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Le coût des "routes du vent"

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 377 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 07/02/2014
    • de MOUCHERON Savine
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Concernant le projet de Monsieur le Ministre d’implanter des éoliennes le long des autoroutes, la presse relate que le coût de cette politique reviendrait à un million d’euros. Bref, ce serait impayable.

    Plus précisément, Monsieur le Ministre considère que l’objectif d’un productible total wallon de 3.800 GWh/an peut être atteint au moyen du remplacement de 13 % des 70.000 poteaux par des éoliennes de 100 kW, ou 26 % par des éoliennes de 50 kW.

    En ce qui concerne le coût de cette politique, il convient d’abord de tenir compte de l’impact en termes de création d’emploi. La filière sera essentiellement constituée de métiers liés à la métallurgie et à la maintenance, soit des métiers pour lesquels la Région wallonne dispose de formations et d’emplois qualifiés.

    Ensuite, il y a lieu de prendre en considération le prix d’une éolienne. Monsieur le Ministre estime ce prix entre 100 et 150.000 euros. Par ailleurs, une baisse significative des coûts doit être attendue une fois que la chaine d’industrialisation sera mise en place.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu estimer le montant de ce projet ?

    Évidemment, la mise en place d’une telle politique présente un coût, mais ce coût est-il à ce point plus élevé que la politique envisagée par le biais de la cartographie sur l’implantation des éoliennes ?
  • Réponse du 28/02/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’objectif régional à l’horizon 2020 est de 20 % d’énergies d’origine renouvelables dans la consommation finale de la Région wallonne, soit 8.000 GWh rien qu’en électricité. Le Gouvernement Wallon a décidé que près de la moitié proviendrait des éoliennes, qu’elles soient de grande puissance ou non.

    Notre projet vise à implanter des éoliennes de plus petite puissance là où les grandes ne peuvent s’implanter pour des raisons diverses. Nous possédons des terrains en grande quantité le long de nos autoroutes et voies navigables. Ils pourraient être plus utilement exploités. Des terres agricoles ou forestières pourraient ainsi être préservées. Par ailleurs, en termes de pollution sonore ou visuelle, l’existence même des infrastructures routières génèrent du bruit et quadrillent ou structurent le paysage. L’implantation d’éoliennes (surtout petites : en dessous de 30 m) est donc moins impactant et le complément de bruit provoqué par les éoliennes est quasi négligeable par rapport au bruit ambiant de l’infrastructure.

    Un groupe de travail mandaté par le Gouvernement a étudié sous tous ses aspects (techniques, économiques et autres), le business plan que j’avais initialement proposé. Il s’avère que le projet est rentable et mérite d’être poursuivi.
    D’autant plus que la rentabilité va s’améliorer au fil du temps : en effet, le pôle mecatech et agoria avec qui nous avons travaillés, nous ont confirmé qu’il est raisonnable de prendre comme hypothèse que les coûts de fabrication soient progressivement diminués pour atteindre une valeur divisée par 1,5 par rapport aux coûts actuels. À titre d’exemple, le grand éolien a vu ses coûts divisés par deux entre les phases prototypes et les phases industrialisées.

    Donc, au fur et à mesure que la filière va se développer et que la production passera de projets pilotes à des productions industrialisées, les rendements escomptés, de l’ordre de 3 % aujourd’hui passeront à 7 % quand la filière sera mature.

    Le coût actuel est de l’ordre de 150.000 euros pour une éolienne de 50 kW, prix qui évoluerait à dans une filière à maturité aux alentours de 100.000 euros, tandis que pour une 100kW, les coûts passeraient de 180.000 à 150.000 euros.

    Les projets pilotes qui sont aujourd’hui envisagés sont bien entendu basés très fortement sur les capacités d’autoconsommation. Ceci de manière à ce qu’ils restent rentables malgré leur caractère pilote. Mais au plus on va avancer dans notre projet, au plus les machines diminueront de prix, au plus les projets se délieront du critère d’autoconsommation.

    Pour lancer la filière, il faut des projets pilotes. Le groupe de travail technique a d’abord identifié 10 sites. De ces 10 sites, 4 sont en voie de finalisation d’un point de vue technique.

    Pour les autoroutes, je l’ai déjà signalé ici même : il faut remplacer 13 % ou 26 % des poteaux d’éclairage par des éoliennes de, respectivement, 100kW ou 50kw pour répondre à l’objectif que s’est fixé le Gouvernement en énergie éolienne. Les implantations se feront en fonction des zones pertinentes de vent.

    En principe, les éoliennes ne seront pas implantées en berme centrale, l’implantation se fera préférentiellement sur les bermes latérales pour des questions de facilité d’entretien.

    L’investissement devrait se dérouler sur 15 ans et le coût doit être regardé non pas en valeur absolue mais en termes de rentabilité.