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Le taux de création d'entreprises en Wallonie

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 393 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 13/09/2013
    • de ONKELINX Alain
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    De manière globale, le nombre de créations d'entreprises a diminué (3.4 %) entre ce premier semestre et la même période l'année passée.

    Cependant, une analyse par région révélerait des augmentations.

    En effet, le Syndicat neutre des indépendants (SNI) annonce une augmentation de 2.3 % pour la Wallonie et 1.8 % pour Bruxelles.

    Ce serait donc la diminution (-10.3 %) enregistrée en Flandre qui plomberait les chiffres.

    Pour reprendre les chiffres exacts, le nombre de créations d'entreprises est passé de 10 763 unités au 1er semestre 2012 à 11 015 au terme de juin 2013, en Wallonie.

    En Région bruxelloise, sur la même période, les créations d'entreprises sont passées de 5 251 à 5 346 unités.

    Dispose-t-on de statistiques sur le sujet ? Celles-ci recoupent-elles les informations affirmées par le SNI ? Dans le cas de l'exactitude de ces données, ces créations sont-elles la résultante de subventions accordées par la région ? Si oui, dans quelle mesure ? Par ailleurs, les secteurs visés par ces augmentations seraient très sensibles aux faillites : Secteur du commerce de gros ou de détail, les services, la construction, le secteur de l'information et de la communication. Cette affirmation est-elle démontrable ? Existe-t-il des raisons particulières fragilisant ces secteurs ?
  • Réponse du 08/10/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Malgré la crise, les statistiques font état d’un certain dynamisme en Wallonie en matière de création d’entreprises avec une augmentation de 2,3 % au 1er semestre 2013. Ces chiffres sont le résultat d’une politique menée de longue date tant en matière d’esprit d’entreprendre que de création d’activité.

    En effet, la problématique de la stimulation de l’entrepreneuriat est une de mes priorités que j’ai notamment proposé de mettre en œuvre à travers le Small Business Act wallon, démarche par ailleurs cohérente avec la place accordée aux PME dans le Plan Marshall 2.vert. Dans ce cadre, de nombres initiatives ont été menées pour sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat d’une part et accompagner les porteurs de projet dans la création de leur entreprise d’autre part.

    En matière d’entrepreneuriat, on citera notamment :
    - des programmes dédicacés au sein des universités : l’UMons Entrepreneur 3.0 qui amène des activités proposées par des entrepreneurs dans les cours, la Louvain School of Management pour la mise en place de la mineure en entrepreneuriat et la Formation interdisciplinaire « création d’entreprises » (CPME), HEC École de gestion de l’ULg pour « HEC-ULg Entrepreneurs », en 2013-2014, l’Université de Namur et le BEP rejoindrons ces programmes ;
    - le programme « 1,2,3,GO ! » qui vise l’accompagnement de projets innovants dans la grande Région ;
    - trois « Coentrepreneurs Week-end » seront organisés par l’Agence de Stimulation Economique (ASE) et le MIC en 2013-2014 ;
    - NEST’up qui, via le Programme Creative Wallonia, a permis d'accompagner 12 start-up, majoritairement dans le secteur des nouvelles technologies. Une nouvelle édition est lancée pour l’automne 2013 ;
    - « ID Campus » qui, en collaboration avec les universités, propose des masters, certificats et programmes de formations permettant à des étudiants de prendre part à la réalisation de projets créatifs d'envergure, en équipes transdisciplinaires.

    En termes de faillites, Graydon évalue qu'au cours du 1er trimestre 2013, celles-ci ont augmenté de 6 % en Wallonie. Il souligne également qu'en temps de crise, on constate que ce sont d'abord les petites entreprises, directement reliées aux consommateurs qui tombent en faillite (HORECA, construction, etc.). Par effet de domino, des faillites sont ensuite constatées dans le commerce de gros, les services aux entreprises.

    Une étude récemment menée par l'UCM sur le commerce de détail confirme ainsi l'impact de la crise : 51 % des commerçants voient une diminution de la valeur du panier moyen de leur clientèle, une diminution de la fréquentation de leur commerce et donc une réduction de leur chiffre d'affaires. En corollaire, viennent s'ajouter des facteurs de risque au moment même de la création de l'entreprise : le manque de formation spécifique dans le domaine d'activité choisi, la volonté d'un démarrage rapide de son activité en minimisant le temps consacré à la réalisation d'un business plan, d'une étude de marché et le faible recours aux outils d'accompagnement.

    Début 2013, j'ai lancé le Centre pour entreprises en difficulté wallon, coordonné par l'ASE. Sur l'ensemble des dossiers examinés, les mêmes causes sont le plus souvent identifiées : l'insuffisance dans la préparation des projets, la faiblesse du plan d'affaire, une sous-capitalisation et un manque de connaissance en gestion.

    Ces constats posent question au vu des outils disponibles en matière d'accompagnement à la création d'activité. Je citerai notamment :
    * Un réseau d’opérateurs, publics ou non, d’animation économique offrent conseils et accompagnement. Ce sont autant de professionnels qui mettent leur temps et leur expérience à la disposition des néoentrepreneurs, qui connaissent leur tissu socio-économique et qui peuvent apporter des réponses aux entrepreneurs en demande de solutions;
    * Pour répondre à la difficulté d’accès au financement la SOWALFIN propose une gamme complète d’interventions : octroi de garanties aux crédits consentis aux PME par des organismes bancaires, cofinancement via l’octroi de prêts subordonnés à des PME, financement de spin-off, spin-out par les Invests ou encore quelques aides spécifiques au financement des opérations d’exportation et d’internationalisation via la SOFINEX ;
    * Pour les micro-entreprises, la SOCAMUT facilite l’accès des PME aux microcrédits via différents outils : une réassurance des garanties émises sur des microcrédits bancaires par les sociétés privées de cautionnement mutuel, un produit mixte de garantie portant sur des prêts de maximum 37.500 euros.
    * L’ASE octroie quant à elle les bourses préactivité. Sur les 653 bourses de préactivité octroyées depuis 2009, on constate que plus de 70 % des activités créées se maintiennent au-delà des 5 ans, plus de 20 % occupent plus de 10 personnes et environ la moitié reste avec 1 ou 2 personnes occupées.

    Il est interpellant de constater qu’à l’époque de la « surinformation », les publics cibles méconnaissent les dispositifs mis à leur disposition ou refusent de les utiliser pour se lancer plus vite.

    Il nous faut donc poursuivre le travail entamé sur la lisibilité et la visibilité de ces dispositifs de soutien aux créateurs et entreprises. Le portail « info-entreprises  » mis en ligne en 2012 est une première étape. Il permet de trouver de l'information sur diverses matières et sera encore amélioré. L’amélioration de la visibilité et de la lisibilité des dispositifs d’aide fera également partie intégrante des missions de la future Agence pour l’Entreprise et l’Innovation.