/

La lutte contre la consommation abusive d'alcool

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 36 (2013-2014) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/10/2013
    • de DAELE Matthieu
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Dans la DPR de 2009, le gouvernement s’était engagé à collaborer avec la Fédération Wallonie-Bruxelles pour intensifier la lutte contre la consommation abusive d’alcool et prévenir les dommages, principalement chez les jeunes.

    Il s’agissait de collaborer également avec le niveau fédéral dans le cadre du Plan national alcool.

    Au niveau de la Région wallonne, il s’agissait de mettre en œuvre des programmes d’éducation et de responsabilisation des jeunes à une consommation modérée d’alcool avec une attention particulière pour le « binge drinking » et l’alcool au volant.

    Dans quelle mesure ces objectifs ont-ils été atteints ?

    Quels projets ont été menés ou seront pérennisés par la suite ?
  • Réponse du 08/01/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    La déclaration de politique régionale insiste, en effet, sur les usages abusifs de l’alcool chez les jeunes. Bien sûr, la réduction des risques dans ce domaine est essentielle. Les jeunes de 15 à 24 ans, en particulier les garçons, forment un groupe à risque important : 10 % des jeunes hommes de 15-24 ans et 17 % des hommes de 25‑34 ans connaissent ou ont déjà connu des difficultés liées à leur consommation d'alcool.

    Dans le cadre du PST 3, Plan Stratégique Transversal - Inclusion sociale, des appels à projets en 2008 et 2009 ont permis de soutenir des actions ciblées de réduction des risques en milieux festifs. De même, l’appel de 2010 a retenu, parmi les axes prioritaires, la thématique des jeunes et de l’alcool. Un autre axe concernait, quant à lui, la dimension parentale, étant entendu qu’il convient d’assurer un accompagnement professionnel aux parents et proches inquiétés par la situation de leurs enfants.

    Parmi les organismes subventionnés figure l’ASBL Modus Vivendi pour son projet « Quality Nights » visant à améliorer le bien-être des personnes qui sortent dans les lieux de fête wallons.

    Dans chaque lieu labellisé, on trouve toute une série de services : eau gratuite, préservatifs et bouchons d’oreille, brochures d’informations sur la santé, alerte rapide en cas de circulation de drogues à haut risque, personnel sensibilisé à la réduction des risques et aux premiers secours, etc.
    En ce qui concerne le Plan national alcool, encore en projet, la Région wallonne y est étroitement associée. Pour rappel, ce Plan regroupe une vingtaine de ministres concernés par le phénomène de l’alcool.

    La consommation nocive d'alcool se répercute dans de nombreux domaines : la santé, la circulation, la violence, les nuisances publiques, les prestations de travail, etc.

    Ce projet de plan reprend de nombreuses mesures concrètes dont nécessairement certaines, ayant trait à la disponibilité pour la période 2014-2018. Il devrait aboutir lors de la prochaine CIM Drogues. Ces mesures portent sur la prévention, les soins, la publicité, l'alcool au volant, l'alcool au travail, la vente d'alcool, la collecte de données. Une approche globale et durable, qui renforce la politique existante, s'impose. Pour ce qui est de la responsabilité de mon département, voici, entre autres, deux mesures que j’ai souhaité porter :
    - le développement du label « Quality Nights » que je viens d’évoquer ;
    - la mise en œuvre d’une formation pour les professionnels pouvant être confrontés à des enfants ou à des proches de personnes alcooliques.

    Un des objectifs du Plan alcool est de réduire de 10 % le nombre de jeunes de moins de 16 ans qui consomment de l’alcool au moins une fois par mois par rapport aux données HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) 2010 (soit +/- 17 000 personnes touchées pour l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles).

    En ce qui concerne les programmes d’éducation et de responsabilisation des jeunes à une consommation modérée d’alcool, je ne puis que partager la conviction de l'honorable membre. À ce jour, les compétences de la Région wallonne concernent le seul traitement des assuétudes. Les actions de prévention et de promotion de la santé relèvent, quant à elles, de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De même, l’alcool au volant et sa répression sont de la compétence du fédéral.

    Le phénomène est complexe et nécessite une action de terrain qui soit cohérente et intégrée. Je suis consciente de la difficulté des professionnels d’intervenir de manière optimale et ce, en raison de la répartition des compétences actuelles en matière de santé. C’est pour cette raison que mes homologues de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la COCOF et moi-même, avons mis en place une cellule politique francophone « santé-assuétudes ». Aussi, la réforme de l’état et son transfert des compétences permettront, j’en suis certaine, de renforcer la cohérence des actions.