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Les efforts en matière de recherche et développement

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 190 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 28/11/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Les statistiques officielles en matière de recherche et développement ont été publiées il y a quelques semaines par le SPP Politique scientifique et montrent que les acteurs économiques wallons ont effectivement poursuivi leurs efforts de recherche et d'innovation au cours des dernières années.

    Suivant les dernières statistiques disponibles, le montant investi en Région wallonne a augmenté de +/- 1.3 milliard euros en 2003 (2% du PIB) à +/- 2.2 milliards euros en 2011 (2.5 % du PIB).

    D'une part, le financement des activités de RD progresse d'année en année. D'autre part, le nombre d'emplois liés à la RD a sensiblement augmenté au cours des dernières années. Dans ce contexte, les entreprises wallonnes jouent un rôle moteur puisque la majorité des dépenses (78 %) en RD sont réalisées à l'intérieur des entreprises et ce chiffre est en progression. Néanmoins, il n'en demeure pas moins que l'objectif fixé par l'Europe de 3 % de dépense en RD sur le PIB n'est pas encore atteint en Wallonie.

    Ceci illustre tout d'abord le fait que ce sont les entreprises et avant tout les grandes entreprises (de plus de 1 000 personnes) qui sont et restent le moteur en la matière. Un tel constat est à la fois encourageant et inquiétant: encourageant parce que cela témoigne d'un certain dynamisme des patrons des grandes entreprises visant à mieux se positionner sur un marché globalisé de plus en plus concurrentiel. Et inquiétant parce que les PME participent de façon insuffisante au processus d'innovation; ce qui pose des interrogations dans le chef de celles qui sont actives dans la sous-traitance en relation avec des entreprises de finition toujours plus exigeantes sur le plan de l'innovation.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la question ? Ne conviendrait-il pas d'encourager les PME à participer davantage à la RD et à l'innovation ?

    Le rapport de l'OCDE sur l'innovation régionale souligne une série de difficultés structurelles en Wallonie en la matière: forte dépendance des investisseurs étrangers pour la recherche-développement, brevets concentrés dans un trop petit nombre de grandes entreprises, PME moins innovantes que la moyenne internationale, et ce, malgré un soutien public important.

    Par ailleurs, ce rapport souligne que la Wallonie souffre non pas d'un problème de dotation en ressources (capital humain important, bonnes universités, investissement en RD satisfaisant), mais plutôt d'un déficit de la capacité à en tirer profit et à diffuser les connaissances dans l'ensemble du tissu productif.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre en la matière ? Quelles sont ses pistes de solutions aux constats dressés par l'OCDE ?
  • Réponse du 05/12/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    Cette question comporte deux sous-questions.

    Pour la première, qui a trait à l’implication plus forte des PME dans les programmes de recherche et d’innovation, je renvoie à la réponse apportée à la question écrite n°163 portant sur le même sujet.

    La seconde porte sur les pistes de solutions en rapport avec les constats d'un rapport de l'OCDE, publié, pour rappel, en juin 2012. Le rapport en question relève 34 constats et propose 5 recommandations. Nous n’allons pas aborder ici l’ensemble des constats et recommandations, mais ceux-ci font l'objet d'un suivi actif de la part de l'administration. Je propose néanmoins, si l'honorable membre le veut, d’aborder quelques points principaux.

    La première recommandation est d’augmenter le budget consacré à la recherche et à l'innovation. L'honorable membre conviendra que malgré les conditions économiques difficiles que nous vivons, les budgets de la recherche n'en sont pas moins en progression. Nous travaillons aux priorités du Plan Marshall 2022, dans lequel la recherche tient une grande place, et nous sommes en train de peaufiner la préparation de la prochaine programmation des Fonds Structurels avec lesquels la Recherche et l’innovation sont en phase. Nous lançons également des appels conjoints avec la Région bruxelloise, ce qui rencontre un besoin de synergies également souligné dans le rapport.

    Une autre recommandation propose de structurer la politique de R&I autour de deux objectifs d'élargissement et d'approfondissement de l'innovation. Je renvoie ici à la stratégie recherche 2011-2015 qui répond en partie à cette préoccupation en 32 points d’action.

    Ce rapport de l’OCDE est très bien fait, sa troisième recommandation est de décloisonner la gouvernance, nous réagissons à cette proposition en participant à des conférences interministérielles pour la recherche, et pour définir certaines orientations, nous consultons les CPS.

    La quatrième recommandation concerne l’amélioration du policy mix, qui est une tâche de longue haleine, mais que nous entreprenons en nous ouvrant à l’international, comme je l’expliquais en répondant à la première question, et nous collaborons avec la Région de Bruxelles-Capitale.
    Nous faisons en outre de la politique des pôles de compétitivité un instrument majeur du policy mix, comme préconisé dans le rapport.

    Cette même politique industrielle tournée vers des pôles de compétitivité, couplée à la définition d’un potentiel de recherche à développer à travers les cinq thèmes stratégiques de la stratégie recherche 2011-2015, répondent à la 5e et dernière préoccupation portant sur le renforcement de l’intelligence stratégique.

    Que l'honorable membre soit donc certain que le gouvernement et moi suivons de près l’ensemble des derniers développements en matière de recherche et d’innovation et que les PME notamment sont au cœur du dispositif mis en œuvre.