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La chasse et le lobbying

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 286 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 06/01/2014
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    « Vous n’êtes pas sans savoir que le Ministre Di Antonio pressé par des lobbies environnementaux antichasse, manœuvré pas le DNF (qui veut voir le cervidé quasi éradiqué de nos forêts ardennaises par le biais des quotas imposés voire la destruction) et avec la complicité plus ou moins active d’une fraction des chasseurs auto-proclamée représentative (les grands titulaires de grands territoires), tente à tout prix d’imposer un AGW relatif au Plan de Tir au Cerf avant la fin de la législature en cours. » (extrait d’un mail reçu de Dr Vilet Alain).

    Que les lobbyistes soient présents un peu partout n’est guère étonnant. Que les groupes de lobbyistes dans et en dehors du SPW se tirent dessus de la façon que l'on vient de voir, nécessite qu’on s’y habitue. Reste que Monsieur le Ministre, à qui la politique de la chasse a été confiée, se trouve entre toutes les chaises et doit trouver la bonne décision dans toute impartialité.

    Ainsi, j'invite Monsieur le Ministre à nous exposer sa ligne de conduite en matière de chasse du cervidé et de la justifier. Est-il indiqué de mieux contingenter les populations ? Dans l’affirmative, pour quelle raison ? S’agit-il d’une problématique comparable à celle du sanglier dont les populations sont à certains endroits tellement abondantes suite à un nourrissage qui correspond plus à de l’engraissement ?


  • Réponse du 24/01/2014 | Annexe [PDF]
    • de DI ANTONIO Carlo

    La réduction des populations de grands gibiers - et notamment de cerfs - constitue un objectif important du Gouvernement wallon au niveau de la chasse. Dans le cadre de cet objectif, la réalisation des minima des plans de tir est indispensable pour avoir une chance de retrouver un meilleur équilibre entre les populations de cerfs et leur milieu.

    Le Conseil supérieur wallon des Forêts et de la Filière bois a encore rappelé en date du 26 novembre 2013 que : «  la surpopulation actuelle de cervidés est à l’origine, pour la forêt, d’un préjudice important en termes de protection de la biodiversité et de capacité de production ligneuse. Cette situation a pris une telle ampleur qu’elle est devenue depuis quelques années un des problèmes cruciaux qui se posent actuellement à la forêt wallonne. La situation s’est fortement dégradée puisque la population de cerfs a doublé au cours des 25 dernières années et a encore augmenté significativement depuis l’an 2000. Même si une tendance à la baisse s’est dessinée ces deux dernières années et même si plusieurs conseils cynégétiques font preuve d’une gestion exemplaire en plein accord avec les autorités, la situation reste insatisfaisante. En effet, il s’avère que les minimas imposés sont loin d’être respectés. ».

    Chaque année, un bilan de l’état d’avancement des plans de tir est dressé au 1er décembre. Cette année, le taux de réalisation des minima était de 67 % pour les cerfs non boisés et de 78 % pour les cerfs boisés. Cette année encore, j’ai donc proposé au Gouvernement wallon de prolonger d’un mois la période de chasse à l’approche et à l’affût du Cerf pour donner aux chasseurs qui n’auraient pas atteint au 31 décembre les minima de tir fixés par les plans de tir, une possibilité supplémentaire d’y arriver.

    Quant à l’hypothèse d’une « extinction » de l’espèce dans certaines régions, souvent émise par les chasseurs, elle est très exagérée et démentie, d’une part, par les tableaux de chasse que les chasseurs parviennent tout de même à réaliser chaque année et, d’autre part, par les comptages nocturnes de printemps qui montrent que les animaux sont toujours bien là et qu’il n’y a aucun effondrement des populations. Certes, il est possible que les animaux soient moins présents aujourd’hui en période de chasse sur certains territoires, mais il appartient aux conseils cynégétiques de s’organiser de telle manière à rendre possible les prélèvements des animaux là où ils se trouvent.

    Pour information, en annexe, les chiffres d’estimation et de prélèvement pour les dernières années.