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La dangerosité des séparateurs de chaussée surmontés par un mur et la nécessité d'une réflexion en vue de leur éventuel réaménagement sécurisé

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 284 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 06/01/2014
    • de HAZEE Stéphane
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Nous avons tous conscience de la nécessité de protéger les habitants, piétons, usagers doux et autres usagers dans nos villages et quartiers, en particulier lorsqu’ils sont traversés de part en part par une voirie régionale de transit.

    Le dramatique accident de Sorée a récemment rappelé la nécessité d’évaluer les aménagements qui ont été mis en place pour s’assurer de leur concordance avec l’objectif recherché et, le cas échéant, revoir la situation.

    Nous avons appris avec satisfaction et soulagement que la Province de Namur a déjà pris des mesures à Sorée de manière à assurer une meilleure signalisation et un éclairage plus approprié et a décidé que le mur du séparateur de chaussée allait être arasé dès janvier prochain. Il restera à planifier le réaménagement d’ensemble du site. Nous avons eu l’occasion d’attirer votre attention à ce sujet lors de notre dernier échange en commission.

    Dans le prolongement de cet accident de Sorée, nous souhaitons vous interpeller plus globalement sur les dispositifs de ralentissement du même type, qui peuvent s’avérer dans les faits dangereux, voire meurtriers. Il existe dans d’autres localités, que ce soit à l’entrée de village ou à d’autres endroits-clés, des ronds-points ou séparateurs de chaussée qui présentent les mêmes caractéristiques que celui placé à l’entrée de Sorée, à savoir qui sont surmontés d’un mur ou de blocs continus d’une certaine envergure.

    Dans certains endroits, selon la configuration des lieux, nous pouvons en effet craindre le risque d’effets collatéraux identiques à ce qui s’est passé à Sorée pour les véhicules qui rateraient leur virage, qu’il s’agisse de la vitesse lorsque la décélération n’a pas été renseignée aux usagers sur une distance suffisante, de conditions météorologiques difficiles ou d’une défaillance technique, et viendraient dès lors s’encastrer dans les blocs ou seraient projetés par-dessus.

    Le SPW a-t-il déjà fait un travail d’analyse et de cadastre de ces dispositifs similaires potentiellement dangereux, compte tenu de leur construction en dur ? Monsieur le Ministre dispose-t-il d’une liste reprenant ceux-ci ?

    Si ce relevé n’existe pas, quelle est sa position sur cette question ? Une telle démarche analytique ne serait-elle pas bienvenue, en termes de prévention ?

    Si ce relevé existe déjà, Monsieur le Ministre peut-il nous éclairer sur les endroits concernés ? Existe-t-il des données sur le nombre d’accidents ou d’accrochages dont ils seraient responsables ? Ont-ils fait l’objet de demande de réaménagement ? Certains d’entre eux sont-ils considérés comme des points noirs de nos routes régionales ?
    Subsidiairement, ne conviendrait-il pas de prévoir par ailleurs une diminution de la vitesse davantage en amont de ces dispositifs, lorsque tel n’est pas encore le cas, pour laisser aux automobilistes le temps de négocier cette interruption dans la chaussée ? Il est en effet important que toutes les leçons de ce lieu mal aménagé soient tirées, afin d’éviter que d’autres drames endeuillent d’autres lieux répondant aux mêmes caractéristiques.

    La concertation en amont avec les communes et les zones de police  qui possèdent des données utiles en la matière est également essentielle, tant au niveau du cadastre que des solutions apportées.

    Monsieur le Ministre est-il favorable à ce que la région joue pleinement un rôle proactif en la matière et opte pour une réflexion et une prise en considération des différentes solutions et propositions de réaménagement à mettre en œuvre, au cas par cas, pour maintenir la sécurité des riverains sans mettre en danger la vie des automobilistes, en partenariat avec les communes et les zones de police ?
  • Réponse du 24/01/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Dans le cadre particulier du dossier Sorée, la Direction générale des routes du SPW a offert son aide technique à la Province. Des contacts et réunions ont été organisés afin de proposer des solutions techniques à court et à long terme. 

    En matière de gestion de la sécurité des infrastructures routières, rappelons le décret du 22 décembre 2010 relatif à la sécurité routière et l'adoption des lignes directrices par le Gouvernement wallon pour sa mise en œuvre.

    Dans une démarche de qualité des projets routiers et du réseau en exploitation, une série de procédures sont instaurées.
    * Une évaluation des incidences sur la sécurité routière est à effectuer lors de la phase de planification avant l’approbation du projet d’infrastructure. Elle reprend notamment une analyse coûts/avantages des différentes options évaluées ainsi que les considérations en matière de sécurité routière qui contribuent au choix de la solution proposée.
    * Des audits réalisés par des auditeurs certifiés et indépendants ponctuent chaque étape des projets d’infrastructure (conception, conception détaillée, pré-mise en service et début d’exploitation). Ces audits aboutissent à des recommandations qui, si elles ne sont pas suivies, doivent être justifiées par l’auteur de projet.
    * Une classification des tronçons à forte concentration d’accidents, leur traitement et, de manière plus générale, une planification des projets des interventions est effectuée en tenant compte du critère sécurité routière.
    * Les routes en exploitation font également l’objet d’inspections de sécurité périodiques dans le but d’identifier tout ce qui peut représenter un risque pour les automobilistes c'est-à-dire dans un cadre de prévention des accidents.
    * Des inspections de chantiers ciblées sur la sécurité des usagers de la voie publique.

    Par ailleurs, la Direction générale des routes du SPW est très sensible par rapport aux obstacles présents le long de nos routes. C'est pourquoi elle a publié en 2011 un document de référence destiné à donner aux gestionnaires des pistes de traitement des obstacles latéraux. Ce document définit ce qu’est un obstacle dangereux et la méthode adéquate de traitement.

    Toutes ces démarches et actions sont donc mises en œuvre dans l'objectif d'obtenir un réseau routier régional de qualité et conforme aux bonnes pratiques actuelles.

    Pour les autres gestionnaires de voirie comme les provinces et les communes, la région développe de plus en plus son rôle de conseiller technique. Des documents de référence et des outils sont mis à disposition. Plusieurs outils ont déjà fait l'objet de présentation aux zones de police et aux communes.

    Notons que les contacts avec la Police fédérale et les zones de police sont très réguliers. La Région a d'ailleurs établi une convention de partenariat pour développer et encadrer cette collaboration.