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L'opportunité d'une recherche transfrontalière en matière de transport

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 192 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 28/11/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le transport est grand consommateur d'énergie. Le secteur du transport évolue, en ce qui concerne la consommation d'énergie, à contre-courant. Si, en 1990, le secteur consommait 27,8 TWh, cette consommation s'élève à 70,7 TWh pour 2011.

    Vu qu'il s'agit essentiellement de combustion fossile qui fait circuler les véhicules, il s'agit d'un secteur grand émetteur de GES (CO2) et de particules fines (NOx, Sox).

    Cette tendance est, pour une partie importante, due à l'augmentation du nombre de véhicules et du nombre de kilomètres parcourus. Tant que l'offre publique ne peut pas satisfaire la demande, on ne doit pas s'étonner du fait que la mobilité individuelle ait et garde cette place importante dans la mobilité générale. Cette politique, je ne l'ignore pas, n'est pas de votre ressort.

    En revanche, un domaine où les compétences qui ont été confiées à Monsieur le Ministre peuvent jouer un rôle est celui de l'efficacité énergétique des moteurs, voire celui des modes de propulsions plus respectueux de l'environnement. En effet, nous ne poussons pas suffisamment la concurrence entre les modèles consommant moins et émettant moins de particules fines et les modèles consommant plus. Le dispositif de l'écobonus/écomalus n'apporte qu'une réponse partielle à cette problématique.

    Ne serait-il pas judicieux de s'associer aux institutions de recherche - même en-dehors de notre territoire comme par exemple à Aix La Chapelle - qui investissent pour développer des prototypes de moteurs ayant la même performance, mais avec une consommation nettement réduite, dans la mesure où l'industrialisation de tels résultats de cette recherche pourrait - dans le cadre d'un partenariat - être profitable à l'économie wallonne ?

    Si nous ne disposons pas des centres de recherche suffisamment avancés en la matière, ne serait-il pas opportun que la Wallonie s'associe à des projets transfrontaliers de recherche et négocie les retombées économiques de cette politique ?

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de cette problématique ? Quels sont les projets transfrontaliers initiés jusqu'à présent ?
  • Réponse du 05/12/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je suis parfaitement conscient des enjeux liés à ce problème, tant économiques qu’environnementaux.

    Nous devons cependant être lucides sur le fait qu’un positionnement wallon dans le secteur automobile restera toujours compliqué face à nos voisins allemands et français.

    La Wallonie ne dispose pas à ce jour de fabricants de moteurs de véhicules de transport terrestre, ni de constructeur automobile de taille significative.

    De ce fait, la Wallonie ne dispose d’aucun centre de recherche agréé sur cette thématique.

    Par ailleurs, les grandes marques disposent de leurs propres équipes d’ingénieurs.

    L’expertise wallonne s’oriente plutôt vers des secteurs connexes à l’automobile. Ainsi GD-Tech, qui travaille avec plusieurs manufacturiers français, a une expertise reconnue en modélisation de pièces de moteur.

    Green-Propulsion est un autre bon exemple avec ses développements de moteurs hybrides.

    Ces deux entreprises mènent des recherches financées par la Wallonie dans leur secteur niche.

    GDTech a lancé la recherche VARGAL avec l’ULg qui visait à l’optimisation du brulage d’essence ou de gaz naturel dans un moteur automobile. Cette recherche a d’ailleurs eu une suite au Pôle Mecatech : le projet COSMOZ.

    En outre, la Wallonie a soutenu, via des avances récupérables, deux recherches avec le spin off de l’ULg, Green Propulsion, qui est devenue un des leaders européens dans l’optimisation de l’interface moteur thermique – batterie des motorisations hybrides.

    Une autre initiative en lien avec l’automobile est le Campus automobile de Francorchamps qui a été mis en place en partie grâce à une collaboration européenne (Interreg IVa et IVb) et les Universités de Liège et d’Aix-la-Chapelle collaborent déjà avec lui.

    En outre, toute la thématique de l’hydrogène est également en lien avec les automobiles et elle est traitée dans ma réponse à la question orale de M. Crucke du 26 novembre dernier.

    En conclusion, rappelons cependant que la meilleure manière de polluer moins est de mieux gérer le transport et la logistique. Avec la mise en place du Pôle de compétitivité Logistics in Wallonia, la Wallonie démontre qu’elle s’en préoccupe déjà.