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Le classement des gares wallonnes

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 684 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 05/08/2013
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La Trois rediffusait, le 1er août dernier, la magnifique émission "Ma terre" de la journaliste Corinne Boulangier, consacrée au patrimoine ferroviaire wallon et aux talents d'ingénieurs wallons qui ont porté leur savoir-faire dans le monde entier. Le spectateur pouvait ainsi redécouvrir les merveilles que constituent les gares à verrière de Binche, de Verviers, de Pepinster, ...

    Si la politique ferroviaire est partiellement restée de compétence fédérale, la politique de mobilité est de compétence régionale et les gares constituent souvent des édifices issus de la créativité d'architectes et d'ingénieurs qu'il convient non seulement de préserver, mais également d'entretenir et de valoriser en tant que patrimoine.

    A cet égard, j'apprends que la Flandre a récemment classé comme monument les gares d'Alost, de Ternat et de Zandbergen. Ces bâtiments furent conçus par l'architecte Jean-Pierre Cluysenaar, dans les années 1850, tout comme le fut la magnifique gare de Lessines.

    Quelle est la politique de Monsieur le Ministre en la matière ? Peut-il faire le point sur le dossier et son intérêt ? Une opération de classement des gares a-t-elle été confiée à l'Institut du patrimoine wallon (IPW) ? Ne conviendrait-il pas, le cas échéant, d'inventorier ce patrimoine, mais également d'en diffuser l'information et de communiquer sur cet outil ?

    Des budgets spécifiques sont-ils consacrés à cette politique ? Lesquels et quelle est leur importance ?
  • Réponse du 04/09/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Actuellement, les gares de Binche, Braine-le-Comte, Cerfontaine, Chaudfontaine, Godinne, Pepinster, Péruwelz et Saint-Ghislain sont classées.

    Comme indiqué l’année dernière en réponse à la même question, il n'existe pas à ce jour d'inventaire des gares wallonnes réalisé dans un but patrimonial.

    Cependant, nous pouvons nous appuyer sur l'étude réalisée par Hugo De Bot (Architecture de gares en Belgique, Brepols, 2002-2003) pour évaluer la qualité architecturale et l'importance patrimoniale des gares en Wallonie.

    Cette étude permet, d’une part, de constater que le classement comme monument protège déjà les gares les plus anciennes de Wallonie (Braine-le-Comte et Chaudfontaine datant des années 1840). D'autre part, plusieurs des gares monumentales de style éclectique et néo-Renaissance flamande sont également protégées (Saint-Ghislain, Péruwelz et Pepinster). L’attention pourrait se porter, après évaluation, à certaines gares de l'Entre-Sambre-et-Meuse édifiées en 1854 ou à quelques autres exemples de qualité d’après 1880.

    Cependant, il faut tenir compte de l'incroyable défi que va constituer la mobilité au 21e siècle et envisager un retour massif à l'usage du train. Les gares vont devoir subir de profonds réaménagements pour y répondre. Un classement "aveugle", au coup par coup, ne doit pas compromettre ces réaménagements. Une concertation avec la SNCB paraît indispensable afin d'évaluer les besoins et la pertinence d'une plus large protection des gares et autres ouvrages d’art.

    Une protection patrimoniale n’est pas la seule voie pour préserver le patrimoine ferroviaire. Il existe des exemples réussis de réaffectation d'anciennes gares non classées.