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La prévention des suicides

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 24 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 14/10/2013
    • de DAELE Matthieu
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    En collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, le gouvernement voulait, dans la DPR, donner les moyens d’une prévention efficace en matière de suicide.

    Pour cela, il proposait de :
    - mener une réflexion globale sur le mal-être conduisant au suicide, tant chez les jeunes que chez les personnes âgées;
    - renforcer les dispositifs d’accueil;
    - former les intervenants au repérage précoce des situations de crise et organiser les relais avec les centres spécialisés;
    - développer des relations structurelles entre les familles, écoles, intervenants sociaux.

    Dans quelle mesure ces objectifs ont-ils été atteints ? Quels projets ont-ils été menés ou seront-ils pérennisés par la suite ?
  • Réponse du 08/01/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    Depuis le début de cette législature, des mesures spécifiques liées à la question du suicide ont été renforcées et de nouvelles actions ont été mises en place à différents niveaux (soutien de l’initiative « Un Pass dans l’Impasse », Table ronde consacrée à la thématique du suicide, recherche sur l’incidence du suicide en Wallonie coordonnée par l’Association Interrégionale de Guidance et de Santé), afin de donner au secteur des soins de santé les moyens d’une intervention la plus efficace possible.

    Par ailleurs, les politiques liées à la lutte contre le suicide se font très largement en coopération avec la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ainsi, une partie de la question porte explicitement sur la prévention du suicide, qui relève actuellement des compétences de la Fédération Wallonie Bruxelles. Cela n’exonère bien entendu pas la Région de se mobiliser. En effet, avec un taux de suicide de 21 pour 100 000 habitants en 2009, la Wallonie a un taux très élevé en comparaison avec les régions et pays voisins :
    - 22 % plus élevé qu'en Flandre ;
    - 28 % plus élevé qu'en France ;
    - 84 % plus élevé qu'au Luxembourg ;
    - 85 % plus élevé qu'en Allemagne ;
    - 136 % plus élevé qu'aux Pays-Bas.

    Pour faire face à ce fléau, la Région wallonne soutient, depuis 2009, l’initiative de l’ASBL « Un pass dans l’impasse ». Cette ASBL a été reconnue en tant que « centre de référence en santé mentale spécifique suicide ». Elle est agréée et financée à concurrence de 100 000 euros depuis ce 1er juillet 2013. Le comité de pilotage de cette nouvelle structure sera proposé en séance du Gouvernement en début d’année 2014 et une première réunion sera alors fixée. Bien avant cette reconnaissance, l’ASBL offrait déjà un lieu d’écoute et d’accompagnement aux personnes directement ou indirectement confrontées à la question du suicide, quel que soit leur âge (enfant, adolescent et adulte). Pour ces activités d’accompagnement, l’ASBL est financée, dans le cadre d’une convention pluriannuelle, à concurrence de près de 65 000 euros par année. Cette convention arrivant à échéance, sa reconduction sera proposée au Gouvernement avant la fin de cette année. Elle est implantée à Namur et dispose d’antennes sur chaque Province, ainsi que d’une permanence téléphonique. L’objectif est que la personne puisse exprimer sa souffrance, clarifier sa situation, trouver des ressources adéquates et prendre du recul, afin de désamorcer l’état de crise dans lequel elle se trouve.

    L’association, intégrée dans un large réseau, sert aussi de relais, afin d’orienter les personnes en souffrance vers des services appropriés à leurs besoins (centres hospitaliers, Services de Santé Mentale, Centres Psycho-Médico-Sociaux, Services d’Assistance aux Victimes, etc.). Cette association met également en place des groupes de parole pour les personnes confrontées au suicide et ayant perdu un être cher. Partager le vécu de son deuil peut apporter du réconfort dans la traversée de cette épreuve douloureuse. Le service se tient à disposition des personnes touchées par le suicide ou par le deuil d’un proche, ainsi que des professionnels confrontés à ce phénomène. Elle organise d’ailleurs des formations et des actions de postvention (interventions après suicide).

    Ma volonté est de continuer à développer davantage le réseau des soins de santé mentale, notamment en soutenant le nouveau centre de référence dédié à cette grave question. Rappelons, enfin, que les Services de Santé Mentale wallons travaillent sur un large éventail de pathologies en amont des difficultés qui peuvent mener au suicide.