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L'envoi des herbes fauchées sur les berges dans le canal Ath-Blaton et du risque d'eutrophisation qui en résulte

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 712 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 09/09/2013
    • de TIBERGHIEN Luc
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le 27 mai dernier, en réponse à une question orale de ma collègue Bénédicte Linard, Monsieur le Ministre nous disait que, en ce qui concerne les voies navigables, la DGO2 est très sensible à la préservation et au développement de la biodiversité le long des voies navigables wallonnes. Je cite ses propos en séance de la Commission des travaux publics, de l’agriculture, de la ruralité et du patrimoine : «Le fauchage tardif fait bien partie intégrante des discussions et des actions menées dans ce cadre, au même titre que l'accueil des espèces protégées, la réduction de l'utilisation des pesticides et la gestion des plantes invasives, thématique pour laquelle l'ensemble des cahiers spéciaux des charges des baux d'entretien a été adapté».

    Quelques jours plus tard, en juin, malgré les propos rassurants que Monsieur le Ministre avait tenus, la bande de végétation naturelle située le long du canal Ath-Blaton, à hauteur de l’entité de Chièvres, a été fauchée et l’ensemble des herbes ainsi broyées a volontairement été soufflée dans le canal. Cette manière de procéder me semble en tous cas pour le moins surprenante, va à l’encontre de ce qu'il disait et a suscité la colère des pêcheurs de la région. En effet, en plus de la menace pour la biodiversité, l’envoi de ces matières végétales dans le canal augmente de manière sensible l’eutrophisation des eaux, ce qui s’avère souvent mortel pour les poissons.

    Par ailleurs, à l’occasion de ce fauchage, les renouées du Japon présentes sur le tronçon ont été massivement broyées, ce qui est une pratique fortement déconseillée. En effet, avec le nombre de kilomètres de berges traitées ainsi, le risque de dissémination de cette plante invasive a particulièrement augmenté.

    Faut-il voir dans cette situation la preuve d’un manque total de coordination et de dialogue entre les «Voies navigables» et d’autres porteurs de projets et directions du Service public de Wallonie ? Monsieur le Ministre, peut-il me dire quelles raisons ont justifié cette manière de procéder ? Le Service public de Wallonie continuera-t-il à procéder ainsi ou est-il prévu d’appliquer une manière plus écologique et plus coordonnée de gérer la végétation naturelle présente sur les berges du canal Ath-Blaton ?

  • Réponse du 02/10/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Seule une bande de sécurité a été fauchée de part et d’autre du RAVeL 4 qui longe le canal Blaton-Ath et la Dendre.

    En effet une végétation trop haute masque la vue et diminue la largeur praticable de ce chemin étroit, créant ainsi un risque réel pour les usagers en termes de sécurité. Le reste des surfaces herbeuses est géré en fauchage tardif.

    Le long de la réserve naturelle des Bas-près de la Dendre, la Gesse de Nissole (Lathyrus nissolia) croît dans la bande de sécurité. Le fauchage de celle-ci a donc été postposé, nécessitant la pose d’une signalisation routière spécifique. Les autres zones sont actuellement en cours de fauchage tardif.

    Afin que les produits végétaux n’encombrent pas la voirie, générant un danger de glissade, ils sont rejetés vers l’extérieur. Pour la bande comprise entre le chemin et le canal (largeur de 50 cm à 1 mètre), une partie de l’herbe peut donc être projetée jusque l’eau. La biomasse ainsi importée dans le canal est infime par rapport à celle qui y croît spontanément et même par rapport à celle qui résultera de la chute des feuilles. Ces apports en nitrate et phosphate sont dérisoires et ne peuvent augmenter l’eutrophisation. Par ailleurs aucune mortalité due à l’eutrophisation n’a été constatée sur le canal Blaton-Ath.

    Enfin, il est exact que de nombreuses stations de Renouées asiatiques existent le long du canal et particulièrement à Chièvres. Les plus importantes ont été laissées en l’état à l’exception de celle de la malterie de Beloeil qui, implantée entre deux murs de béton, fait l’objet d’un essai de lutte par étouffement.

    Toutes ces explications ont par ailleurs déjà été données à la Ville de Chièvres.

    L’action de la Direction des Voies hydrauliques de Tournai visait à assurer la sécurité des usagers tout en favorisant la biodiversité.

    De plus, il est à signaler qu’il y a régulièrement des réunions de coordination entre la Direction des Voies hydrauliques de Tournai et le Département de la Nature et des Forêts (Direction de Mons) afin de concilier les impératifs liés à la bonne gestion de la voie d’eau et de ses dépendances avec l’intérêt écologique de la zone.