La permaculture sur le territoire wallon

• Session : 2013-2014
• Année : 2013
• N° : 204 (2013-2014) 1

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• Question écrite du 03/12/2013

  • de CRUCKE Jean-Luc
  • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
  
  La permaculture peut se définir comme une agriculture intense en main d'œuvre et peu mécanisée qui travaille avec les écosystèmes naturels, les imite, en reproduisant les interactions que l'on y observe, pour produire en abondance. L'objectif est celui d'arriver à prouver qu'il est possible de générer des rendements supérieurs à l'agriculture traditionnelle tout en créant plus d'emplois.
  
  Quelle est l'importance de la permaculture sur le territoire wallon ? Sa diffusion permet-elle une analyse soutenue et des constats qui ont valeur de référence ? Des études ont-elles été pratiquées sur le sujet ? Quelles sont-elles ? Quels en sont les résultats, les conclusions et les recommandations ?
  
  Quelle est la pertinence économique et écologique du modèle ? Une microferme en permaculture est-elle économiquement viable ?
  
  Des subventions publiques particulières sont-elles dédicacées à ce type de productions ? Lesquelles et quelle en est l'importance ?

• Réponse du 20/12/2013

  • de DI ANTONIO Carlo
  
  La permaculture est un ensemble de pratiques et de modes de pensée visant à produire de la nourriture et des matières végétales utilisables par l’homme en développant une agriculture très économe en énergie, respectueuse des êtres vivants et de leurs relations réciproques.
  Elle fait appel à la fois à des sciences exactes (écologie, pédologie, biologie…) et à des sciences humaines (philosophie, éthique, sociologie…).
  La permaculture est pratiquée en Wallonie sur de très petites surfaces et de manière très confidentielle, par quelques maraîchers professionnels et surtout par des jardiniers amateurs soutenus par quelques associations comme les « amis de la terre ».
  
  Généraliser la permaculture est utopique car les charges de travail et de suivi sont trop lourdes et la rentabilité économique trop faible.
  
  Toutefois des principes de celle-ci s’avèrent intéressants à développer :
  * La permaculture repose sur la polyculture. Ce principe est intéressant pour notre agriculture car il permet de diversifier les risques et de mieux les gérer.
  * La permaculture préconise une couverture végétale constante, ce qui apporte toute une série d’avantages.
  * La permaculture utilise les potentialités du sol et celles entre plantes et sol pour renforcer les résistances. Ces principes sont largement utilisés en agriculture biologique.
  * Enfin, la permaculture utilise les interactions existantes entre les plantes. Ce principe est aussi utilisé à grande échelle en production fourragère avec de mélanges de légumineuses et de graminées ou des semis de graminées ou de légumineuses sous couvert de céréales.
  
  Tout comme l’agriculture biologique, la permaculture est une forme très poussée d’agriculture écologiquement intensive et peut, sur certains aspects, inspirer l’ensemble des producteurs.
  
  La Wallonie soutient, au Centre wallon de recherches agronomiques et dans les différentes facultés d’agronomie, diverses recherches utilisant ces principes et les combinant : interaction légumineuses-graminées, simplification des techniques de préparation des sols, recherche de couverts hivernaux, plante hôte d’insectes auxiliaires, …
  
  Enfin, des associations qui soutiennent des expériences et des démonstrations de permaculture bénéficient de soutien financier de la Wallonie.