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Le gaspillage alimentaire

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 344 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 23/01/2014
    • de ZRIHEN Olga
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Plus d'un milliard de tonnes de nourriture est gaspillé chaque année dans le monde. Tel est le constat dressé en septembre 2013 par la FAO (organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture).

    Face à ce constat alarmant, des initiatives voient le jour dans plusieurs pays, dont la Belgique pour déjà sensibiliser les grandes surfaces à cette problématique.

    Au niveau wallon, je souhaiterais faire le point sur deux des initiatives de Monsieur le Ministre.

    Premièrement, en 2013, Monsieur le Ministre a soutenu un projet d'accompagnement dynamique de foyers-témoins pour la promotion d'une alimentation plus durable, saine et sans gaspillage alimentaire. Quel bilan peut-il tirer de cette opération menée avec le secteur associatif ? Qu'a-t-elle coûté au budget wallon ?

    Deuxièmement, la Wallonie, via la participation d'Espace-Environnement, était intégrée dans le projet Interreg IVB GreenCook « Vers un modèle de gestion intégrée et durable de l'alimentation » dont les conclusions étaient attendues pour fin 2013. Où en est-on aujourd'hui?

    En France, afin de sensibiliser le grand public au gaspillage alimentaire, une proposition innovante a été lancée en décembre 2013: une nouvelle application (web, mobile, tablette) vise à faire partager le surplus du contenu de son frigo. Monsieur le Ministre peut trouver toutes les informations relatives à cette initiative sur http://www,partagetonfrigo,fr/.

    Le partage des denrées alimentaires se fait gratuitement ou contre une contribution financière modique, déterminée au moment de la mise en ligne de l'annonce. Je pense également aux excédents de récolte dans les jardins .

    Une telle initiative est-elle envisageable chez nous ? Pourrait-on créer une plate-forme wallonne ou une campagne visant à sensibiliser le public à cette problématique du gaspillage dans les ménages et à la réduction de la quantité de déchets alimentaires retrouvée dans les poubelles ?

    Enfin, nous rappelons au bon souvenir de Monsieur le Ministre, notre proposition de décret visant à mettre à la disposition du secteur associatif les invendus alimentaires des grandes surfaces.
  • Réponse du 24/03/2014
    • de HENRY Philippe

    Le gaspillage alimentaire pose effectivement question à plus d’un titre, notamment en termes environnementaux en générant des déchets et en consommant inutilement des matières premières, économiques en générant des dépenses inutiles pour les ménages et le traitement des déchets, mais aussi par les inégalités qu’il exacerbe : les uns gaspillent alors que les autres ne peuvent pas se nourrir correctement.

    L’OWD a proposé un programme d’actions prioritaires relatif au gaspillage alimentaire dans le cadre du projet de prévention des déchets. Ce programme d’actions vise à :
    * Garantir une cohérence dans l’action sur toute la chaîne depuis le producteur jusqu’au consommateur;
    * Garantir une cohérence dans l’action avec d’autres politiques telles que l’agriculture, l’alimentation ou la santé;
    * Agir sur 4 publics cibles prioritaires : les ménages, les cantines scolaires, la section HORECA et les acteurs de la chaîne alimentaire;
    * Communiquer et sensibiliser à l’échelle de la Wallonie lors de différents évènements (par exemple lors de la Foire de Libramont où un stand de sensibilisation était présent);
    * Sensibiliser le public à optimiser la gestion des quantités et mieux estimer ses besoins, notamment à travers le site moinsdedechets.wallonie.be – par exemple ; faire une liste de courses ce qui évite le surachat et le gaspillage.

    D’autre part, le projet d’accompagnement dynamique de foyers-témoins pour la promotion d’une alimentation durable démarre seulement cette année ; il est donc prématuré d’en tirer un bilan.

    Par ailleurs, le projet Interreg IVB GreenCook ambitionne de générer une dynamique mobilisant l’ensemble des acteurs de l’alimentation tout en s’impliquant dans les domaines de la santé, de l’action sociale, du développement économique. Son partenariat diversifié vise à faire émerger un nouveau modèle européen d’alimentation durable. Le séminaire de clôture s’est déroulé le 6 février à Bruxelles au cours duquel le bilan du projet a été présenté.

    En outre, le Centre de Recherche et d’Informations des Organismes de Consommateurs (CRIOC) a réalisé en 2013 à ma demande une étude sur le gaspillage alimentaire dans l’HORECA en Wallonie. L'objectif de cette étude est d’offrir une première description de la manière dont le gaspillage alimentaire est perçu et traité par ce secteur. En particulier, la problématique a été étudiée sous l’angle du rapport avec les consommateurs. Les conclusions de cette étude seront présentées début 2014 au comité d’accompagnement.

    Une avancée concrète a pu être obtenue concernant le cas particulier des invendus alimentaires générés par les grandes surfaces, sujet qui avait été l’objet de propositions en Commission de l’environnement du Parlement wallon. En complément à la proposition de la majorité finalement adoptée en Commission ce 21 février 2014, des conditions sectorielles obligeant les exploitants à mettre leurs invendus alimentaires à disposition préférentiellement des banques alimentaires et des CPAS ont été adoptées par le Gouvernement wallon en première lecture ce 27 février 2014.