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Le sciage de feuillus

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 103 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 23/10/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Sur 20 ans (1989 à 2009), les volumes de feuillus sciés ont chuté de 700.000m³ à 70 à 80.000 m³ par an. Soit 68 % de chêne, 23 % de hêtre et 9 % d’autres espèces.

    François Ruchenne est cité dans Infos de RND : « C’est que le prélèvement en forêt est très inférieur à l’accroissement en feuillus. On assiste finalement à une réduction du nombre d’entreprises actives dans le sciage de feuillus, sans compensation par d’autres unités : nous sous-exploitons notre capacité de transformation et, dans le même temps, nous perdons un savoir-faire. ».

    C’est un propos interpellant ! Puis-je demander à Monsieur le Ministre s’il partage l’analyse de M. Ruchenne ?

    Actuellement, peut-on lire, on considère qu’il reste environ 25 scieries de feuillus actives en Wallonie. Moins de dix d’entre elles scieraient plus que 2.000 m³ et seulement trois ou quatre plus que 5.000 m³. C’est tout dire !

    Réduites à une petite taille, les entreprises ont des difficultés à exister sur un marché où la concurrence est préoccupante. Et si nous perdons le savoir-faire en la matière, il sera d’autant plus difficile de reconstruire ensuite une industrie de transformation du bois.

    Quelle est donc la place que le Gouvernement wallon compte accorder au bois et à sa transformation dans le cadre du futur Plan Marshall ? Quelle est la place du feuillu dans la stratégie du Gouvernement wallon qui vise la réindustrialisation de la Wallonie ? Ne faudrait-il pas commencer par mieux valoriser nos richesses naturelles, dont le bois (et les feuillus) ?
  • Réponse du 13/11/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Précisons d’abord que les volumes feuillus sciés annuellement en Belgique ont chuté de 700.000 m³ en 1989 à 400.000 m³ en 2009 ; dont 300.000 m³ en Flandre et 100.000 m³ en Wallonie. En 2013, ces 100.000 m³ se sont encore réduits du fait de la faillite de certaines scieries et de la baisse de production d’autres. Le volume scié actuellement en Wallonie est ainsi estimé à 70 à 80.000 m³. La part du hêtre a fortement diminué en raison notamment d’une demande faible et de la faillite d’une grosse scierie spécialisée.

    Selon les chiffres les plus récents de l’Inventaire permanent des ressources forestières du DNF, le volume sur pied des essences feuillues de la forêt wallonne est estimé à 61.346.000 m³ dont 24.013.000 m³ de chêne et 16.450.000 m³ de hêtre. Ces deux essences constituent les deux tiers du capital ligneux en feuillus et sont dès lors les principales sources d’approvisionnement du secteur des scieries travaillant les feuillus.

    La valorisation des bois feuillus a d’emblée été considérée comme une des pistes d’investigation prioritaires de l’Office économique wallon du bois. Une analyse de la situation des scieries de feuillus a été réalisée dans un premier temps. Cette analyse a conduit l'Office à proposer une série de mesures à mettre en œuvre pour corriger le problème. Ces mesures ont été soumises pour validation à un groupe de travail rassemblant les professionnels du secteur.

    Dans ce contexte, une mesure visant à faciliter l’accès à la ressource des scieries locales consiste à adapter l’AGW du 27 mai 2009 exécutant le Code forestier pour relever la possibilité de passer des marchés de gré à gré. Cette mesure est soumise actuellement à l’avis de l’Office économique wallon du Bois. Ces modalités d’exécution sont en train d’être débattues au sein du groupe de travail de l’OEWB traitant du problème des approvisionnements en bois de la filière.

    Traiter du seul approvisionnement est sans doute nécessaire pour apporter un coup de pouce immédiat aux scieries de bois feuillus, mais pas suffisant pour assurer leur pérennité. Les scieries de feuillus doivent impérativement améliorer leur rentabilité en adaptant leur mode de production, en développant des produits novateurs et en dopant leur gestion commerciale car il leur est impossible de lutter à armes égales contre des produits de masse importés de régions où règne le dumping social.

    Pour aider les entreprises dans cette voie, l’Office a mis en place un groupe de travail « Innovation » qui a pour vocation d’amener les entreprises à innover dans des domaines jugés porteurs. C’est précisément sur la transformation et la mise en œuvre des bois feuillus, notamment pour des usages structurels dans le bâtiment ou en extérieur, que ce groupe de travail focalise d’abord son attention. Un coaching commercial sera en outre prochainement mis en place pour aider les chefs des PME et TPE transformatrices de bois feuillus à améliorer leur force de vente.