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Le manque de performance des PME wallonnes et bruxelloises

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 101 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 16/12/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    «Pas assez innovantes et performantes les PME ? À peine 9 % des PME wallonnes et bruxelloises». Voilà un propos que nous avons pu trouver récemment dans la presse.

    Et on peut continuer à lire : «Près de 48 % des petites et moyennes entreprises (au sens européen de la définition, soit jusqu’à 250 travailleurs) « se situent dans la moyenne d’innovation et de performance ». Par ailleurs, 9,93 % sont performantes sans se caractériser par un niveau d’innovation; 7,39 % sont innovantes sans être particulièrement performantes.  Les entreprises les plus performantes et innovantes sont issues des secteurs technologiques, de la communication et informatiques, réalisent leur chiffre d’affaires surtout à l’international».

    Ce sont des données qui doivent nous interpeller. En effet, si les PME ne sont pas suffisamment innovantes et performantes, confrontées à la globalisation de l’économie elles auront des difficultés à défendre leur position dans une économie caractérisée par la concurrence et la compétitivité, notamment lorsqu’elles s’inscrivent dans des filières de sous-traitance.

    Quels sont les freins qu’éprouvent les PME à l’égard de l’innovation ? Est-ce lié à la structure organisationnelle de l’entreprise, aux moyens financiers dont elles disposent pour investir dans la R&D, à l’attitude des gérants parfois trop hésitants, … ? Quelles sont les actions que la Région wallonne mettra sur pied pour désactiver ces freins et inciter les PME à être plus pro actives sur le plan de l’innovation ? Comment motiver d’autres secteurs que ceux qui sont déjà assez performants en la matière de s’engager, eux aussi, dans l’innovation ?
  • Réponse du 09/01/2014
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Sans refaire complètement un exposé sur l’histoire économique de la Belgique et en particulier de la Wallonie, il est important de souligner qu’au sortir des crises charbonnières, pétrolières et sidérurgiques les décisions stratégiques de l’époque étaient largement centrées sur un débat institutionnel, le marchandage régional alors qu’il était important de se concentrer sur les enjeux économiques et éviter une crise sociale.

    Depuis 2005 jusqu’à ce jour, pour accélérer le redéploiement économique, le Gouvernement wallon a mis en place les plans de relance mieux connus sous le vocable « Plan Marshall ». Le Plan Marshall 2.vert renforce le 1er plan et accentue son intervention sur les matières environnementales.

    Dans le rapport du Conseil de la Politique scientifique, la Wallonie se caractérise par un bon positionnement sur le plan des investissements en R&D. Les dépenses totales dans ce domaine atteignent en effet 2,2% du PIB en 2009, ce qui place notre région au-dessus de la moyenne belge et européenne. Certes, par comparaison avec d’autres pays européens, la part des PME et en particulier des plus petites d’entre elles dans les dépenses de R&D est relativement élevée en Wallonie. Mais elle n’est pas à la mesure de l’importance de ces entreprises pour l’économie wallonne, comme c’est le cas dans l’ensemble des pays européens.

    Il faut également mentionner les Pôles de Compétitivité, véritables combinaisons de PME, centres de formation et universités centrés sur le meilleur développement et positionnement économique de nos entreprises. On pourrait aussi néanmoins déplorer l’absence de TPE mais nous y sommes particulièrement attentifs, notamment au travers des actions promues dans le Small Business Act – dont le Parlement des PME - récemment organisé et qui a rencontré un vif succès auprès des entreprises de plus petite taille.
    Aujourd’hui, six Pôles de Compétitivité ont permis de maintenir quelques 2.000 emplois et de créer près de 4.000 nouveaux emplois.

    Mais le travail doit toujours se poursuivre ; les politiques ne se font pas en un jour et prennent du temps car il s’agit, souvent, de travailler sur des changements de mentalité dans le chef des différents partenaires impliqués.

    On peut également souligner l’importance de Creative Wallonia avec l’ensemble des axes de travail basés sur la certitude que l’innovation ne se limite pas à la simple découverte ou à l’invention, que l’innovation s’appuie sur une société toute entière et représente aussi la capacité des uns et des autres à transformer sa perception du réel.

    Les chefs d’entreprises auxquels vous faites allusion sont, par définition, des indépendants dans l’âme et des êtres humains , souvent accaparés par les enjeux de la gestion quotidienne de leur activité, dont la capacité à s’inscrire dans la créativité et donc l’innovation reste parfois difficile à enclencher. Ces processus d’intégration de l’innovation peuvent se travailler au même titre que des capacités de gestion ou des spécificités de production. C’est le travail de tous, que ce soit du Gouvernement wallon qui a déjà démontré ses capacités dans la matière mais également des entreprises elles-mêmes soutenues par leurs fédérations professionnelles ou par les acteurs de l’animation économique et technologique en place.

    Enfin, le financement de l’innovation représente aussi un point d’attention. La Sowalfin au travers de ses différentes filiales apporte des solutions concrètes aux entreprises.

    Du point de vue bancaire, des efforts restent à faire car les banques voient dans l’innovation une notion d’incertitude et ne veulent pas s’engager dans des activités pour lesquelles l’emprunteur n’est pas, parfois, capable d’apporter un certain nombre de garanties.

    Paradoxalement, c’est pourtant dans ces entreprises que se niche le potentiel économique d’une Région.