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Le courrier adressé le 27 septembre 2013 au Ministre par l'ASBL "Bien vivre dans le Condroz andennais"

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 77 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 18/10/2013
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Le cadre de référence éolien et la cartographie éolienne sont pour l'instant soumis à une enquête publique qui a commencé le 16 septembre 2013 pour se terminer le 30 octobre 2013.

    L'existence d'un lot n° 13 sur Andenne-Ohey tracasse très légitimement les habitants de cette partie de la Ville d'Andenne qui se sont massivement regroupés dans une association qui s'est constituée sous forme d'ASBL et qui porte pour nom « Bien vivre dans le Condroz rural andennais ».

    Monsieur le Ministre est-il au courant qu'un premier projet situé dans ce qui est maintenant le lot n° 13 a été refusé par son prédécesseur, M. André Antoine, dans le cadre d'un projet Eodel/Immoster ?

    Monsieur le Ministre est-il au courant de l'avis catégoriquement négatif de Belgocontrol qui avait été émis à ce propos en 2008 et qui ne devrait pas changer en 2014, 2015 ou 2016 si des projets éoliens devaient être présentés dans cette zone ?

    Quelle est la position de Monsieur le Ministre vis-à-vis de l'avis catégoriquement négatif de Belgocontrol qui exprimait ce qui suit: « L'impact d'un parc éolien à cet endroit sur nos installations radars peut sérieusement mettre en péril la sécurité des opérations aériennes.
    Par le biais d'une étude approfondie, il s'avère que le parc pose problème pour nos radars de Saint-Hubert, Bertem, Liège et Charleroi. C'est pourquoi nous sommes contraints de formuler un avis négatif pour ce projet. » ?

    Monsieur le Ministre est-il conscient que la sécurité du trafic aérien et des populations ne sera plus assurée si des éoliennes devaient être implantées dans le lot n° 13 ?

    Quelle est la position de Monsieur le Ministre vis-à-vis des critiques suivantes :
    - le site éolien incriminé se situe à une vingtaine de kilomètres et exactement dans l'axe des pistes de l'aéroport de Liège;
    - la centrale nucléaire de Tihange se situe précisément sur cet axe, entre le site éolien et l'extrémité des pistes;
    - cet axe constitue un couloir d'approches, surtout la nuit, par vents des secteurs nord et est;
    - lorsque le trafic est intense, le survol à basse altitude de ce site éolien (potentiel) dans l'axe des pistes est adopté afin de diminuer les temps d'attentes et d'augmenter, en toute sécurité, les cadences des atterrissages et décollages. En pratique, les avions en approche de Liège survolent le site éolien envisagé à une altitude d'environ 2000 ft, soit 600 m d'altitude, avant d'intercepter le signal ILS pour la phase finale;
    - sachant que ce site éolien est situé à une altitude de 270 m, la marge de sécurité, au-dessus des pâles d'éoliennes de 150 m (voir 180 m) de haut, serait réduite à 180 m (voir 150 m), ce qui - en raison des aléas climatiques, de la navigation, du virage, des turbulences thermiques et/ou provoquées par les éoliennes, des contrôles radars, etc. - constituerait une situation des plus dangereuses;
    - l'aéroport accueille régulièrement les vols de l'aéroport de Charleroi Bruxelles-Sud ou de l'aéroport de Maastricht-Aachen (Maastricht) lorsqu'il y a du brouillard …;
    - cet axe est aussi un couloir très fréquenté, de jour et de nuit, par des hélicoptères volant à basse altitude;
    - si lors de leurs conceptions, les enveloppes des réacteurs nucléaires de Tihange ont été dimensionnées pour résister à l'impact d'un aéronef, ce n'est - à l'époque - qu'un B747 ou A380 qui fut considéré. De plus, comme à Fukushima - ce sont les installations de pompages, les circuits de refroidissements, leurs alimentations et systèmes de contrôles qui s'avèrent aussi extrêmement critiques et déterminants;
    - tant le trafic que la grandeur des avions fréquentant cet aéroport international n'ont fait et ne feront qu'augmenter. Dès lors et en toute logique, ce qui était un « sérieux» danger il y a cinq ans, l'est davantage aujourd'hui et le sera encore bien plus demain;
    - vu la triste réalité du terrorisme qui n'épargne aucun pays, il est évident que l'éventualité de perturbations d'installations radars constituerait un risque majeur intolérable ?

    Quels sont, vis-à-vis des risques précités, les éventuels mesures et dispositifs supplémentaires intervenus depuis 2008, susceptibles de compenser l'incontestable augmentation des risques et autorisant raisonnablement d'envisager un site éolien sur cette trajectoire?

    Monsieur le Ministre est-il d'accord de supprimer le lot 13 de la cartographie des vents?

    À défaut, est-il conscient de la responsabilité qu'il aura, avec la Région wallonne, tout en pouvant être mis en cause à titre personnel sur le plan civil et pénal ?
  • Réponse du 15/01/2014
    • de HENRY Philippe

    Je remercie l'honorable Membre pour sa question.

    Je ne peux être au courant de tous les projets du passé, a fortiori ceux qui ont été refusés et n’ont donc pas vu le jour.

    Les zones favorables présentes sur la commune d’Andenne signifient qu’aucune contrainte d’exclusion n’y est présente a priori et que donc, a contrario, une implantation d’éoliennes y serait a priori possible. Si une zone favorable est présente sur la carte, cela signifie qu’elle ne se situe pas en zone d’exclusion de Belgocontrole ou de la Défense nationale puisque leurs périmètres ont été pris en compte. Cela n’empêche pas que, dans le cadre d’une demande de permis pour un projet particulier, Belgocontrole ou la Défense émettent un avis défavorable pour une raison particulière.

    Je tiens à préciser que la présence d’une zone favorable ne signifie absolument pas qu’il y aura automatiquement un parc éolien à cet emplacement.

    Outre qu’il faut qu’un projet soit créé à cet endroit, il doit encore répondre à toutes une série de critères, comme le non-encerclement, la covisibilité et la sécurité aérienne.