/

La reconstitution du potentiel productif résineux wallon

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 96 (2013-2014) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/10/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Dans l’édition du troisième trimestre des infos de RND, on peut lire un expert qui se prononce sur la politique forestière de la Région wallonne.

    Dans son plaidoyer, il propose de reconstituer de façon urgente le potentiel productif résineux wallon. « Sur les 10 dernières années, quelque 16.000 hectares de surfaces résineuses productives ont disparu. ». Surfaces qui concernent à la fois les bois privés et publics. Il informe que cela concerne environ 1.000 emplois directs et indirects, notamment de travailleurs moins qualifiés.

    Évidemment qu’il faudra le faire dans la concertation entre les acteurs publics.

    Déplorant le manque de proactivité et de gestion dynamique à court terme, il demande à ce que les surfaces ainsi abandonnées soient, à court terme, replantées. C’est un « Plan Marshall pour la forêt » qu’il demande.

    Je suppose que Monsieur le Ministre a lu l’appel comme moi. Quelle est sa réaction par rapport à cette demande ? Va-t-il demander à ses services à ce que les surfaces soient replantées rapidement avec des résineux ? Ou quel argument plaiderait à l’encontre de ceci ? Notons que le résineux, matière première, alimente toute une chaîne de transformation du bois.
  • Réponse du 06/11/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les chiffres de l’Inventaire permanent des Ressources forestières du DNF mettent en évidence une diminution des surfaces résineuses ces 10 dernières années. De 47 % de la surface forestière totale, les résineux ne recouvrent plus que 43 % de cette surface.

    La surface résineuse a diminué de 5500 ha dans les forêts bénéficiant du régime forestier et de 10.800 ha dans les forêts privées. Cette situation est due principalement à la non-adéquation des espèces résineuses aux conditions locales de terrain conformément au fichier écologique des essences et à certains terrains qui ne sont plus régénérés (90 % en privé sur 13.000 ha).

    Afin de rétablir l’équilibre feuillus/résineux et de maintenir la capacité de production de la forêt wallonne, j’ai mis l’accent sur les pistes à privilégier :
    - le reboisement d’anciennes mises à blanc colonisées par une végétation pionnière et le découragement à effectuer des coupes prématurées par des actions de sensibilisation à l’intention des propriétaires privés par la Société Royale forestière et la Cellule d’Appui à la petite Propriété forestière privée ;
    - la conversion en douglasaies d’une partie des chênaies de substitution médiocres hors Natura 2000 et ne constituant pas des forêts historiques par l’intermédiaire des plans d’aménagements des forêts des propriétaires publics ;
    - le refus de coupes prématurées dans le cadre des dérogations à la surface maximale de mise à blanc ;
    - la transformation de certains peuplements d’épicéas en douglas dont la production est plus importante.

    L’objectif est de maintenir la production actuelle tout en sachant que la capacité de sciage en résineux dépasse largement la capacité de la production de la forêt wallonne. Il faut aussi souligner l’inertie temporelle en termes de sylviculture. Les décisions de maintenant auront leurs effets dans une quarantaine d’année.