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La prévention du SIDA et des IST

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 107 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 08/01/2014
    • de DAELE Matthieu
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Dans la DPR de 2009, le gouvernement entendait, en association avec la Fédération Wallonie-Bruxelles :
    - évaluer et, le cas échéant, réajuster les politiques de prévention, notamment auprès des jeunes et des publics spécifiques ;
    - systématiser, via les centres de planning familial, les cours d’éducation affective et sexuelle dans l’ensemble des écoles ;
    - lancer de nouvelles campagnes de sensibilisation à l’usage du préservatif, augmenter le nombre de préservatifs distribués gratuitement et augmenter le nombre de distributeurs de préservatifs ;
    - lutter activement contre les discriminations dont sont victimes les personnes séropositives.

    Dans quelle mesure ces objectifs ont-ils été atteints ?

    Quels projets ont été menés ou seront pérennisés par la suite ?
  • Réponse du 03/02/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    En matière de lutte contre le sida et les IST, je soutiens de nombreux projets menés par diverses associations en faveur de publics spécifiques à risques et des jeunes. Dans ce domaine, les centres de planning familial font figure d'acteur incontournable.

    La Wallonie dispose de 70 centres et 8 antennes agréés. Ils réalisent près de 200 000 consultations par an et sont devenus des interlocuteurs indispensables pour une large partie de la population.

    Le 17 juillet 2010, sur ma proposition, le Gouvernement wallon a décidé de mettre en œuvre un plan d'actions global destiné à renforcer le rôle des Centres de planning familial en veillant à :
    - rendre accessible la contraception (pilules contraceptives, pilules du lendemain et préservatifs):
    - élaborer des conventions pluriannuelles avec les centres de planning, incluant des moyens budgétaires complémentaires (notamment pour la distribution des moyens contraceptifs en augmentant de 33 % le budget afférent à ces mesures - les centres de planning ont ainsi pu disposer d'un stock de pilules contraceptives, de pilules du lendemain et de préservatifs à distribuer gratuitement - et pour la création d'un site Internet):
    - renforcer les axes « préparer les jeunes à la vie affective et sexuelle » et « informer les personnes et groupes sur tout ce qui concerne la contraception, la grossesse désirée ou non, l'interruption volontaire de grossesse, les maladies sexuellement transmissibles et tout aspect de la vie sexuelle et affective », par la généralisation des animations concernant l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle dans les écoles;
    -réformer la réglementation relative aux centres de planning.

    Cette réforme prévoit une organisation plus accrue de l'offre de services et la création de pôles d'activités dont :
    * Le pôle Information et éducation dont les objectifs prioritaires seront:
    - l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle pour les jeunes de moins de 25 ans:
    - l'accessibilité à la contraception, en particulier pour les jeunes et le public précarisé;
    - la prévention des grossesses non souhaitées et le respect de la liberté de choix relatif à l'avortement.

    Les publics prioritaires visés sont les jeunes de moins de 25 ans et les personnes disposant de ressources financières insuffisantes pour faire face au coût de la prestation.

    * Le pôle communication visant:
    - la continuité de l'accessibilité à l'offre dans le temps et sur le territoire;
    - l'harmonisation des pratiques:
    - l'évaluation des actions mises en œuvre.

    * Le renforcement du travail en réseau.
    S'agissant des jeunes et d'autres publics spécifiques à risques, mon département prend part à d'autres projets. Parmi eux-+

    * La « Plate-Forme Prévention Sida » qui a reçu, en 2013, une subvention de 50 000 euros pour soutenir l'implication des personnes séropositives dans le développement d'outils et de démarches adaptées aux personnes vivant le VIH.

    Il s'agit, d'une part, de promouvoir dans la population générale un esprit de solidarité et des attitudes non discriminatoires à l'égard des malades et des personnes séropositives et, d'autre part, de leur permettre une meilleure intégration dans la société. En impliquant des personnes atteintes du VIH dans le processus de conception des messages, la Plateforme veille à ce que ceux-ci respectent la dignité des personnes séropositives.

    Une subvention annuelle leur est également octroyée pour l'organisation d'une exposition photo « Vivre ensemble - un autre regard sur les séropositifs » (3 500 euros en 2013), ainsi que pour la journée mondiale de lutte contre le SIDA du 1er décembre (3 000 euros en 2013).

    * L'Association « Collectif femmes» qui accompagne 84 femmes pour un suivi journalier de leur maladie. L'accueil des femmes malades du SIDA se fait soit de manière individuelle, pour celles qui font appel pour la première fois à l'ASBL soit dans le cadre d'un groupe de parole.
    L'ASBL agit dans les centres de réfugiés du Brabant wallon (Rixensart, Jodoigne), où elle souhaite renforcer la sensibilisation au niveau de la santé de ces personnes; l'accent est mis sur l'obtention de papiers.
    Mon département soutient Collectif femme pour son projet NYAMPINGA (subvention de 27 500 euros en 2013). Dans l'optique d'accompagner les femmes séropositives, les aider à briser leur isolement et à mettre en pratique leur savoir-faire, ce projet vise à commercialiser les produits fabriqués en atelier artistique.

    * En réponse aux risques d'IST, nous soutenons le programme de vaccination gratuit contre l'hépatite B développé dans le milieu de la prostitution par l'ASBL « ESPACE p » (subvention de 102 349,09 euros en 2013). Ce programme est axé sur des paramètres incontournables:
    - la gratuité: Espace P propose toujours les analyses de frottis, ainsi que les prises de sang gratuites grâce à la collaboration avec un laboratoire;
    - l'anonymat;
    - l'inscription du programme dans le temps;
    - le travail de proximité (sur le lieu de prostitution).
    ESPACE P couvre les régions de Namur, Liège, Charleroi, Mons et La Louvière.

    * L'ASBL « ICAR Wallonie » est soutenue dans le cadre de l'aide et du suivi médical des personnes à risques (subvention de 28 505 euros en 2013). Cette association effectue un travail dans la rue jour et nuit avec des populations jeunes, précarisées, souvent toxicomanes, versées à la prostitution et peu soucieuses des traitements prescrits. Ses professionnels (assistante sociale, infirmière, éducateur et médecin) créent le contact, suggèrent la consultation avec accès gratuit au programme de santé (bilan sanguin, soins, vaccination) et distribuent du matériel de première nécessité (préservatifs, échange de seringues). L'approche se fait de façon non directive. D'autre part, en complément au travail de rue, une consultation est organisée. Elle offre un repère de temps et de lieu et la possibilité d'un suivi personnalisé.

    * Mon département soutient encore l'ASBL « Entre2Wallonle » dans le cadre d'un projet de permanence mobile juridique et médicale (subvention de 30 000 euros en 2013). L'association fait un travail de prévention et d'information à destination des personnes en lien avec la prostitution délocalisée de Charleroi. Un motor-home est utilisé comme bureau pour l'accueil mobile de personnes prostituées. Une fois par mois, des permanences juridique et médicale de deux heures sont organisées avec du personnel fixe. Ce projet permet d'agir sur 10 qualités de vie des publics ciblés à travers des relations égalitaires, respectueuses et confidentielles.


    Dans le cadre de mes compétences, en tant que Ministre de l'Égalité des chances, et conformément à l'article 3 du décret du 6 décembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination qui interdit de discriminer sur la base de l'état de santé actuel ou futur, une de mes priorités est d'intensifier la lutte contre les comportements discriminatoires à l'égard des personnes séropositives.

    Le Plan fédéral de lutte contre le Sida (2014-2019) prévoit de lutter contre les discriminations dans le logement, l'hébergement et l'accueil, le travail et les formations, ainsi que dans le milieu scolaire. Il vise aussi à diminuer toutes formes de stigmatisation et de discrimination, en particulier celles fondées sur le statut sérologique ou l'état de santé. La mise en œuvre du Plan sur le terrain devrait avoir un impact sur l'action régionale.

    En la matière, les actions ne manquent pas et les objectifs fixés dans la DPR sont largement atteints, je continuerai à plaider pour que cette thématique importante bénéficie des crédits nécessaires, à quelque niveau de pouvoir que ce soit et en pleine complémentarité.