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L’état de l’environnement en Wallonie

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 40 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 11/10/2013
    • de MOUYARD Gilles
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La loi sur la conservation de la nature fête ses 40 ans cette année. Monsieur le Ministre en a profité pour dresser un bilan de l’environnement en Wallonie, le mardi 10 septembre, en compagnie de la directrice de la nature, Mme Catherine Hallet. Dans ce bilan il a insisté sur les progrès réalisés et sur le chemin d’un hypothétique redressement.

    Cependant les experts restent prudents sur la situation actuelle de l’environnement en Wallonie, car 31% des espèces animales et végétales sont menacées de disparition. 9 % ont déjà disparu et 85 % des habitats continentaux sont dans un mauvais état. Ils estiment aussi que cette loi sur la protection de la nature n’a pas, à ce jour, abouti à son objectif de protéger les espèces menacées et les milieux de grand intérêt écologique en Wallonie.

    Concernant l’outil que sont les réserves naturelles, ils jugent que la Wallonie est loin d’atteindre les 5 à 10 % du territoire sous statut de protection que les experts internationaux jugent indispensables pour préserver l’environnement.

    Cependant Monsieur le Ministre se félicite qu’entre 2009 et 2013, plus de 7 600 hectares auront été classés en réserves naturelles, alors que la Déclaration de politique régionale fixait un objectif à atteindre de 10 000 hectares.

    Le Président de Natagora déclarait sur cette problématique: «  Il y a des choses qui vont mieux, il ne faut pas le nier, mais à moyen et long terme, les choses sont plus problématiques. Et le rythme d’amélioration est incontestablement insuffisant. ».

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation en Wallonie, par rapport à cette problématique ? Quel est son regard sur le discours des experts ? Compte-t-il renforcer sa politique en la matière? Si oui, comment ? Sinon, peut-il justifier sa réponse ?

    Comment Monsieur le Ministre va-t-il accélérer le rythme d’amélioration de la situation de l’environnement, étant donné qu’il serait insuffisant pour le moyen et le long terme ?
  • Réponse du 28/10/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Comme je l’ai souvent dit, le constat tiré par l’Etat de l’Environnement wallon est inquiétant.

    Mais je rappelle que l’indicateur utilisé, transposé à l’échelle d’une petite région comme la nôtre, montre certaines limites. Une de ces limites est l’intégration dans cet indicateur du critère de rareté. Une espèce rare n’est peut-être pas menacée. La cigogne noire considérée comme menacée alors que cette espèce est en expansion est un bon exemple.

    Même si la situation reste critique pour certaines espèces et habitats, il est incontestable que les mesures prises ont permis d’inverser la tendance. Par exemple, au niveau ornithologique, on observe une augmentation de la richesse spécifique.

    La création de réserves naturelles a permis une augmentation progressive des aires dédiées à la nature et gérées spécifiquement pour conserver et développer la biodiversité.

    Mais la protection des milieux naturels passe également par NATURA 2000. À partir de 2001, la Wallonie a initié la mise en œuvre de deux directives, la Directive Habitats et la Directive Oiseaux. 240 sites sont aujourd’hui en zone Natura 2000, ce qui représente près de 221.000 hectares soit 13 % du territoire wallon. De même, les programmes LIFE illustrent d’autres actions développées en vue de la gestion et de la restauration des habitats.

    En Wallonie, nous avons travaillé principalement en développant une approche par zones de protection. Cette approche doit être poursuivie mais aussi accompagnée par une attention particulière sur le reste du territoire.

    Dans ce cadre, un Plan Nature était prévu dans la DPR mais la difficulté d’élaborer un plan nature tient notamment à l’ampleur du sujet, à la complexité et au caractère très évolutif du vivant. L’exercice a dès lors évolué dans sa conception et est devenu le « réseau Wallonie nature ». Une soixantaine de fiches pratiques reprennent des actions permettant en tant que décideurs politiques, industriels, entrepreneurs, gestionnaires de réseaux, consommateurs, citoyens d’être proactifs par rapport à la biodiversité, de changer d'approche et de comportement.

    Bref, il existe de nombreuses pistes pour favoriser cette reconnexion de l'homme à la nature au quotidien… La protection de la biodiversité doit se construire dans une vision dynamique, participative, créative et multifonctionnelle des espaces naturels et de leurs usages.