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Le blaireau

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 234 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 11/12/2013
    • de SENESAEL Daniel
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Depuis plusieurs mois agriculteurs et naturalistes s'opposent sur le rôle que les blaireaux jouent dans la nature. Force est de constater que même si c'est difficile à quantifier, le nombre de blaireaux a augmenté ces dernières années. Récemment, le Conseil supérieur de la nature en Wallonie a émis un avis très critique sur le projet de décret de Monsieur le Ministre qui enlèverait des protections de certaines espèces.

    En outre, une interpellation de la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux a retenu mon attention. Bien qu'ornithologues, c'est de l'avenir du blaireau qu'ils voulaient m'entretenir. Selon eux, son utilité dans l'agriculture l'emporte nettement sur ces inconvénients. Ils s'appuient notamment sur les travaux d'experts issus du Laboratoire insectes et environnement ou de biologistes de l'ULg. Quels sont les effets bénéfiques du blaireau dans la nature ? Quels sont ses effets négatifs?

    Par ailleurs, ils s'interrogent sur la composition et la méthodologie du groupe de travail mis en place. Celui-ci ne comprendrait aucune association naturaliste non attachée au monde de la chasse. Monsieur le Ministre pourrait-il nous informer des travaux préparatoires à ce texte ?
  • Réponse du 27/12/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le blaireau fait naturellement partie de notre faune indigène, à ce titre il y a lieu de prendre en compte cette biodiversité et de la préserver.

    Le blaireau est omnivore, il s’adapte aux opportunités alimentaires locales saisonnières. C’est en notamment en s’attaquant aux récoltes de céréales, dont le maïs, qu’il est responsable de dégâts à l’agriculture en Wallonie. La prévention de ces dégâts est très difficile à mettre en œuvre. L’expérience de la France et de l’Allemagne dans ce dossier indique clairement que la régulation est une des rares solutions.

    Il convient par ailleurs de faire la juste part des dégâts occasionnés par le blaireau de ceux occasionnés par d’autres espèces sauvages. L’expertise n’est pas facile. C’est la raison pour laquelle, cette année, l’administration a mis en place des formations et des expertises contradictoires afin d’augmenter les niveaux de connaissances. Des conclusions devraient pouvoir être tirées, au terme de cette saison 2013, quand l’ensemble des dossiers sera rentré.

    Je rappelle que dans les cas où les dégâts sont importants et qu’il n’y a pas d’autres solutions satisfaisantes, des dérogations peuvent être octroyées pour éliminer les individus responsables de ceux-ci. Les agriculteurs peuvent se protéger dans le respect de conditions strictes permettant à la population wallonne de blaireaux de se maintenir dans un état de conservation favorable.

    La cohabitation entre l’Homme et la faune sauvage me tient particulièrement à cœur, spécialement les efforts visant à stopper l’érosion de la Biodiversité, mais je ne peux concevoir qu’il puisse exister des tabous lorsque la recherche d’un juste équilibre entre la faune et son environnement vise à prévenir des dommages aux cultures, à l’élevage, aux forêts, aux pêcheries et autres formes de propriétés.

    C’est dans ce contexte que j’ai concerté, avec le Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature, un avant-projet de décret, qui vise à accélérer les procédures permettant de déroger aux mesures de protection de ces espèces et en faciliter l’octroi. Cet avant décret a été validé juridiquement par un cabinet d’avocats spécialisés mais connaissant l’importance de ce dernier, j’ai voulu avoir l’avis du Conseil (où les associations de conservation de la nature sont largement représentées) avant de la présenter au Gouvernement wallon.

    Suite à l’ avis de ce Conseil, j’ai demandé à l’administration de faire de nouvelles propositions permettant de rencontrer la nécessité de simplifier le système d’octroi des dérogations, très lourd à l’heure actuelle, tout en levant les craintes du Conseil d’une porte trop largement ouverte.