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Le tarier des prés (Soxicola rubetra)

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 194 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 29/11/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    AVES avait travaillé de façon très constructive et avec une belle réussite avec les acteurs de terrain, notamment les agriculteurs, pour informer, sensibiliser et convenir avec eux des modes de production agricole respectueux de la présence des saxicola rubetra, nom scientifique pour désigner l’oiseau mieux connu sous le nom de tarier des prés.

    J’apprends, hélas, que la convention, sur base de laquelle ce travail a pu être réalisé n’a pas été reconduit par le cabinet de Monsieur le Ministre alors qu’il s’agit une méthode efficace d’allier activité agricole et protection de la nature. Méthode basée sur le dialogue et les accords entre tous plutôt que sur un comportement souvent autoritaire de certains services de la DNF.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous donner le bilan de la convention hélas arrivée à son terme et de nous expliquer pourquoi ce type de convention n’est par reconduit (alors que c’est un des meilleurs moyens pour engranger des résultats qui intéressent tous les acteurs) ?
  • Réponse du 17/12/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Étant donné son effectif très faible, en fort déclin à long terme, et le mauvais état de conservation des populations voisines, le Tarier des prés est classé en "Danger Critique d'Extinction" en Wallonie. Le dernier bastion de l’espèce est situé en Ardenne orientale, plus particulièrement dans la région d’Elsenborn/Sourbrodt, bien que quelques couples nichent encore ailleurs en Ardenne et en Lorraine.

    La diminution de la population de Tariers est en grande partie imputée à la mécanisation et à l’intensification agricole, comme notamment à l’avancement des dates de fauches ainsi qu’à la fertilisation des prairies maigres. La diminution de la taille des habitats favorables à l’espèce et la mise en pâturage par le bétail sont notamment des facteurs aggravants.

    Depuis plus de 15 ans, le Département de la Nature et des Forêts de l’administration, en dialogue et collaboration avec les agriculteurs concernés et le camp militaire d’Elsenborn, mène des actions de préservation et de restauration des habitats. C’est d’ailleurs sur base de cette expérience que le projet d’Aves-Ostkantone « Avifaune et méthodes agro-environnementales » a été lancé et financé par la DGARNE, en 2011 et 2012.

    Ce projet visait la mise en œuvre des Mesures Agro-Environnementales « Bandes de prairies extensives »  et « Prairies de haute valeur biologique » au cahier des charges ciblé sur les besoins de l’espèce « Tarier des prés ». L’application de ces mesures a été négociée avec des agriculteurs de zones prioritaires de l’est de la Wallonie. Parmi celles-ci, la zone « Sourbrodt-vallée de la Roer » a bénéficié d’une action renforcée. C’est ainsi que 24 ha de zone agricole ont été contractualisés en Mesures Agro-Environnementales permettant l’accueil de Tariers pour la saison de nidification 2012. Suite à cette action, 24 nids, localisés en zone agricole sur des parcelles sous contrat « Mesures Agri Environnementales », ont été découverts et suivis.

    Plus généralement, dans la zone concernée de la Rur, 40 couples de Tariers étaient présents en 2010. Après la mise en œuvre des mesures, 54 couples ont été recensés en 2012 et 52 en 2013. Il s’agit d’une augmentation de 30 % du nombre de couples. Ce résultat est similaire à ce qui a été obtenu dans le camp militaire d’Elsenborn, où les mesures de gestion mises en œuvre par le Département de la Nature et des Forêts ont permis de passer de 105 couples à 133 couples.

    Plus globalement, il est important de souligner que les milieux fréquentés par le Tarier des prés présentent un intérêt particulier pour une série d’espèces de milieux ouverts, dont plusieurs sont dans un état de conservation défavorable en Wallonie. Le Bruant des roseaux, la Locustelle tachetée et le Pipit farlouse sont souvent présents dans ces milieux, quelques couples de Bergeronnettes printanières nichent encore en « milieu naturel » dans ces zones. De plus, d'autres espèces d'intérêt patrimonial fréquentent les milieux occupés par le Tarier. Le Milan royal, la Cigogne noire et la Pie-grièche grise viennent s’y alimenter régulièrement. L’exigence du Tarier des prés (espèce parapluie) en matière d’habitat en fait un excellent bio-indicateur de l’état de santé de ces milieux.

    Sur base de l’expérience acquise, l’action sera poursuivie par le biais de la promotion des Mesures Agri Environnementales par les conseillers agricoles rassemblés au sein de la structure NATAGRIWAL et par le Département de la Nature et des Forêts.