à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
Dans sa réponse du 14 octobre dernier à ma question relative à la concrétisation du Plan « routes du vent », Monsieur le Ministre m'indiquait que dix sites avaient été présélectionnés pour y installer des éoliennes.
Pour les voies hydrauliques, les sites présélectionnés étaient : Péronnes, Strépy-Thieu, Ronquières, Viesville-Gosselies-Marchiennes et les Grands Malades. Pour le réseau autoroutier, les sites présélectionnés étaient : Loncin, Daussoulx, l'A17, l'A8 et le ring de Charleroi R3 (tunnel Yernaux et Blanche-Borne).
Dans le journal l'Écho du 4 décembre dernier, on peut lire que l'identification des dix sites qui feront prochainement l'objet d'un appel à concessions est terminée. Monsieur le Ministre peut-il me dire s'il s'agit des sites présélectionnés susmentionnés ? Dans le cas de changement, quels sont les sites finalement retenus ? Peut-il me donner davantage d'informations sur ces sites et en particulier ceux situés à Charleroi et dans sa périphérie ? Peut-il me faire part de la cartographie des sites ?
Selon des propos cités par l'Écho, «les études montrent qu'on peut placer de grandes éoliennes le long des autoroutes pour une puissance entre 700 à 800 Gwh. Les 3000 Gwh restants sont possibles en remplaçant 40% des poteaux de nos autoroutes par du petit éolien». De quelles études s'agit-il ? Monsieur le Ministre peut-il me faire part plus en détail de leurs résultats ?
Monsieur le Ministre estime que «nous pouvons créer 1000 emplois sur le sol wallon si on suit le plan d'affaires qui prévoit l'implantation d'un millier d'éoliennes par an». Sur quoi se base cette estimation ? Quel serait pour la région, le coût lié à l'implantation d'un millier d'éoliennes par an ?
Enfin, quels sont le business plan et le montage financier de ce projet ?
Réponse du 27/12/2013
de DI ANTONIO Carlo
Les sites présélectionnés n’ont pas été modifiés. Ils ont été choisis sur base du croisement de cartes de consommation (sites de forte consommation pour les pouvoirs publics régionaux), de la présence de cabines électriques où l’injection est possible, et des cartes de potentiels de vent.
À ce stade, les études de vent continuent afin de déterminer précisément les périmètres d’implantation. Le dimensionnement de chaque projet est actuellement vérifié, site par site, sur le terrain.
En ce qui concerne la valorisation du potentiel de vent, pour le grand éolien, le long du réseau autoroutier, l’estimation d’un productible de +- 750 GWh/an que l'honorable membre cite provient d’une étude menée par un consultant spécialisé externe.
En considérant la production du grand éolien déjà existant à ce jour en Wallonie (1.413 GWh/an), de même que le productible attendu pour le grand éolien le long des autoroutes (750 GWh/an précités) ainsi que le productible envisageable le long des sites choisis près de certaines voies d’eau (200 GWh/an), l’étude montre qu’il est possible d’atteindre l’objectif wallon d’un productible éolien total de 3.800 GWh/an en développant le petit éolien le long des grands axes autoroutiers. Concrètement, le solde du productible est atteint par, soit un remplacement de 13 % des 70.000 poteaux d’éclairage autoroutier par des éoliennes de 100 kW, soit un remplacement de 26 % des poteaux par des éoliennes de 50 kW.
Les hypothèses et lignes directrices de l’étude ont été validées par le Groupe de travail constitué à l’initiative du Gouvernement. Pour rappel, ce groupe de travail comprend des représentants de mon cabinet, des cabinets du Ministre de l’Énergie, du Ministre du Budget et de l’Emploi et du Ministre des Technologies nouvelles, ainsi que des représentants des Directions générales concernées du SPW et d’associations extérieures.
La création d’emplois est un des axes forts du plan « routes du vent ». Le pôle Mécatech a évalué l’impact sur l’emploi et leur qualité/qualification : la filière serait constituée de métiers liés à la métallurgie, la maintenance… métiers pour lesquels nous avons des formations et du personnel qualifié en Wallonie. En volume, l’étude chiffre actuellement le nombre d’emplois créés à 1.000 équivalents temps plein pour la phase construction/implantation, et d’un emploi supplémentaire par parc de 30 à 50 éoliennes (maintenance).
En ce qui concerne le coût, les prix des éoliennes de 50 kW et de 100 kW ont été évalués respectivement à 100.000 euros et 150.000 euros. Ceci tient compte qu’une baisse significative des coûts est attendue lorsqu’une la chaine d’industrialisation sera progressivement mise en place. Le financement est toujours à l’étude à ce stade. Deux options sont envisagées : des investissements en propre via la SOFICO, ou des investissements par tiers investisseurs et concession de terrains publics.