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La prise en charge des adolescents pratiquant l'automutilation

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 38 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 24/10/2013
    • de TROTTA Graziana
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    L'automutilation est un comportement qui, une fois détecté, peut susciter, à raison, beaucoup d'inquiétude dans l'entourage.

    Ce comportement peut s'expliquer par des raisons diverses (comme la présence d'un trouble spécifique du comportement ou un handicap mental) et peut prendre beaucoup de formes (coupures, brûlures, surdosage de médicaments ou de substances chimiques, etc.).

    L'automutilation peut également être une forme d'appel à l'aide, une projection d'un mal être qui ne peut être exprimé par des paroles et peut être l'expression d'une souffrance profondément ancrée.

    Au Royaume-Uni, une étude avance le chiffre de 11 % de consultations supplémentaires pour les adolescents liées à ce comportement en 2012. Sans pouvoir être confirmée avec certitude, une augmentation du nombre de cas d'automutilation chez les adolescents s'avère donc tout à fait probable.

    Les enfants et les adolescents constituent un important groupe à risque en matière d'automutilation.

    Il faut également souligner que si ce trouble n'est pas pris en charge, il peut perdurer à l'âge adulte et , à la longue, les blessures peuvent mener à des complications somatiques.

    Pour ce qui nous concerne, de quelles informations dispose-t-on en Wallonie et, plus largement en Belgique, sur les jeunes qui s'automutilent ? Une augmentation des consultations liées à ce comportement est-elle constatée et, si oui, dans quelle proportion ?

    Quelles sont les réponses en termes de prise en charge des personnes qui pratiquent l'automutilation proposées en Wallonie ? Une approche globale est-elle disponible ? La Wallonie a-t-elle déjà participé ou participe-t-elle à des projets relatifs à ce trouble ?

    En fonction de l'ampleur du phénomène, Madame la Ministre envisage-t-elle une concertation sur cette question avec les ministres en charge de l'Enfance et de la Jeunesse au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
  • Réponse du 08/01/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    L’automutilation constitue un symptôme, parmi d’autres, de différents troubles mentaux, qu’il s’agisse de troubles de la personnalité, de troubles schizoïdes, de troubles dépressifs, de troubles autistiques.

    Il n’existe d’ailleurs aucun code diagnostique spécifique de l’automutilation dans les classifications internationales des troubles mentaux, telles le DSM-IV ou l’ICD-10. En conséquence, nous ne disposons pas de données spécifiques à ce symptôme, sur la base de recueils systématiques d’informations épidémiologiques recueillies auprès des Services de Santé Mentale, en particulier ceux développant une approche spécifique « enfants » ou pédopsychiatrique. En outre, les professionnels du secteur se refusent à traiter ce seul symptôme chez les enfants et les adolescents sans privilégier une approche globale et contextuelle, qui plus est pour des jeunes patients en constante évolution. En conséquence, il est très souvent considéré comme imprudent de figer ces jeunes dans une catégorie diagnostique qui, leur collerait à la peau, ce qui pourrait leur être délétère en termes d’évolution.

    Il paraît donc peu adéquat de développer un programme d’actions de prise en charge spécifiquement dédié à ce seul symptôme. Ceci n’empêche pas des actions d’information, en particulier organisées par des groupes d’entraide ou des groupes de pairs concernés par certains des troubles mentaux précités.

    À noter qu’il n’est pas question, ici, d’éventuelles pratiques rituelles présentes dans certaines cultures ou certains groupes sociaux.