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La crainte des Belges par rapport à leur alimentation

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 237 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 11/12/2013
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Suite à une enquête commandée par Solidaris, RTBF, et Le Soir, il est apparaît que les Belges ne font pas confiance dans leurs denrées alimentaires.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre des résultats de cette étude ? Quelles mesures pourraient être prises afin de rassurer le consommateur wallon ? Ne pense-t-il pas que l'APAQ-W a un rôle à jouer en la matière ? Ces résultats ne sont-ils pas dus, en partie, à l'inefficacité des actions menées par cette agence ?

    Quelles mesures Monsieur le Ministre entend-il prendre pour développer l'alimentation locale ? Pense-t-il que la dernière campagne de publicité sur la production locale wallonne aura-t-elle une incidence favorable face au scepticisme développé par le consommateur ?
  • Réponse du 27/12/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les résultats de l’enquête à laquelle l'honorable membre fait référence ne sont pas véritablement une surprise pour moi. En effet, l’enquête et les concertations menées lors de l’élaboration du Code wallon de l’agriculture avaient amené des conclusions semblables.

    Selon moi cette enquête met avant tout en avant le besoin d’une information renforcée par tous les acteurs de la filière : les producteurs, les transformateurs et les distributeurs.

    Il y a certainement des points à améliorer pour renforcer la sécurité sanitaire des produits, mais l’on doit tout de même garder en tête que notre alimentation n’a jamais été autant contrôlée et n’a jamais été aussi sure qu’actuellement.

    Pour ce qui concerne le volet sanitaire, il revient à l’AFSCA de faire son travail de contrôle mais aussi et surtout de renforcer ses efforts d’information auprès des consommateurs des producteurs afin de leur faire connaître le rôle et l’importance de son travail. L’AFSCA doit aller plus loin dans l’adaptation de ses contrôles au mode de production des produits (circuits courts par exemple).


    La fraude ou la duperie du consommateur est un tout autre problème qui, à juste titre, inquiète le consommateur. Le récent scandale de l’inclusion de viande de cheval à la place de viande bœuf dans des lasagnes est un très bon exemple. Ce scandale a montré la complexité des circuits d’approvisionnement en matière première ainsi que tous les méfaits de la recherche du prix le plus bas.

    Le contrôle des fraudes revient au SPF économie.

    Le meilleur moyen de prévenir les fraudes et duperies est de connaître les circuits de production et de distribution. Pour cela le « circuit court » est le meilleur moyen pour le citoyen/consommateur de rester maître de son circuit d’approvisionnement.

    De longue date l’APAQ-W a mené des actions d’information au niveau du grand public et des écoles pour informer la population sur les modes de production, sur les producteurs et sur les produits locaux.

    Je ne reviendrai pas sur les multiples actions passées menées par l’APAQ-W mais soulignerai les deux grandes actions actuelles.

    La campagne « Agriculture de Wallonie » qui est en cours vise à permettre aux consommateurs d’identifier facilement les produits originaires de Wallonie et donc issus de circuits courts. Plus de 250 producteurs ont répondu à notre offre et commercialisent – majoritairement en circuit court – plusieurs centaines de produits.

    Chacun peut facilement trouver le lieu de vente en consultant le site www.agriculturedewallonie.be.

    L’autre grand projet en cours pour encourager le développement de l’alimentation locale est la plateforme d’échange « LeClicLocal ». Le but de cette interface électronique est de faciliter la vie des collectivités qui doivent acheter des produits alimentaires via des appels d’offres et de les encourager à faire appel à des produits locaux grâce à une liste de producteurs locaux prêts à répondre à ces appels. Pour ces derniers, l’interface informatique facilite grandement la réponse aux appels d’offres des collectivités.
    En simplifiant la vie des deux partenaires « LeClicLocal » entend développer le réflexe d’achat local par les responsables des collectivités.

    Ces 2 actions sont certainement de bons moyens de rassurer nos consommateurs sur ce qu’ils mangent.

    L’un des enseignements de cette enquête est aussi que les agriculteurs figurent dans le top 3 des personnes en qui les consommateurs ont confiance.
    Que ce soit pour les citoyens ou pour les agriculteurs, il y a tout intérêt à mettre en place des politiques permettant de rapprocher producteurs et consommateurs, et à renouer des liens qui permettront de rendre confiance et de donner un avenir à notre agriculture.