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Le dépérissement des abeilles

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 280 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 27/12/2013
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le dépérissement des abeilles reste malheureusement un sujet d’actualité. Je me permets de revenir vers Monsieur le Ministre dans la continuité d’une interpellation de février 2012. Des analyses étaient en cours, dirigées par le Centre apicole de recherche et d’information.

    Une soixantaine de ruchers (300 ruches) étaient échantillonnés. Elle devait durer jusqu’à la fin du printemps 2012. Le projet devait livrer ses résultats en janvier 2013.

    Monsieur le Ministre peut-il me communiquer les résultats de ce projet ? Quelle suite y a été donnée ?

    Par ailleurs, il était envisagé par l’AFSCA de dresser une liste des possibilités d’organiser la lutte contre la varroase, découlant des possibilités prévues dans la loi du 28 août 1991 sur l’exercice de la médecine vétérinaire. Il était notamment question d’examiner si le statut des assistants apicoles ne pouvait évoluer vers celui d’auxiliaire vétérinaire.

    L’Ordre des Vétérinaires devait être sollicité sur le sujet.

    Monsieur le Ministre avait affirmé sa volonté de suivre de près l’évolution de ces débats et d’interpeller si nécessaire, le niveau fédéral pour que les attentes du secteur soient rencontrées.

    Où en est-on dans ces débats ? Des solutions ont-elles pu être dégagées ? Le secteur a-t-il pu obtenir satisfaction ?
  • Réponse du 20/01/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Concernant la lutte contre la varroase, le secteur est satisfait des dernières avancées en la matière et principalement le retrait de la varroase de la liste des maladies à déclaration obligatoire. Ceci implique qu’une lutte organisée officielle n’est plus de mise mais que l’apiculteur a maintenant accès aux médicaments en vente libre. Avant cette révision, aucun produit n’était disponible.

    Dorénavant, les apiculteurs sont livrés à eux-mêmes pour cette lutte mais l’AFSCA s’est engagée à établir un « plan de lutte » annuel en concertation avec le secteur et qui sera publié dans les revues apicoles. Il s’agira de recommandations que les apiculteurs appliqueront sur base volontaire. Le plan 2014 est en cours de finalisation et devrait être bientôt publié.

    Concernant le statut d’assistant apicole, il est subordonné par rapport aux vétérinaires. Vu la suppression du principe de mise en place d’un plan de lutte organisé, la guidance vétérinaire n’a plus vraiment de sens.

    Les résultats finaux du projet de recherche relatif au dépérissement de colonies d’abeilles nous parviendront dans les jours à venir. Le comité d’accompagnement final doit être organisé par mon administration la semaine prochaine.

    Mais je peux déjà dire que dans le cadre du projet, plusieurs hypothèses se dégagent et apporteront, dès leur publication, une réelle plus-value par rapport aux enseignements déjà publiés ces dernières années sur le plan international.

    Premièrement, et sous couvert de la validation par le comité de suivi, la modélisation de l’impact des virus permettrait de conclure, dans les colonies parfaitement gérées du point de vue apicole, que la combinaison varroa/virus ne semble pas jouer un rôle important dans les dépérissements inexpliqués.

    Mais surtout, dans l’échantillon considéré, l’étude démontrerait qu’un lien aurait été mis en évidence entre le nombre total de résidus de fongicides présents dans les matrices apicoles étudiées et le dépérissement. L’effet des fongicides pourrait être renforcé par la présence d’acaricides utilisés dans le traitement antivarroa, et/ou en agriculture comme insecticides.

    Ce projet ferait ressortir un élément relativement nouveau rejoignant ainsi les conclusions d’une équipe de Wageningen concernant la responsabilité des fongicides dans les phénomènes de dépérissement des abeilles.

    Celui-ci contribue donc à renforcer l’intérêt d’approfondir cette hypothèse récente et troublante. Si ces éléments scientifiques sont confirmés, l’évaluation des risques et de la gestion des risques liés aux fongicides doit être revue : l’angle de la toxicité aiguë est probablement insuffisant, les métabolites de dégradation des matières actives et leurs synergies devraient notamment être prises en compte.