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La détection des pertes d'énergie par avion

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 103 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 28/10/2013
    • de GADENNE Alfred
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Un projet pilote qui concerne les pertes d'énergie a été mené à Andenne et à Fernelmont.

    De quoi s'agit-il ? Un avion détecte les pertes d'énergie en faisant une photo thermique et aérienne des maisons. Ensuite, un questionnaire est envoyé aux riverains; les questions portent sur la température intérieure, les matériaux et la forme du toit.

    Ce projet, qui a concerné 162 ménages des communes d'Andenne et de Fernelmont, n'a pas été subsidié. Il a coûté 90 000 euros.

    Que pense Monsieur le Ministre de cette initiative ?

    Pense-t-il, à l'avenir, subsidier de tels projets dans d'autres communes ?
  • Réponse du 20/11/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    Le projet pilote que l'honorable membre évoque ici est une initiative qui s’est déroulée sur les Communes de Andenne et Fernelmont. Ces deux communes ont fait l’objet d’une radiographie thermique aérienne permettant d’évaluer, par un code de couleurs, les déperditions de chaleur des toitures des bâtiments. L’opération a coûté 90.000 euros.

    Il importe tout d’abord de bien cadrer l’étendue et les limites de ce projet. Les 162 habitations que l'honorable membre évoque dans sa question sont les habitations qui ont servi à la calibrer l’analyse et non les habitations qui bénéficient de ce projet. En effet, ce sont les 14.500 habitations qui ont été survolées qui peuvent consulter les cartes réalisées par le projet.

    Ceci étant, on ne peut prétendre que le projet a permis de dresser « une cartographie des déperditions énergétiques des logements » tel que l'honorable membre l’exprime dans sa question. Seules les performances des toitures de ces bâtiments sont évaluées, peu de choses peuvent être déduites en ce qui concerne les murs ou le sol par exemple.

    A la question de savoir s’il faut encourager ce genre d’initiative à l’avenir, sans la rejeter, on ne peut certainement pas l’imaginer à ce tarif-là : 45.000 euros par commune à multiplier par 262, cela représente près de 12 Mios d’euros… Il est évident que des économies d’échelle sont envisageables, comme le démontre l’expérience menée en 2004 à Dunkerque. Elle a couvert l’ensemble de ses communes, soit quelque 75.000 habitations, pour un coût total de 200.000 euros. L’effet d’échelle et de densité d’habitation est de toute évidence à favoriser si l’on veut promouvoir ce genre de projet.

    Pour aborder le deuxième volet de votre question, relatif aux caméras infra-rouge, on ne peut écarter l’idée de mettre à disposition des citoyens de telles caméras mais, ici encore, dans un but de sensibilisation. Pour ce qui relève d’un diagnostic précis et des recommandations techniques qui doivent y être associées, l’utilisation et l’interprétation des résultats d’un tel outil doivent se faire par une personne expérimentée.

    Cependant, il importe de garder à l’esprit qu’il s’agit d’actions de sensibilisation et qu’il y a lieu d’évaluer le coût acceptable de telles actions au regard du bénéfice concret en termes d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments qu’il en découlera. L’objectif fondamental étant bien ce dernier.

    Or, aujourd’hui, nous enregistrons une croissance des demandes de subvention pour l’isolation. Sur la période 2008-2012, la croissance est de 72 % pour l’isolation du toit, 392 % pour les murs et 332 % pour le sol. Ces chiffres tendent à prouver que les citoyens sont de plus en plus sensibilisés à la question.