/

La facilité de trouver un job accrue grâce à un travail d'intérim

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 26 (2013-2014) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 04/10/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Lorsque j'interrogeais Monsieur le Ministre sur la question, sa réponse était plutôt évasive. C’est pourquoi je me permets de revenir sur la question et de l'nterroger à nouveau sur la dimension du travail intérim comme job tremplin vers un emploi plus stable.

    Ayant eu la chance de rencontrer un représentant de Federgon, j’ai appris que des études existent sur la question. Mais il semblerait que du côté du Gouvernement wallon, la question n’a pas encore fait l’objet de considérations particulières. Monsieur le Ministre confirme-t-il ?

    S’il parait que +/- 60 % des travailleurs intérim (pour la période des 10 à 15 dernières années) se retrouvent après 2 à 3 emplois intérim dans un contrat de type CDT ou CDI, il me semble que la question doit intéresser le Gouvernement wallon dans le sens de dégager les aspects qui permettent justement au travailleur intérim d’atterrir dans un emploi stable et d’articuler autour de ces aspects une politique de formation qui vise à renforcer davantage le côté job-tremplin de l’intérim. Rien n’est plus grave que de laisser couler le temps sans saisir les chances offertes.

    Quels sont, par exemple, les profils de qualification qui trouvent plus facilement un job par l’intermédiaire d’un intérim ? Est-ce une méthode pour remédier à la problématique des métiers en pénurie, domaine où les chances de trouver un emploi définitif sont par définition plus importantes ? Est-ce une méthode qui faciliterait aux femmes rentrant après une phase familiale de s’intégrer plus rapidement dans le marché du travail ? Est-ce une variante du type stage professionnel qui permettrait aux jeunes d’entrer plus facilement en contact avec des employeurs potentiels ?

    Bref, une série non exhaustive de questions mérite plutôt une réflexion qu’un laisser faire en la matière. Et j’espère que la réponse va pouvoir être donnée sur base d’une évaluation et de résultats plutôt que sur base de considérations politiques gratuites.
  • Réponse du 24/06/2014
    • de ANTOINE André

    Le FOREm a étudié sur une période de 3 ans les parcours de demandeurs d’emploi inoccupés qui ont travaillé sous contrat de travail intérimaire. Cette étude a montré que, lors de la première semaine d’analyse, 61 % des personnes suivies occupent un travail intérimaire. Cette proportion descend à moins de 7 % au bout de trois ans. Les personnes à l’emploi sous d’autres contrats représentent, quant à elles, 5 % au départ du suivi contre plus de 38 % à la fin.

    Pour mieux quantifier l’effet « tremplin » de l’intérim, une typologie des parcours des demandeurs d’emploi a permis de distinguer quelques parcours types :
    * L’intérim épisodique (49,1 %) : parcours de personnes (surtout des hommes, diplômés du primaire et inoccupés depuis plus de 2 ans ainsi que des personnes disposant d’une expérience dans le secteur des services) allant de temps à autre à l’intérim entre des périodes d’inactivité ;
    * L’intérim suivi d’un contrat long (25,1 %) : les personnes (surtout des femmes, des personnes de moins de 25 ans, ayant un diplôme du supérieur, des personnes sans expérience professionnelle et inoccupées depuis moins d’un an) passent ici très rapidement (dans les 6 mois) d’un intérim à un contrat long ;
    * L’intérim suivi d’un contrat court (11,3 %) : les personnes (surtout des femmes, des apprentis et des personnes ayant une expérience dans les domaines du transport/logistique, de la construction, de la vente et de l’Horeca) passent aussi ici très rapidement (dans les 6 mois) d’un intérim à un contrat, mais à durée déterminée (d’un an pour la plupart) ;
    * L’intérim suivi d’une inactivité avant emploi (9,2 %) : la situation est la même que pour les deux précédentes, mais dans une autre temporalité ; il s’agit ici surtout de personnes de plus de 50 ans, de diplômés du secondaire professionnel et de titulaires d’un master ;
    * L’intérim régulier (5,2 %) : fréquents intérims tout de la période de 3 ans étudiée (surtout pour les hommes de 25 à 30 ans, diplômés du secondaire général, des apprentis et des personnes ayant obtenu leur diplôme à l’étranger).

    En synthèse, cette typologie de parcours fait tout d’abord ressortir que 45,6 % des demandeurs d’emploi présentent une trajectoire de type intérim vers l’emploi alors que le reste est de type plus épisodique. Elle met ensuite en évidence que les trajectoires vers l’emploi concernent surtout des publics féminins, diplômés et jeunes alors que le travail intérimaire épisodique concerne davantage les publics masculins, peu diplômés et inoccupés depuis plus de 2 ans.