à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances
Dans le cadre des mesures wallonnes entreprises pour la lutte contre la pauvreté, différentes mesures ont été prises pour veiller à la mixité sociale dans les centres sportifs. L'accès au sport reste malheureusement fort délicat pour certaines personnes.
En cette fin de législature, j'aurais aimé savoir : Quelles sont les mesures entreprises pour valoriser l'accès à la pratique sportive dans les milieux les plus précarisés ?
Quelles mesures peuvent être envisagées pour permettre à tout un chacun d'accéder à des clubs sportifs, sans souffrir de barrières sociales ?
Quels objectifs Madame la Ministre a-t-elle réalisés en matière d'intégration et de mixité sociales par le sport ?
Réponse du 08/01/2014
de TILLIEUX Eliane
La lutte contre toutes les formes de pauvreté doit mobiliser l’ensemble des énergies.
Pour ce faire, le travail en partenariat est une condition sine qua non de réussite car cette lutte constitue un combat qui doit être mené à tous les niveaux de pouvoir et au sein de chaque compétence où il est possible d’agir.
À cet effet, si le sport, par la participation active qu’il induit, est un outil important d’épanouissement, une école de vie et donc un vecteur d’intégration sociale, il doit l’être aussi pour les plus démunis dont on sait qu’ils participent peu, voire jamais, à une activité sportive, par manque de moyens financiers, de mobilité, de sensibilisation à la pratique sportive...
C’est pour répondre à ce constat que la Wallonie a mobilisé d’importants moyens dans le cadre de ses compétences, et ce, depuis plusieurs années pour aider les acteurs locaux, qu’ils soient publics et/ou privés, à mettre en place des infrastructures sportives accessibles à tous, notamment au travers du programme « Sport de rue » géré par mon collègue André Antoine. Dans ce cadre, un avis d’opportunité sociale est d’ailleurs émis sur les projets par la Direction interdépartementale de la Cohésion sociale du SPW à l’attention d’Infrasports qui gère ces dossiers. Ce programme est repris aussi parmi les objectifs opérationnels du Plan d’actions « droits de l’enfant » 2011-2014 dont l’un des objectifs stratégiques est de garantir à chaque enfant le droit de faire du sport.
Par ailleurs, je souligne la dynamique importante impulsée par le Gouvernement wallon dans le cadre des Plans de Cohésion sociale que je cofinance. En effet, les PCS permettent aux communes wallonnes de mener à bien des actions autour de la pratique sportive favorisant la participation de tous les citoyens et, plus particulièrement, des publics fragilisés au sein même des quartiers. À cet effet, la Wallonie a compris que le sport est un outil pour favoriser une meilleure cohabitation harmonieuse de ses citoyens.
Au niveau local et grâce au soutien du Gouvernement fédéral, les Centre publics d’Action sociale développent depuis 2003 le programme « Epanouissement socio-culturel et sportif » des bénéficiaires de l’aide sociale. Ce dispositif permet le financement de la participation des usagers à des manifestations ou associations sociales, culturelles et sportives (y compris les cotisations, fournitures et équipements nécessaires à cette participation).
Certains services d’insertion sociale proposent également des activités collectives d’insertion sociale en lien avec le sport.
Pour ma part, je soutiens notamment l’action de Belgium Homeless Cup. Il s’agit d’une compétition socio-sportive qui emploie la force du football dans un processus de réinsertion des personnes sans-abri et en précarité sociale aigüe et de logement. Ce procédé peut agir tant au niveau social (accès à l’aide sociale, aux loisirs, construction de la confiance en soi et image de soi positive) que professionnel (formation, emploi). Des progrès sont également réalisés sur le plan physique par l’amélioration de la condition physique et de la santé. Je soutiens en outre l’organisation d’événements sportifs à destination des personnes d’origine étrangère, ou encore des projets d’inclusion sociale par le sport.
En qualité de Ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des Chances, ayant en charge la politique des personnes handicapées, il me revient de veiller à ce que soient incluses, au cœur de chaque politique, des pratiques systématiques d'intégration des personnes handicapées. L’activité sportive permet précisément à la personne en situation de handicap de participer à la vie en communauté et de prendre part à la vie associative.
En conséquence, il convient de soutenir les clubs afin qu’ils accueillent et encadrent les sportifs en situation de handicap et d’encourager la mise à disposition de ces clubs, de leurs membres et dirigeants, des moyens d’entraînement et de formation nécessaires. Il faut travailler tant l’information et la sensibilisation des personnes handicapées, de leurs familles et de leurs proches à la pratique sportive que celles des valides vis-à-vis de leurs représentations du handicap et des capacités des personnes en situation de handicap. C’est pourquoi je soutiens de nombreuses initiatives dans ce domaine, notamment l’organisation de journées sportives adaptées.
Enfin, je ne veux pas manquer de souligner l’importance du sport en tant qu’outil de prévention des risques de chutes liées au vieillissement. J’ai ainsi accordé des aides financières à des projets sportifs oeuvrant dans ce sens et organisant également des actions à caractère intergénérationnel.