisque 522 demandes avaient été introduites. J’ai donc décidé de reconduire l’opération cette année en Communauté française pour 300 DEA et en Région wallonne pour 600 autres DEA.

    À l’heure actuelle, au total, 600 DEA ont déjà été installés à des clubs wallons et bruxellois et 1 800 personnes, membres de clubs sportifs, ont déjà été initiés à l’utilisation du DEA.

    Dans le courant de ce mois de septembre, les décisions concernant les 600 derniers DEA à distribuer, dont 300 en Région wallonne et 300 en Communauté française, seront prises par les comités de sélection institués respectivement auprès d’Infrasports et de l’AES.

    Concernant les critères, la sélection des clubs se fait, en Région wallonne, comme en Communauté française, sur base des demandes qui ont été introduites dans les délais et des critères de sélection préalablement communiqués aux clubs.

    Ces critères ont été établis de manière à permettre une distribution qui soit la plus équitable, la plus large et la plus diffuse possible, toutes provinces et toutes disciplines sportives confondues.

    Parmi ces critères, sans être exhaustif, je relèverai les suivants :
    - la distribution des 300 DEA se fait au niveau des clubs, de toutes les disciplines sportives, dans toutes les Provinces wallonnes pour des clubs qui relèvent exclusivement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ;
    - le nombre de DEA distribués par province est proportionnel à son nombre de clubs par rapport au nombre total de clubs pour toute la Fédération Wallonie-Bruxelles ;
    - le nombre de membres par clubs ;
    - la priorisation des clubs de séries provinciales par rapport à ceux des séries nationales ;
    - le partage d’une infrastructure avec un autre club ;
    - bien entendu, le fait de ne pas déjà être équipé d’un DEA.

    D’ici au 31 décembre 2013, au total, ce sont donc 1 200 DEA qui auront été distribués, par cette action, à des clubs sportifs wallons et également bruxellois, via l’AES.

    Sachant que l’AES propose une formation aux premiers soins et à l’utilisation du DEA à 10 personnes par club ayant reçu un DEA, ce sont 12 000 membres de clubs sportifs qui seront directement formés, au travers de cette initiative.

    Même si l’on ne pourra, à mon avis, réellement mesurer l’impact de cette mesure que dans quelques mois, voire un peu plus, après les dernières installations et après la dispense des formations, je pense pouvoir dire que notre action est fortement appréciée par les clubs, qui se sentent à la fois soutenus et responsabilisés face à cet enjeu essentiel de vie et de société.

    En ce sens, j’ai le plaisir d'informer qu’un entraîneur de football, à Mont-Saint-André, nous a écrit pour nous remercier et pour nous informer qu’il avait sauvé, avec un DEA distribué, une dame de 48 ans, victime d’un malaise cardiaque dans les installations de son club de football. Je l’ai naturellement félicité et lui exprimé à quel point son témoignage nous confortait dans le caractère vital de notre action.

    Enfin, pour ce qui concerne la formation et la diffusion de celle-ci, je rappelle que la formation aux premiers secours est prévue dans les modules de formation des cadres sportifs et est suivie chaque année par au moins 1 000 moniteurs. Par ailleurs, tous les membres du personnel des centres Adeps sont formés au secourisme et aux premiers soins.