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La surconsommation d'antibiotiques dans les élevages

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 241 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 11/12/2013
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Les pays du Benelux ont décidé de renforcer leur collaboration transfrontalière en matière de lutte contre la résistance aux antibiotiques chez les animaux destinés à l'alimentation.

    La surconsommation d'antibiotiques dans certains élevages constitue une véritable problématique en Belgique. Les Pays-Bas semblent en effet plus avancés dans la limitation de cette consommation.

    Quelles sont les bonnes pratiques mises en oeuvre aux Pays-Bas qui pourraient être transposées au niveau wallon, tout en tenant compte des spécificités de notre région ?

    La Fédération wallonne de l'agriculture fait partie de l'ASBL AMCRA qui ambitionne d'être un centre de connaissance pour ce qui concerne l’utilisation et les résistances aux antibiotiques chez les animaux.

    La récolte de données sur les types de productions et les élevages à risques fait partie de ses missions, afin de développer une politique de contrôle plus efficace.

    Quelles sont les données dont Monsieur le Ministre dispose à cet égard ? Quelles sont les indications chiffrées concernant la consommation d'antibiotiques par type d'élevages ?

    Quelles sont précisément les mesures que Monsieur le Ministre a prises pour réduire l'utilisation des antibiotiques ? Quels sont les objectifs du Département de l'agriculture en la matière ?
  • Réponse du 27/12/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Je rappelle, une fois de plus, que la dernière version de la loi spéciale de régionalisation stipule explicitement que la gestion de la santé animale et de la sécurité sanitaire de la chaîne alimentaire relève exclusivement des compétences du Gouvernement fédéral. J'invite donc l'honorable membre à interroger la Ministre fédérale de la Santé publique !

    En Wallonie, les productions animales sont largement liées au sol, ce qui permet déjà de diminuer la pression d’usage excessif des antibiotiques. En effet, on constate que ce sont les élevages intensifs, souvent hors sols (porcs, volailles et engraissement de bovins) qui sont les plus concernés.

    J’ai initié et encouragé différents projets visant à réduire, voire à proscrire l’usage d’antibiotiques dans les élevages.

    Premièrement, le soutien important aux productions bio (bovines, porcines et de volaille), leur certification et leur contrôle sont des garanties d’absence d’antibiotique.

    Ensuite, dans le cadre de la certification de produits de qualité différenciée, l’exigence de prévention d’usage d’antibiotiques permet de le limiter aux strictes nécessités sanitaires et de bien-être animal.

    Enfin, en matière de prévention, comme celui des mammites ou des problèmes respiratoires des bovins, j’ai encouragé différentes mesures, notamment à l’Association Wallonne de l’Élevage (AWE), pour réaliser des dépistages précoces afin d’éviter des usages généralisés d’antibiotiques en curatif.

    Pour le dépistage des mammites, cela passe par le comptage mensuel des cellules dans le lait de chaque vache soumise au contrôle laitier par l'AWE (un des objets de la convention-cadre), l'AWE complète ce comptage par une analyse des résultats sur plusieurs mois. Les résultats sont renvoyés au fermier dans la semaine qui suit le contrôle laitier afin de lui indiquer quelles vaches sont susceptibles de faire une mammite alors que les symptômes ne sont pas encore visibles sur la vache.

    Au travers de projets de recherche sur les liens génétiques de certaines tares cardio-pulmonaires ou de sensibilité aux mammites, l’AWE mène une sélection de lignées de bovins viandeux ou laitiers plus résistants à ces pathologies et publie ensuite la valeur génétique des taureaux d'insémination artificielle pour ces aspects de santé. Ces actions s’appuient sur les travaux, subsidiés par mon administration, de l'Université de Liège (faculté de médecine vétérinaire et Gembloux-ABT). Cette voie d'amélioration de la résistance a son importance sur le long terme.

    Enfin, dans le cadre de l’octroi par mes services des aides européennes en application de la Politique Agricole Commune (PAC), tous les bénéficiaires qui auraient été contrôlés par l’AFSCA comme contrevenants en matière d’usage illicite d’antibiotiques ou d’hormones perdent l’entièreté des aides qui leur seraient normalement octroyées.

    En effet, le respect des normes réglementaires en matière de santé, environnement et bien-être animal relèvent de la responsabilité des producteurs et leur contrôle de celle des services fédéraux compétents pour ces matières.