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La Journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 93 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 27/11/2013
    • de DAELE Matthieu
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Ce 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Fin octobre, la presse relayait que, jusqu’en 2012, les statistiques belges en matière des violences à l’égard des femmes affichaient des hausses constantes.

    Mais, heureusement, les faits de violence conjugale dénoncés aux forces de l'ordre sont en diminution depuis ce moment.

    En 2012, 20 263 déclarations de violence physique entre partenaires ont été notifiées, soit une baisse de 8 % par rapport à 2011, peut-on lire mercredi dans Le Soir et De Standaard.

    Reculs semblables pour les faits de violence psychologique (19 530 faits, soit une baisse de 8 %), violence sexuelle (- 8 %) et violence économique (- 20 %). Les statistiques affichaient jusqu'à l'an dernier des hausses constantes.

    Selon le Centre pour l'égalité des chances, ces résultats sont le fruit des campagnes de sensibilisation, ainsi que du travail des services de police et judiciaires qui font désormais de la violence conjugale une de leurs priorités.

    Nous arrivons presque au terme de cette législature, je souhaiterais savoir quelles actions ont été menées par Madame la Ministre à ce sujet ? Quels actions/projets seront pérennisés dans le futur ?
  • Réponse du 06/01/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    La violence conjugale est complexe, difficile à saisir et qui demande aux travailleurs sociaux du secteur médical, de l’aide juridique et des services de police une parfaite compréhension des mécanismes qui la caractérisent. D’où l’importance d’une bonne formation et d’un travail de partenariat.

    C’est en tenant compte de ces éléments que la politique de la Région s’est construite pour aboutir en 2009 au « Dispositif intégré de lutte contre la violence conjugale ».

    Ce dispositif vise à coordonner et renforcer les compétences existantes en la matière et offrir aux femmes victimes de violence des structures clairement identifiées pour les accueillir, les accompagner, les aider à redevenir autonomes. Il n’est pas aisé pour une personne se trouvant dans une situation de violence entre partenaires, de savoir à qui s’adresser. La structuration des services est donc indispensable pour la prise en charge optimale de la victime.

    On retrouve au sein de ce dispositif les Services d’aide sociale aux justiciables, les coordinations provinciales, l’hébergement de moyen terme et les associations du secteur.

    La Wallonie finance 13 Services d’aide sociale aux justiciables qui assurent l’accueil et l’accompagnement social et psychologique des victimes de violence entre partenaires.

    La Wallonie finance également partiellement les activités d’associations locales comme le Centre de planning des FPS « Ca vaut pas l’coup » à Sambreville, le Centre de planning « La Bulle » à Chimay, La Maison plurielle à Charleroi. Ces associations offrent un accompagnement ambulatoire de jour ou de nuit aux victimes de violences entre partenaires.

    La Wallonie octroie également une subvention importante aux pôles des ressources, constitués par l’ASBL PRAXIS (spécialisée dans le suivi des auteurs de violence conjugale), à Liège, par le CVFE (Collectif d’accueil de femmes battues) et, à La Louvière, par l’ASBL Solidarité femmes (Refuge pour femmes battues). Le pôle des ressources a pour objectif d’établir une coopération renforcée entre les services d’accompagnement des victimes et ceux des auteurs. Il a également pour mission d’offrir des formations aux professionnels du secteur.

    Le réseau de maisons d’hébergement a également été renforcé. Il existe en effet 15 maisons d’hébergement prévues pour les adultes en difficulté, et qui bénéficient d’une subvention spécifique pour l’accueil des victimes de violences entre partenaires moyennant le respect de certains critères (lits à disposition, ligne téléphonique, …).

    Un renforcement des moyens en personnel du secteur via des postes APE a également été opéré ainsi que la subvention par la Wallonie de diverses recherches.

    Concernant la coordination des différentes actions, nous retrouvons les coordinations provinciales, organisées au sein de chaque province, gérées et financées en commun par la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’État fédéral, en partenariat avec les provinces, et qui se chargent d’organiser le travail de coordination au sein d’une structure précise : la plate-forme d’arrondissement judiciaire.

    Les plates-formes ont pour première mission de permettre aux services et institutions d’apprendre à se connaître, à échanger en vue de faciliter la collaboration.

    La deuxième mission consiste à aller au-delà de cette prise de connaissance et d’amener les acteurs à s’engager dans un véritable de travail de coopération, de manière à garantir à la victime un service qui tient compte de l’ensemble de ses besoins. La troisième mission quant à elle vise à insuffler au sein de l’arrondissement, et à tous les niveaux, une véritable prise de conscience du problème et la mise en place d’une stratégie concertée pour tenter de diminuer le nombre de victimes et améliorer la prise en charge de celles-ci. La quatrième mission est le travail sur l’amélioration permanente des pratiques professionnelles pour répondre toujours mieux aux besoins des victimes.

    Dans le cadre du dispositif est née également La Ligne « Écoute violences conjugales », cogérée par la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles ainsi que la Cocof. Les écoutantes de la Ligne assistent régulièrement aux plates-formes d’arrondissement qui rassemblent les intervenants locaux, ce qui leur permet d’acquérir une connaissance très pointue des dynamiques locales et des services disponibles.

    Chaque année, la Ligne rédige un rapport d’activités détaillé qui contient une évaluation de l’ensemble des missions de la Ligne ainsi que des statistiques précises des appels. J'invite à consulter régulièrement ces rapports.

    Bien que pouvant paraître complexe, nous constatons que le dispositif de lutte contre les violences conjugales s’avère très efficace, les victimes étant orientées vers les services, associations ou intervenants adéquats et répondant à leurs besoins. Je continuerai à soutenir les victimes et à les encourager vivement à faire appel à ce dispositif.

    Mes services et moi-même nous efforçons de renforcer en permanence le dispositif de lutte contre les violences conjugales, et de réitérer les campagnes de sensibilisation, en collaboration avec tous les niveaux de pouvoir, et ce tout au long de l’année. Il va de soi que nous nous efforcerons de pérenniser nos différents projets et de maintenir le budget relatif aux actions de lutte contre les violences conjugales dans le futur.