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L'imagerie thermique comme outil d'évaluation de la performance énergétique des bâtiments

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 149 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 07/11/2013
    • de TROTTA Graziana
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Un projet-pilote est actuellement implémenté par 162 ménages des communes d'Andenne et de Fernelmont, avec le soutien des autorités communales respectives et du Bureau économique de la Province de Namur, et consistant à analyser la performance énergétique des habitations par le biais de la thermographie aérienne. Cela a permis de dresser une cartographie des déperditions énergétiques des logements.

    L'imagerie thermique a ceci d'intéressant qu'elle permet de dresser un constat rapide des ponts thermiques d'une habitation. Elle permet par conséquent de savoir rapidement quels travaux d'isolation sont prioritaires.

    J'ai eu connaissance qu'à cette fin, certaines communes françaises mettent gratuitement à disposition des citoyens une caméra thermique.

    Il s'agit selon moi d'un outil intéressant, qui peut constituer un préalable et une base pour un diagnostic plus précis de la performance énergétique des bâtiments par un professionnel.

    En tant que Ministre en charge du Logement et de l'Énergie, Monsieur le Ministre apporte-t-il un soutien à l'expérience pilote menée à Andenne et Fernelmont ? Que pense-t-il de ce projet qui aurait également été implémenté en France, en Allemagne mais aussi en Flandre ? La Wallonie envisage-t-elle de soutenir le développement de ce projet dans d'autres entités, à commencer par les agglomérations présentant les plus importantes densités et un parc immobilier plus ancien ?

    Que pense Monsieur le Ministre par ailleurs de la mise à disposition par nos communes d'une caméra thermique comme cela est pratiqué dans certaines communes françaises ? Est-ce qu'un soutien régional à l'utilisation d'une caméra thermique pour faciliter l'audit énergétique des habitations wallonnes lui semble opportun ?
  • Réponse du 18/11/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    Le projet pilote que l'honorable membre évoque ici est une initiative qui s’est déroulée sur les Communes d'Andenne et Fernelmont. Ces deux communes ont fait l’objet d’une radiographie thermique aérienne permettant d’évaluer, par un code de couleurs, les déperditions de chaleur des toitures des bâtiments. L’opération a coûté 90.000 euros.

    Il importe tout d’abord de bien cadrer l’étendue et les limites de ce projet. Les 162 habitations que l'honorable membre évoque dans sa question sont les habitations qui ont servi à la calibrer l’analyse et non les habitations qui bénéficient de ce projet. En effet, ce sont les 14.500 habitations qui ont été survolées qui peuvent consulter les cartes réalisées par le projet.

    Ceci étant, on ne peut prétendre que le projet a permis de dresser « une cartographie des déperditions énergétiques des logements » tel que l'honorable membre l’exprime dans sa question. Seules les performances des toitures de ces bâtiments sont évaluées, peu de choses peuvent être déduites en ce qui concerne les murs ou le sol par exemple.

    À la question de savoir s’il faut encourager ce genre d’initiative à l’avenir, sans la rejeter, on ne peut certainement pas l’imaginer à ce tarif-là : 45.000 euros par commune à multiplier par 262, cela représente près de 12 Mios d’euros… Il est évident que des économies d’échelle sont envisageables, comme le démontre l’expérience menée en 2004 à Dunkerque. Elle a couvert l’ensemble de ses communes, soit quelque 75.000 habitations, pour un coût total de 200.000 euros. L’effet d’échelle et de densité d’habitation est de toute évidence à favoriser si l’on veut promouvoir ce genre de projet.

    Pour aborder le deuxième volet de la question, relatif aux caméras infrarouges, on ne peut écarter l’idée de mettre à disposition des citoyens de telles caméras mais, ici encore, dans un but de sensibilisation. Pour ce qui relève d’un diagnostic précis et des recommandations techniques qui doivent y être associées, l’utilisation et l’interprétation des résultats d’un tel outil doivent se faire par une personne expérimentée.

    Cependant, il importe de garder à l’esprit qu’il s’agit d’actions de sensibilisation et qu’il y a lieu d’évaluer le coût acceptable de telles actions au regard du bénéfice concret en termes d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments qu’il en découlera. L’objectif fondamental étant bien ce dernier.

    Or, aujourd’hui, nous enregistrons une croissance des demandes de subvention pour l’isolation. Sur la période 2008-2012, la croissance est de 72 % pour l’isolation du toit, 392 % pour les murs et 332 % pour le sol. Ces chiffres tendent à prouver que les citoyens sont de plus en plus sensibilisés à la question.