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L'optimalisation de l'énergie primaire en Wallonie

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 193 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 28/11/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Avec 33.1 TWh en 2011, la production d'électricité en Wallonie diminue de 7 % par rapport à 2010. 70 % de l'électricité sont produits sur base du nucléaire (- 2 %) et 16 % sur base des centrales TGV (- 24%). En 2011, le renouvelable est en forte progression : + 47 % pour l'éolien et + 152 % pour le photovoltaïque. En 2013, les tendances observables en 2011 donnent des résultats comparables, sauf pour le photovoltaïque.

    Selon le CESW : toute forme d'énergie confondue, la Wallonie consomme 202 TWH (consommation intérieure brute (CIB) : quantité d'énergie nécessaire pour répondre à la demande de la Wallonie) en 2010, une année "froide" avec une hausse importante de la consommation dans le secteur domestique, soit une hausse de 6 % par rapport à 2009, année marquée par une chute de 10 % suite à la crise économique. En 2011, la CIB chute de 4 % suite à une baisse de la production électrique et à un hiver plus doux. La consommation finale totale est de l'ordre de 135 TWH en 2011, soit 67.5 % de la CIB.

    Quelle est l'interprétation de Monsieur le Ministre de ces chiffres en termes d'efficience énergétique ? Et quelles conclusions doit-on en tirer en termes d'action politique ?

    En matière d'énergie primaire, nous avons, suivant les bilans publiés par l'ICEDD, besoin d'environ 98 TWH pour que 33.1 TWH électriques soient effectivement disponibles à la consommation. L'efficience énergétique se traduit dans ce cas par un score de +/- 33 % de l'énergie primaire. Quels sont les efforts que la Wallonie doit effectuer pour améliorer ce score et pour optimaliser la valorisation de l'énergie primaire ?
  • Réponse du 06/12/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    Comme l'honorable membre le sait, l’énergie finale - celle qui est utilisée concrètement par l'utilisateur - est le produit d'une chaîne de transformation au départ d'énergie primaire, tenant compte, entres autres, du transport et du raffinage du combustible, du rendement de production des centrales pour l’électricité, etc. Du point de vue de l’utilisateur, les formes d’énergie primaires sont souvent substituables tant qu'elles lui permettent d'utiliser l'énergie finale de son choix. Mais l’énergie primaire représentant l’énergie qui est réellement « prélevée » à la planète, il convient effectivement d’optimaliser son utilisation.

    Si l’on considère le secteur électrique, la centrale nucléaire de Tihange a un rendement de l’ordre de 33 %. Cela signifie que deux tiers de l’énergie (thermique) primaire sont gaspillés via les tours de condensation et le rejet d’eau dans la Meuse. Aux pertes de transformation, il faut ajouter les pertes dans le transport et la distribution d’électricité, qui sont plus élevées dans un réseau de transport hautement centralisé organisé autour de quelques grandes unités de production.

    Une centrale au gaz de type TGV a quant à elle un rendement d’environ 55 %. Dans les centrales à cogénération (production simultanée d’électricité et de chaleur, valorisée dans un processus industriel ou pour chauffer des bâtiments), le rendement total peut atteindre 80 à 90 %.

    En ce qui concerne les sources d’énergie renouvelables telles que l’éolien ou le solaire photovoltaïque, on considère que l'énergie primaire est égale à la production électrique brute, avec un rendement de 100 %.

    l'honorable membre l’aura compris, une manière ‘simple’ et efficace d’améliorer le ratio énergie finale-énergie primaire est d’augmenter le recours aux énergies renouvelables et à la cogénération, et d’en parallèle moderniser et « décentraliser » le réseau afin de minimiser les pertes dans le transport et la distribution d’électricité.

    Le faible ratio actuel dans le secteur de l’électricité en Wallonie s’explique par la part prépondérante, même si en régression, du nucléaire, pour lequel l’autorité fédérale est – je le rappelle - compétente et prend des décisions importantes telles la prolongation sans même avoir consulté les autorités wallonnes à ce sujet.

    Au-delà de l’optimalisation de l’énergie primaire, je rappelle qu’une des priorités du gouvernement consiste en la réduction de la consommation par les biais des économies d’énergie et de l’efficacité énergétique. Car qu’elle soit primaire ou finale, l’énergie la moins chère et la plus vertueuse reste bien évidemment celle que l’on ne consomme pas.