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Le plan de déploiement dans le parc PC du Service public de Wallonie du système d'exploitation Windows 7 en lieu et place de Windows XP

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 68 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 15/01/2014
    • de TARGNION Muriel
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Lors d’une séance du gouvernement au mois de décembre, le gouvernement a décidé de charger le Département des technologies de l’information et de la communication de prendre toutes les actions utiles pour le déploiement dans le parc PC du Service public de Wallonie du système d’exploitation Windows 7 en lieu et place de Windows XP.

    Quelles sont les raisons qui expliquent le passage à Windows 7 alors que Windows 8 constitue la dernière version du système d’exploitation de Microsoft ?

    De plus, dans la Déclaration de politique régionale, le gouvernement entend « promouvoir et utiliser, dans la mesure du possible, les standards ouverts et les logiciels libres dans les administrations publiques, organismes d'intérêt public et les cabinets ministériels ».

    N’y avait-il pas de possibilité de recourir à ce type de logiciel à cette occasion ?
  • Réponse du 29/01/2014
    • de DEMOTTE Rudy

    Le premier élément sur lequel le DTIC s'est penché dès juin 2012, soit à la fin de la migration technique du parc PC précédente, est le choix du système d'exploitation qui devrait succéder à XP. Windows Vista n’a pas été sélectionné d'emblée vu son succès très mitigé et le fait qu'il était déjà obsolescent à l'époque. Windows 8 n’a pas été sélectionné non plus parce qu'il n'était pas encore opérationnel et stable. Il l'est devenu depuis, mais avec un succès également très mitigé qui fait davantage penser qu'il sera un système d'exploitation "de transition" comme Vista l'a été. Comme le relate la presse spécialisée, peu d'entreprises ont d'ailleurs migré complètement vers ce système d'exploitation W8 ou manifestent leur intention de le faire avant la sortie d’une nouvelle génération de système d’exploitation Microsoft.

    Par ailleurs, le parc PC du SPW se renouvelant annuellement d’un 1/5, toutes les machines équipant le SPW ont été acquises avec une version OEM (original equipment manufacturer) du dernier os stable édité par Microsoft, soit W7, avec possibilité d’installer des versions « inférieures » (en l’espèce, XP). Le SPW a donc déjà acquitté avec chaque nouveau PC les licences nécessaires pour passer de XP à W7. Par contre, le SPW devrait acquitter ce droit sur 90 % de son parc PC pour déployer W8, ce qui représenterait une dépense significative sans bénéfice technique réel (et encore moins fonctionnel, les modifications introduites par W8 n’étant pas toujours appréciées…).

    Le choix s’est donc naturellement porté sur Windows 7 et a été confirmé pour ses qualités de stabilité. Le DTIC a marqué une préférence pour la version 64 bits pour les raisons suivantes :
    * Au niveau des performances :
    - Possibilité de gérer plus de 3 Gb de mémoire (actuelle limite de XP), ce qui permet de meilleures performances des machines et des applications.
    - Performances des processeurs accrues.
    * Obsolescence (à moyen terme) des architectures 32 bits (les prochaines versions de Windows pourraient ne plus les supporter).
    * Tous les processeurs présents dans les PC du parc SPW depuis l’année 2009 peuvent fonctionner en 64 bits.

    La possibilité de disposer de versions 32 bits sur le parc n’est néanmoins pas complètement écartée et dépendra des résultats de tests de compatibilité des applications spécifiques déjà développées pour les métiers du SPW. Cette possibilité pourrait toutefois impliquer un ralentissement dans l’évolution technologique (choix plus limité pour les PC et périphériques de nouvelle génération, dont les modèles supportés en 32 bits vont se réduire - et donc devenir plus coûteux) et un coût supplémentaire en termes de gestion et de support d’un parc mixte 32-64 bits.

    Concernant la possibilité de recourir ou non à un logiciel libre dans le cadre de ce projet de migration des os, il est important de rappeler qu’une contrainte importante pour ce projet de migration des systèmes d’exploitation est aussi de minimiser au maximum son impact sur les activités opérationnelles des services du SPW. Le parc applicatif existant pour répondre aux besoins de fonctionnement du SPW est assez diversifié et les efforts d’adaptations de ce parc important en variété et en générations technologiques pour le rendre compatible avec un nouveau système d’exploitation doivent être minimisés.

    À noter également que le bénéfice perçu en termes de fonctionnalités par un tout utilisateur suite à cette migration sera assez faible. Par conséquent, l’acceptation par les services opérationnels déjà surchargés par leurs activités courantes, d’un effort de changement (mise à jour des formations, adaptation des habitudes de travail, tests des applications et adaptations éventuelles de celles-ci par des développements nouveaux, …) qui est à la base du succès de tout projet le sera également.

    Passer à un système d’exploitation « non Microsoft » sur tout le parc PC est un projet d’une tout autre ampleur n’engendrant à court terme aucune économie en licences (voir plus haut concernant les licences OEM) et beaucoup de dépenses importantes et nouvelles destinées à adapter le parc applicatif spécifique développé depuis des années. Il serait également nécessaire d’intégrer une gestion de risque d’une tout autre ampleur. À titre d’exemple, il est certain que la responsabilité finale de plusieurs adjudicataires de marchés fournissant des équipements et des services (de gestion d’infrastructures techniques ou de développement) ne serait plus engagée dans les termes définis par leurs offres, répondant à un cahier de charges décrivant les systèmes déployés (homogènes Microsoft) au moment du lancement des marchés.

    Il faudrait notamment que disparaissent complètement de ce parc SPW les applications clients/serveurs -car ces applications clients/serveurs sont souvent dépendantes de Windows et de ses librairies- et que celles-ci soient déjà remplacées par des versions Web. Cette approche réclamerait des investissements massifs en redéveloppement d’applications, probablement souhaitables d’un point de vue technique, mais impossible à envisager dans le contexte budgétaire actuel et encore moins compte tenu du niveau d’acceptation assez faible du changement mentionné ci-avant. Développer une application web ne se limite en effet pas à une migration purement technique mais réclame de repenser en profondeur les processus métier pour optimiser le retour sur investissement de la technologie.

    Enfin, il faudrait également que tous les systèmes développés directement par les utilisateurs en ACCESS (produit de gestion de base de données de Microsoft©) soient réécrits avec d’autres technologies portables vers des environnements ouverts, ce qui est à nouveau en opposition avec l’objectif de minimisation des efforts. Certains progiciels utilisés au sein du SPW ne sont de surcroît pas disponibles en version libre ce qui contraindrait certains postes PC à rester sur Windows. Qui dit gestion de plusieurs systèmes d’exploitation, dit multiplication des compétences pour les gérer (et donc un impact sur les ressources informatiques nécessaires pour gérer le parc SPW) et des sources de problèmes additionnels.