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La filière bois énergie

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 98 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 22/10/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Sur le thème, j’avais déjà interpellé le prédécesseur de Monsieur le Ministre ainsi que le Ministre Antoine, lorsqu’il était compétent en matière de politique énergétique.

    Les analyses et conclusions des collègues/prédécesseurs de Monsieur le Ministre ne manquaient pas de pertinence : tous s’accordent pour dire qu’il faut réglementer la filière bois énergie, faute de quoi on va poser des problèmes sérieux en termes d’approvisionnement en matières premières aux industries de première et deuxième transformations du bois.

    En effet, la forêt wallonne ne suffit pas suffisamment de matière première par année pour servir toutes les filières. La pénurie de matière première s’aggrave depuis que le bois énergie consomme des quantités importantes qui manqueront à d’autres industries et qui coûtent donc des emplois pour le peu d’emplois créés dans la filière bois énergie.

    Quelle est donc ma stupéfaction lorsque je constate en 2013, que le problème se pose toujours de façon cruciale. Toutes les analyses et annonces des prédécesseurs/collègues de Monsieur le Ministre ont-elles été du vent ?

    Certes, la difficulté n’existe pas que chez nous. Elle est bien réelle en Allemagne comme en France. Ceci ne peut pas être une excuse pour le manque d’outils au niveau de la Région wallonne pour quantifier exactement l’ampleur du phénomène bois énergie.

    Les spécialistes demandent l’arrêt ou la révision des subventions pour la biomasse. Certes, il faudra différencier en fonction de la qualité du bois – et encore ! Même le bois de moindre qualité peut servir à des industries comme l’emballage, le papier, etc.

    Monsieur le Ministre va-t-il plaider auprès de ses collègues du Gouvernement wallon pour agir comme cela est indiqué par les experts ? Ce serait quand même honteux de détruire des filières et des emplois moyennant recours aux aides des autorités publiques wallonnes.
  • Réponse du 13/11/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Je ne peux que répéter ce que j’ai déjà répondu à plusieurs reprises.

    Tout d’abord, je tiens à rappeler que je partage l’avis du Conseil Supérieur Wallon des Forêts et de la Filière bois. La production d’électricité au départ de biomasse ligneuse, en effet, doit se faire à partir de produits en fin de vie, de bois sans valeur industrielle ou de bois produit par des cultures dédiées (taillis à courte rotation, par exemple). Nous devons valoriser notre production ligneuse dans les utilisations les plus nobles (ameublement, construction, papier, panneaux, etc) ainsi que son recyclage avant toute valorisation énergétique.

    Le Conseil préconise une modulation des certificats verts de manière à prévenir que du bois valorisable par les différentes composantes de la filière bois ne soit prématurément utilisé dans le cadre d’une valorisation énergétique. En collaboration avec mon collègue le Ministre Jean-Marc Nollet, une réflexion relative à une stratégie biomasse pour la Wallonie a été menée et a impliqué de nombreux départements de l’administration wallonne. Le Département de la Nature et des Forêts a notamment participé aux travaux des groupes de travail initiés à cette intention.

    En tant que Ministre de la Forêt, j’estime que l’utilisation du bois-énergie au départ de nos forêts ne peut se faire au détriment des écosystèmes forestiers ni des filières de transformation du bois. À ce titre, le nouveau Code forestier garantit une gestion raisonnée de nos forêts.

    Je rappelle qu’il ne faut pas opposer systématiquement la filière bois-matériaux à la filière bois-énergie, comme on a trop souvent tendance à le faire. Dans certains cas, ces filières sont tout à fait complémentaires. Je veux parler ici des petites ou moyennes unités de valorisation énergétique du bois telles que celles qui se développent dans le cadre du Plan Bois-Energie, pour autant, bien entendu, que leur filière d’approvisionnement soit bien pensée en amont et de façon tout à fait intégrée. Je suis nettement moins favorable aux grosses unités de production d’électricité à partir de biomasse ligneuse. Ces unités, par leur importante consommation en bois, pourraient avoir un impact significatif sur l’alimentation en matière première des filières traditionnelles de transformation (papier et panneaux, notamment). À cet égard, mon collègue en charge de l’Énergie a sollicité la Commission wallonne pour l’énergie pour approfondir certaines pistes possibles liées à l’objectif d’améliorer l’efficacité et l’équité du mécanisme des certificats verts, notamment pour le développement des filières biomasse-énergie.
    Enfin, les travaux relatifs à la stratégie biomasse évoqués plus haut vont se traduire par un « plan biomasse wallon ». Dès que celui-ci sera public et opérationnel, je ne manquerai pas d'en informer l'honorable membre.