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La solidarité intergénérationnelle

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 30 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 14/10/2013
    • de DAELE Matthieu
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Dans la Déclaration de politique régionale de 2009, le gouvernement souhaitait faire une priorité de l’aspect intergénérationnel. Il était notamment question de lancer un pacte intergénérationnel articulé autour de trois axes :
    - la valorisation des aînés en tant qu’acteurs sociaux à part entière;
    - la promotion de l’aide interfamiliale;
    - la promotion de l’habitat intergénérationnel.

    Un autre objectif de ce gouvernement était de multiplier les espaces de rencontres et les projets intergénérationnels au départ des associations.

    Dans quelle mesure ces objectifs ont-ils été atteints durant cette législature ?

    Qu'a-t-il été mis en place à ce niveau pour permettre la solidarité intergénérationnelle ? Quels projets ont-ils abouti ou ont-ils été pérennisés ?
  • Réponse du 08/01/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    Pour répondre à la volonté du Gouvernement wallon de faire de la solidarité intergénérationnelle une priorité, différentes actions ont été entreprises.

    D’une part, j’ai lancé des initiatives spécifiques visant à la solidarité intergénérationnelle, comme l’appel à projet « Villes amies des aînés » qui a permis de mettre à disposition des communes et CPAS retenus les moyens de réaliser leurs objectifs. Ceux-ci visaient particulièrement le premier axe de la politique wallonne en faveur des aînés, à savoir la mise en place d’un cadre adéquat favorisant l’intégration des aînés dans notre société. La Wallonie souhaite soutenir les pouvoirs locaux désireux de mettre en place ou d’approfondir une politique encourageant le vieillissement actif en optimisant la santé, la participation et la sécurité des citoyens âgés, pour améliorer leur qualité de vie mais également pour reconnaître les aînés comme ressource essentielle pour leur famille, leur communauté et l’économie.

    En effet, nos aînés bénéficient d’une expérience unique et sont en ce sens une source incontournable d’apprentissage et de conseil. Nombreuses sont les villes et les communes qui, en collaboration avec les autres acteurs de terrain, développent des projets afin de répondre aux besoins des aînés à travers, par exemple, la mise sur pied de conseils consultatifs des aînés. Le but de cet appel à projets était de les soutenir dans l’approfondissement de leur démarche.

    60 communes et CPAS ont ainsi pu bénéficier de moyens d’action à raison de 2,5 millions d’euros : 1,3 million dédié à des dépenses d’investissement, 1,2 million à celles relatives au fonctionnement. À ce stade, ces projets doivent encore faire l’objet d’une évaluation qualitative en vue de déterminer les meilleures orientations à apporter.

    D’autre part, nous avons soutenu des actions telles que l’opération « Carrefour des générations » qui consiste à permettre aux aînés de continuer à être actifs et de participer à notre société. Il s’agit d’encourager des relations réciproques et durables entre les générations en stimulant les solidarités quotidiennes qui recréent des liens au plan local, dans les quartiers, dans la vie associative. L’ASBL « Courant d’âge » perçoit une subvention annuelle de 15 000 euros pour assurer la coordination et la promotion de l’opération. En 2013, 33 communes wallonnes et 4 communes de la Région Bruxelles-Capitale ont participé à l’opération.

    Les actions menées par les communes sont nombreuses et très diversifiées (balades, activités culinaires, échange de savoir-faire, écoles de danse, initiation à l’informatique et aux nouvelles technologies, jeux de rôle, pêche, sports…).

    L’ASBL est par ailleurs subventionnée de manière récurrente pour la coordination et la promotion d’un réseau d’associations actives en matière intergénérationnelle. Au sein de ce réseau, les associations « Atoutage », « Entr‘Ages », « Assemblages », « Ages et transmissions », « Le Bien Vieillir », bénéficient également de subventions.

    L’Asbl Aide à Domicile en Milieu Rural bénéficie également d’une subvention lui permettant l’accompagnement, la formation et la mise en réseau des animateurs de Maisons d’Accueil Communautaire, au nombre de 13 en Région wallonne. Elles cherchent à éviter une rupture du lien social par l’organisation d’activités développées sur base des capacités résiduelles, des besoins et désirs des participants.

    Concernant l’axe relatif à la promotion de l’habitat intergénérationnel, le projet « Accueil Familial des Aînés » ne rencontre pas le succès escompté et ce, malgré un intérêt porté par les aînés à un tel dispositif. Le frein majeur quant au déploiement de cette alternative d’hébergement destiné aux personnes de plus de 60 ans reste avant tout la question de la domiciliation et du statut fiscal.

    Le 11 janvier 2011, une réunion intercabinets a approuvé qu’une note relative à l’accueil familial des aînés soit déposée au Comité de Concertation. Le 6 février 2013, ce même comité a approuvé la création d’un groupe de travail interfédéral destiné à examiner les différentes problématiques relatives à la mise en place du dispositif accueil familial des aînés. La première réunion de ce groupe de travail, présidé par la Ministre fédérale des Affaires sociales, s’est tenu le 6 septembre 2013 et j’espère que ces travaux menés en collaboration entre les entités fédérale et fédérées aboutiront à la pérennisation d’une telle formule d’hébergement.

    Il n’en reste pas moins que « favoriser la solidarité intergénérationnelle » est un des engagements avancés dans la Déclaration de politique régionale et, quelle que soit la formule promue  - accueil familial, logement kangourou ou logement intergénérationnel, ces alternatives attirent la population wallonne mais ne peuvent pas être effectives en raison des difficultés liées à la domiciliation. 

    Il est dès lors nécessaire de pouvoir mettre en place une approche transversale de la domiciliation d’un point de vue régional avec les responsables en charge de ces matières (DGO4, Ministre en charge du Logement, ASBL ayant déjà mis en place de tels projets) et ce, afin de pouvoir réfléchir de manière constructive à des alternatives d’hébergement collectif.